Claude Hagège - La genèse de l'anglais

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  • čas přidán 2. 08. 2014

Komentáře • 37

  • @clincpb8903
    @clincpb8903 Před 4 lety +10

    J'aime bien l'entendre parler !

  • @matthieucailliau
    @matthieucailliau Před 4 lety +3

    quelle chance nous avons de pouvoir écouter des exposés donnés par d'excellents maîtres ! cela me rappelle ma prépa à Normale Sup : le débit de parole était aussi rapide, mais quel stress en vue du mois de mai et des épreuves à passer au parc de Vincennes... parmi des bourdons butinants sur les rhododendrons, bien indifférents aux 900 concouristes...

    • @harounlee208
      @harounlee208 Před rokem

      jai rien compris à ce que ta dit . Ca veut dire tas fait des langues à normale sup ?

  • @afreudisiac
    @afreudisiac Před 8 lety +7

    On sait qu’il pleut beaucoup en Angleterre, et qu’en France il pleut beaucoup d’anglicismes. On les refuse, ou on les utilise par paresse ou snobisme, ou faute de mieux, mais au moins on les reconnaît. Il existe aussi des anglicismes furtifs, bien plus dangereux puisqu’ils échappent aux radars.
    Exemple : « Il parle français avec un accent définitivement italien. » L’auteur ne voulait pas dire que ce malheureux étranger ne se déferait jamais de son accent, l’ayant dans la bouche « d’une manière définitive », pour toujours, mais que son accent était sans aucun doute, très nettement, italien. Il donnait au mot définitivement (en anglais : definitively), le sens du mot anglais definitely, qui avait dû pénétrer dans sa mémoire.
    Autre exemple, entendu à la radio : « Ce projet est clairement insensé. » Un anglophone perçoit aussitôt l’anglicisme qui s’y est glissé : « This project is clearly insane. » L’adverbe clairement signifie « d’une manière claire, distincte » et « d’une manière intelligible ; sans équivoque », alors que clearly a aussi pour sens « évidemment, manifestement ». Il aurait fallu un de ces deux mots-là.
    Une langue ne vit qu’en évoluant. Les mots acquièrent progressivement des sens supplémentaires. À urbaniser, qui signifiait au xviiie siècle « donner des manières urbaines, courtoises », le xixe ajouta : « transformer un espace géographique en zone urbaine ». (C’est étonnant, on voit toute une civilisation qui bascule !) Il se peut que des sens d’origine anglaise enrichissent actuellement certains mots français, mais veillons à ce qu’il en soit toujours ainsi, en adoptant, en connaissance de cause, de nouveaux sens utiles.
    Autres présences furtives : les formes syntaxiques anglaises, parfois plus relâchées - ou plus souples, tout dépend du point de vue - qu’en français. On entend des phrases comme : « Peut-être il voulait me voir », qui serait inconsciemment calquée sur : « Perhaps he wanted to see me. » La simplification est particulièrement regrettable quand on considère l’élégance de la forme correcte : « Peut-être voulait-il me voir », un des délices de la langue française pour l’étranger qui en fait l’apprentissage. Le remplacement, dans le langage parlé, du verbe au futur par aller plus l’infinitif : « Nous allons partir demain », « Il va chanter », viendrait-il lui aussi de l’exposition prolongée à l’anglais ? En anglais, le futur, qui manque en tant que forme indépendante, se construit avec les auxiliaires shall et will (« We shall leave tomorrow ») ou même avec la forme progressive du verbe to go (« He is going to sing »), et peut faire oublier aux Français la concision de « Nous partirons », « Il chantera », voire l’existence même de ce temps du verbe.
    La déviation des sens et l’appauvrissement de la syntaxe s’accompagnent d’une déformation des sons. Le s dans héroïsme, humanisme - anglicisme -, est souvent sonorisé (devient z à l’oreille) comme dans les mots anglais correspondants, entendus dans tous les médias. Le plus fâcheux, c’est le déplacement de l’accent d’intensité sur la première syllabe des mots, en imitation machinale de l’anglais, où beaucoup de mots commencent ainsi. On rencontre sans cesse des phrases comme : « Le gouvernement va réformer le système pénal », « Il est partisan de l’Europe des nations. » L’accentuation uniforme du français, où l’accent tombe sur la dernière syllabe à voyelle prononcée du mot et, dans la phrase, à la fin de chaque groupe de mots, permet, en déplaçant volontairement l’accent, de donner au mot choisi un relief particulier : « La mise en scène était parfaite », « Faire ce que vous me demandez est impossible. » Surtout, la régularité simple crée le rythme du français ; l’ébranler a des conséquences graves. Pour s’en rendre compte, il suffit de changer l’accentuation en poésie. Baudelaire devient insupportablement prosaïque : « Traversant de Paris le fourmillant tableau », et l’Hermione d’Andromaque une mégère : « Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ? » Il suffit également de remettre les accents à leur place pour saisir et apprécier la cadence propre à la langue française.
    Toutes ces formes d’anglicismes sont furtives selon l’étymologie du mot, qui renvoie au latin furtivus, « dérobé, volé, secret », à furtum, « vol », à fur, « voleur ». Ils volent subrepticement aux Français la sensibilité à leur propre langue, avec d’autant moins de difficulté que ceux-ci en perdent de toute façon la maîtrise, en percevant mal le sens des mots, la syntaxe, et même les sons (on ne distingue plus « je parlai » de « je parlais » ; dans « un vin », les deux voyelles nasales ne sont plus différenciées). Voilà le vrai problème, plus inquiétant encore que l’infiltration des anglicismes. Il faut, dès l’école, apprendre une langue que l’on croit connaître du fait de la parler, mais qui ne révèle ses lois, ses libertés, son chant, sa manière de nommer le réel et de sonder le moi, qu’à l’étude.

