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Notting Hill Carnival 1990 - Peoples' War Carnival band

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  • čas přidán 29. 08. 2020
  • Réalisation : Mogniss H. Abdallah et Julien Teruel
    Production agence IM'média / Avec le soutien du George Padmore Institute (GPI) et de New Beacon (Londres)
    22 min. 50''- 2019
    Le Carnaval de Notting Hill se tient chaque année le dernier week-end du mois d'août à Londres. Inspiré par le Carnaval de Trinidad & Tobago dans les Caraïbes, il a été lancé par l'activiste Claudia Jones en réaction aux émeutes raciales de 1958 dans le quartier alors populaire de Notting Hill et au meurtre du charpentier Kelso Cochrane. A partir de 1965, il prend peu à peu la dimension du festival en plein air qu'on lui connait aujourd'hui, associant défilés costumés, sound-systems statiques, orchestres de steel-bands, concerts de calypso et de reggae. Un à deux millions de personnes y participent désormais.
    Michael La Rose est le responsable et designer de Peoples' War Carnival Band (PWCB), qui allie ces différents genres musicaux dans la perspective de dépasser les particularismes culturels entre Trinidadiens, Jamaïcains et autres communautés d'immigrés en Grande-Bretagne. United in riddim (Unis en rythmes)...telle pourrait être sa devise. Ce reportage suit l'édition 1990 du Carnaval de Notting Hill et plus spécifiquement le PWCB, depuis son mas camp où se fabriquent les costumes, jusqu'au défilé du lundi sur le Grove, puis revient avec son frère Keith La Rose sur les choix musicaux cette année-là.
    Mais pour commencer, passage obligé par le National Panorama Steelband Competition, samedi soir 25 août 1990 à Portobello Green, remporté cette année par le Mangrove Steel Band. Un orchestre de soixante jeunes, dit Frank Critchlow, fondateur du Mangrove Community Association. « Le carnaval, précise-t-il, ne se résume pas à deux jours, c'est environ neuf mois de préparation et de créativité culturelle, de transmission d'un savoir-faire, et une forte vie sociale au sein des groupes à travers le pays ».
    Les membres de PWCB se retrouvent eux au Nord de Londres dans une ambiance familiale bon enfant. Petits et grands, parents et grands-parents, Noirs et Blancs mettent la dernière main à leurs déguisements. Cette année, ils ont pour thèmes: Band of the year since 1976; Tebbitt's cricket Supporters; Dear NHS you're safe in our hands. Love Maggie. parodies de l'omniprésence policière au carnaval depuis 1976, ou encore des promesses électorales de Margaret Thatcher de sauvegarder le service public de santé britannique. Who are they fooling, autrement dit On est pas dupes !
    Le PWCB a été fondé en 1982, dans la foulée du People's War Sound-system, nommé en référence à la guerre populaire en Angola contre le colonisateur portugais au début des années 70. Michael La Rose revient sur les thèmes précédents : Come what may, we are here to stay, la lutte contre le néo-colonialisme et l'apartheid en Afrique du Sud, ou Don't Stop D'Carnival, abordant les menaces qui pèsent sur le caractère populaire et auto-organisé du carnaval : futur confinement annoncé dans un parc, professionnalisation et récupération par des entreprises commerciales, instauration d'entrées payantes etc. Alex Pascall, dirigeant du Carnival Arts Committee entre 1984 et1989, est lui très remonté contre la passivité et le consumérisme ambiant : « Le thatchérisme a pénétré tout un chacun. Auparavant, nous n'avions pas le droit de faire du profit. Aujourd'hui les choses doivent être rentables, et Yuppies ou Buppies (Black urban professionnals) sont obnubilés par l'argent ». Les petits vendeurs qui, à la porte de leur maisonnette fournissent des repas populaires, sont peu à peu supplantés par les détenteurs de stands très lucratifs. Claire Holder, la patronne du Carnival Enterprise Committee (CEC) fait ainsi la promotion pour une loterie qui permet de gagner une belle voiture.
    Michael La Rose considère que l'argent doit aller aux groupes artistiques, pas au CEC, un organisme « non élu et non démocratique ». En 1989, il a participé à la fondation de l'APC, Association for a People's Carnival, regroupant plusieurs formations artistiques du carnaval ainsi que des individus à titre personnel comme Roxy Harris, qui explique la colère des gens face à l'interférence constante de la police, empêchant toute spontanéité. L'APC conteste en particulier les velléités de fermeture du carnaval dès 19h ou 20h, alors que la fête bat son plein jusque bien plus tard. D'où le succès de No no we eh going home, un tube de Chris 'Tambu' Herbert qui clame : « Non, non, nous ne rentrons pas à la maison ». Alex Pascall s'offusque de la « militarisation » du dispositif policier et des multiples contraintes imposées. « Le Carnaval nous appartient, et nous avons les compétences professionnelles pour le gérer. Nous ne sommes pas des marionnettes ! »
    Michael La Rose, pour conclure, présente les propositions de l'APC en 5 points pour un carnaval sûr et libre, ainsi que ses projets de programme éducatif pour changer l'image de marque du carnaval, en Angleterre et à l'international.

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