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Pays-Bas : le droit de vote des immigrés, symbole ou hypocrisie ?

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  • čas přidán 23. 04. 2021
  • Pay-Bas : le vote des immigrés, symbole ou hypocrisie ?
    Réal / Production : agence IM'média - 5 min 05'' - octobre 1990
    Amsterdam, veille des élections municipales du 21 mars 1990 : sur les panneaux publicitaires, des affiches en néerlandais, anglais, turc ou arabe incitent électeurs et électrices à aller voter « pour être entendu ». Depuis 1985, une nouvelle loi accorde aux « allochtones » (étrangers résidant aux Pays-Bas depuis plus de 5 ans ou Néerlandais d'origine étrangère) le droit de vote et d'éligibilité au niveau local. Inscrits automatiquement sur les listes électorales, ils ont pu participer à leur premier scrutin en 1986.
    Pourtant, ils ne se sont pas déplacés en masse : selon certaines estimations, 20 % de Surinamiens, 30 % de Marocains et 40 % de Turcs ont voté. Malgré l'entrée de l'extrême-droite dans l'arène électorale, la participation s'est déroulé dans un climat dépassionné. Sur une cinquantaine d'élus « autochtones », 33 conseillers municipaux ont figuré sur les listes des partis existants dans les grandes villes comme Amsterdam, Rotterdam ou Utrecht, en majorité sur celle du parti social-démocrate (PvdA).
    Tara Oedayraj, conseillère municipale élue à Amsterdam (Greenleft) : « Dans la vie quotidienne, ça n'a pas vraiment changé pour les immigrés. Mais nous sommes là et ils nous écoutent. Et ils peuvent avoir recours à nous pour tenter de résoudre leurs problèmes. Pour que ça change dans la vie de tous les jours, il faudrait obtenir le droit de vote au niveau national, car c'est le parlement qui a tout pouvoir.
    Jan Rath, chercheur, reconnaît l'importance de l'aspect symbolique du droit de vote des résidents étrangers, pour leur signifier qu'ils font partie de la nation hollandaise. « Néanmoins, il ne faut pas confondre l'intégration symbolique avec le pouvoir politique. Là, c'est une autre paire de manche. Ils ne participent pas pleinement au système politique .»
    Abdou Menebhi ( KMAN - Comité des travailleurs marocains aux Pays-Bas) considère que les partis politiques ouvrent leur porte aux immigrés pour devenir membres, mais plutôt passifs qu'actifs. « Ils ne sont pas prêts pour des revendications essentielles, liées aux problèmes d'éducation, de travail, de discriminations. Il y a des déclarations de principe, mais dans leurs programmes concrets ressort surtout une mentalité hollandaise. »
    Jan Rath relève que « beaucoup de gens demandent des mesures plus dures à l'encontre des étrangers, qui devraient être forcés à apprendre la langue, et à prendre un boulot même s'ils ne sont pas faits pour. A mon avis, les étrangers ne veulent plus voter pour des partis politiques défendant de telles positions. Ils y perçoivent non un geste d'intégration, mais comme une forme d'exclusion. »
    Pour Tara Oedayraj, « c'est comme si le gouvernement avait deux visages : d'un côté il affiche une politique antiraciste, mais d'un autre côté il existe encore dans ce pays plus de 1 500 lois et mesures discriminatoires. » Abdou Menebhi renchérit : « En France la situation n'est pas facile, mais quand même c'est clair tu sais qui est ton ami, qui est ton ennemi. En Hollande c'est très différent : ici il n'y a pas d'ami, pas d'ennemi, il y a une hypocrisie et un 'mariage' de l'ensemble. »
    Désabusés, les immigrés ont le sentiment que le gouvernement n'ira pas au-delà de mesures symboliques pour répondre à leurs réelles attentes sociales et culturelles...

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