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Les "Folles de la place Vendôme"

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  • čas přidán 26. 10. 2015
  • Les « FOLLES de la place Vendôme »
    un document de 10 min - 1985
    Réal/Prod. : agence IM'média
    Avec Mmes HACHICHI, MELYON et AUBOURG
    et Naguib Allam, initiateur de l'Association nationale des familles victimes de crimes racistes ou sécuritaires
    Le 28 octobre 1982, Wahid Hachichi, lycéen de Vaulx-en-Velin, 18 ans, est tué à coups de fusil à Lyon. Le 6 novembre, Abdennbi Guemiah, lycéen habitant la cité de transit Gutenberg à Nanterre, décède suite à un tir de 22 long riffle par un pavillonnaire voisin. Les familles et amis de Wahid et Abdennbi se mobilisent à la mémoire des disparus, pour exiger justice. Elles se rencontrent et décident de faire cause commune.
    Naguib Allam, l'oncle de Wahid, mène une contre-enquête. Il s'intéresse aussi aux mobilisations ailleurs en France. « Nous ne voulons plus avoir peur pour nos enfants et pour nos maris, nous ne voulons plus avoir la crainte de sortir. Assez de contrôles racistes, assez de lois racistes, assez d'impunité pour les racistes. Femmes, mères de tous les pays, unissons-nous! » Fortement marqué par cet appel des mères à Marseille au lendemain de Lahouari Ben Mohamed, tué au pistolet-mitrailleur par un CRS le 18 octobre 1980, il s'en inspire au printemps 1983 pour lancer l'Association nationale des familles victimes de crimes racistes.
    Le programme de l'association se précise au fur et à mesure de Forums justice et de réunions publiques organisés dans plusieurs villes (Vénissieux, Vaulx-en-Velin, Nanterre, Marseille...). Il réclame notamment le respect de la mémoire des victimes, un soutien moral et financier des familles, la reconnaissance officielle de leurs associations autonomes comme des structures d'aide aux victimes, l'instauration d'une commission d'enquête indépendante sur la police et la justice, le plein accès aux dossiers judiciaires pour les familles constituées partie civile. L'association formule aussi sa volonté d'une extension de la loi du 1er juillet 1972 aux violences à caractère raciste, la possibilité de se constituer partie civile. Et de toute urgence, il entend « désarmer les beaufs », « désarmer les flics ».
    Le 21 mars 1984, une douzaine de familles accompagnée par environ 200 personnes entament leur première ronde place Vendôme dans l'espoir d'être entendu par le garde des Sceaux Robert Badinter. Dans la foulée, une quarantaine de familles rejoignent l'association. S'y côtoient désormais Arabes, Noirs antillais ou africains, Espagnols ou Portugais, Turcs, Gitans et Français blancs.
    Parmi ces « folles » (en référence aux mères de la place de Mai qui ont attiré l'attention de l'opinion publique internationale sur le sort des disparus victimes de la dictature en Argentine), on rencontre Mme Melyon, la mère de Lucien originaire de Guadeloupe, tué par des « videurs » lors d'un concert le 30 octobre 1977 à l'hippodrome de Pantin, ou encore Colette Aubourg, la mère de François-Michel, 21 ans, mort suite à des violences au bal des pompiers à Vitry-sur-Seine le 14 juillet 1983.
    La dimension sécuritaire de nombreux cas est mise en évidence, le nom de l'association est donc complété : en associant dimensions racistes et sécuritaires, sans les confondre, elle entend se prémunir contre le risque de hiérarchisation des crimes. Il n'y a pas de tri entre « bonnes » et « mauvaises » victimes. Il ne s'agit pas de noyer la singularité de chaque affaire dans un discours générique global et abstrait, mais de faire ressortir ce qui fait sens commun.
    Suite aux multiples mobilisations et au succès de la Marche pour l'égalité et contre le racisme à son arrivée le 3 décembre 1983, il y aura quelques avancées : fin d'exposition de 22 long riffle dans les supermarchés, interdiction de la vente d'armes à plus de dix coups, modification de la loi contre le racisme, possibilité pour les associations de plus de 5 ans de se constituer partie civile... A Nanterre, la justice traitera avec dignité Abdennbi Guemiah, sa famille et ses amis, elle rendra même explicitement hommage à l'action publique des mères. Ailleurs cependant, il n'en ira pas de même. La mémoire de victimes sera bafouée, des familles maltraitées. Prévaut alors le sentiment d'une inégalité de traitement et d'une « justice à deux vitesses », et celui de la nécessité d'un combat sans cesse renouvelé. Plus que jamais, le message des « Folles de la place Vendôme » reste d'actualité.

Komentáře • 5

  • @kevinb8004
    @kevinb8004 Před 3 lety +1

    Pourriez-vous m'indiquer comment retrouver la pièce de théatre qui se trouve en extrait à la fin ? "Nationalité immigrée"
    Merci pour votre travail !

  • @Showww-me4lv
    @Showww-me4lv Před 5 měsíci +1

    Je trouve ce titre particulierement déplacé et non respectueux vis à vis de ces femmes et ces meres qui ont vécu la pire situation qu'une mère puissent vivre ( certaint dirons "folles" pour dire folles de rage mais d'autre terme aurais été plus respectueux et plus adapté pour definir ces femmes qui sont des reels BATTANTE...
    Ces femmes sont en detresse, une tristesse total et veulent obtenir justice pour leur enfants ce qui est totalement normal qui ne ferais pas ça dites le moi ?
    Ma grand mère fait partie de la vidéo et n'as jamais obtenue justice pour mon oncle sont fils décédé. Paix à ton ame mamy, tu est parti trop tôt sans obtenir justice je suis fiere de ton combat malgres tout surtout à cette epoque, j'ai toute l'admiration du monde pour ma grand mere et pour toutes ces femmes !!!

  • @nadiatovati4239
    @nadiatovati4239 Před 7 lety +1

    pourquoi les folles

    • @TheFourthDefender
      @TheFourthDefender Před 7 lety +3

      "Folles" de rage (en référence au folles de la place de mai des années 70 en Argentine, même problématique là-bas)

    • @nadiaatrmouh1087
      @nadiaatrmouh1087 Před 3 lety +1

      Les femmes dans les révoltes / révolutions / manifs, etc sont toujours traitées de folles ou sorcières depuis longtemps dans la tradition française: cf. les Pétroleuses de la Commune