04 Rhizobactéries stimulatrices de croissance et leurs applications en agronomie.

Laurent LEGENDRE
Université de Lyon
En parallèle des symbioses fongiques, les racines des végétaux établissent des relations à bénéfice réciproque avec de très nombreux genres bactériens telluriques regroupés sous le terme de bactéries rhizosphériques stimulatrices de croissance (PGPR). Ces interactions peuvent s’établir dans la racine, à sa surface ou dans la rhizosphère, la zone de sol sous influence de la racine. Les PGPR facilitent la nutrition végétale, affectent le développement du système racinaire et contribuent à la protection contre de nombreux parasites et stress abiotiques. Leur présence dans certains sols peut, dans certains cas, être responsable d’un gain de tolérance à certaines maladies ou de l’expression de traits spécifiques à certaines variétés de plantes. De nombreux produits les ayant pour principe actif sont proposés commercialement en tant que biostimulant (biofertilisant) ou agents de biocontrôle pour soutenir les rendements dans un contexte de changement climatique et de réduction des intrants. Les effets en champs de produits à base de souches uniques sont cependant souvent décevants. Les recherches actuelles visent à développer des communautés synthétiques (SynCom) qui prennent mieux en compte la multiplicité des interactions entre communautés bactériennes et des fonctions phytobénéfiques qu’elles portent. Des méthodes de sélection artificielle sont utilisées pour que se pérennise la relation hôte-SynCom et que le trait agronomique apporté par la SynCom soit héréditaire.