Deleuze et la littérature (4/4) : Beckett, l’épuisé

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  • čas přidán 27. 08. 2024
  • Les Nouveaux chemins de la connaissance
    Émission diffusée sur France Culture le 08.12.2016.
    Par Adèle Van Reeth.
    Quelle est la différence entre la fatigue et l'épuisement ? Pourquoi être couché vaut-il mieux qu'être assis, ou même debout ? Et quel est l'épuisement qui frappe les personnages de Beckett ? Qu'est-ce qui les épuise, et eux, qu'épuisent-ils ?
    Aujourd'hui nous recevons le philosophe Jean-Clet Martin qui répond à toutes ces questions, et à bien d'autres.
    Le texte du jour
    L’épuisé, c’est beaucoup plus que le fatigué. « Ce n’est pas de la simple fatigue, je ne suis pas simplement fatigué, malgré l’ascension. » Le fatigué ne dispose plus d’aucune possibilité (subjective) : il ne peut donc réaliser la moindre possibilité (objective). Mais celle-ci demeure, parce qu’on ne réalise jamais tout le possible, on en fait même naître à mesure qu’on en réalise. Le fatigué a seulement épuisé la réalisation, tandis que l’épuisé épuise tout le possible. Le fatigué ne peut plus réaliser, mais l’épuisé ne peut plus possibiliser. « Qu’on me demande l’impossible, je veux bien, que pourrait-on me demander d’autre ? ». Il n’y a plus de possible : un spinozisme acharné. Épuise-t-il le possible parce qu’il est lui-même épuisé, ou est-il épuisé parce qu’il a épuisé le possible ? Il s’épuise en épuisant le possible, et inversement. Il épuise ce qui ne se réalise pas dans le possible. Il en finit avec le possible, au-delà de toute fatigue, « pour finir encore ». Dieu, c’est l’originaire, ou l’ensemble de toute possibilité. Le possible ne se réalise que dans le dérivé, dans le fatigue, tandis qu’on est épuisé avant de naître, avant de se réaliser ou de réaliser quoi que ce soit (« j’ai renoncé avant de naître »).
    Gilles Deleuze, L'Épuisé (Minuit, 1992)
    Extraits
    - Cours sur Leibniz de Deleuze du 15/04/80
    - Lecture de Malone meurt (1951) par Jérôme Kircher
    Lectures
    - Gilles Deleuze, L’Epuisé (Minuit, 1992)
    Références musicales
    - John Cage, Six melodies
    - Karol Beffa, Feux d’artifices
    - Schubert, Nacht und Traume
    - Renée Doria, Heure exquise
    - Beckett, Oh les beaux jours
    Intervenant :
    - Jean-Clet Martin : philosophe et romancier. Spécialiste de Derrida et de Deleuze, et ancien directeur de programme au Collège international de philosophie.
    Bibliographie :
    - Jean-Clet Martin, Le siècle deleuzien, Kimé, 2016.

Komentáře • 16

  • @florentcorbet9325
    @florentcorbet9325 Před 4 lety +5

    Les extraits des cours ou textes de Deleuze m'ont semblé beaucoup plus clairs et didactiques que les explications données par Jean Clet Martin, qui a tendance à partir dans tous les sens.

  • @renaud-julesdeschenes9903

    Intéressant...Merci ! pour cette mise en ligne...
    Renaud

    • @Golden-pt3tp
      @Golden-pt3tp Před 6 lety +1

      Renaud-Jules Deschenes Renaud mon amour

  • @outronot3570
    @outronot3570 Před 6 lety +6

    please more subs. i want to listen to this.

  • @corinnemartin8964
    @corinnemartin8964 Před 2 lety

    Bon moment!

  • @christophep3012
    @christophep3012 Před rokem +1

    Ça commence bien. Une question simple 5 mn après toujours pas de réponse. Ils m'ont épuisé avant la fin.

  • @hok_bras
    @hok_bras Před 3 lety +2

    Pourquoi cette musique ?...

  • @simoncussoneytoreller8134

    quad ? la solution n'es elle pas dans le 🔴 cercle
    l'infini dans le "fini

  • @viemonphilippe8438
    @viemonphilippe8438 Před 11 měsíci

    Deleuze ou l´art du creux : il ne dit rien mais il le dit avec tellement de fumée que ça en devient joli.

    • @laubedunfou2848
      @laubedunfou2848 Před 10 měsíci

      C'eat dommage de passer à côtè de ce qu'il dit. Il est vraikent bon pourtant...

  • @nr655321
    @nr655321 Před 6 lety +2

    Branlette 'intello' en attendant... GOD