    • @WryT3DD
      @WryT3DD Před 6 lety +1

      Désolé si on parle pas comme Proust dans la vraie vie, il en va de même avec toutes les langues. Faut arrêter de chialer avec l'influence de l'anglais sur le français, c'est un phénomène naturel, après tout le français n'est qu'un latin qui fait des gallicismes.

    • @jeanlaureaudoynaud4776
      @jeanlaureaudoynaud4776 Před 2 lety +1

      Bonjour à tous. Superbe ce que vous écrivez, n'en déplaise à certains! Vous allez rire...Mes très chers parents, pâtissiers, montent à Paris pour aller au salon " Europe pain". Ils disent au taxi de les amener à "Europe pain"...Et le taxi les a amenés devant" Europe un" !!! à cause de la non différenciation des deux nasales.
      Je précise que, dans les régions de parler occitan, la différence est toujours marquée ! et bien marquée !

  • @ricconstituantabrogatoirei4999

    super merci beaucoup. je découvre ce monsieur, passionnant, puit de science, compréhensible, pédagogue et en plus anti-libéral!!!! je l'aime!!!

  • @Clery75019
    @Clery75019 Před 3 lety +1

    Une précision importante tout de même. Il y avait 50.000 colons français au Canada en 1750 et déjà plus d'1 million dans les colonies britanniques (qui deviendront les États-Unis). Ce n'est pas certain qu'une victoire militaire en Amérique lors de la guerre de 7 ans aurait changé les choses d'un point de vue linguistique.

  • @loiccheveau2187
    @loiccheveau2187 Před 8 lety +3

    L'arbre génétique qu'on voit à 0'34'' est incorrect pour ce qui est des langues celtiques (d'ailleurs je me demande pourquoi on montre les noms des langues celtiques dans une vidéo sur l'histoire de l'anglais...)
    Après le proto-celtique, il se divise au moins en 2 branches (pour ce qui est des langues encore vivantes + deux qui ont été ressuscitées): la branche briTTONique (pas "britannique"), qui correspond au gallois, au cornique et au breton, et la branche gaélique, avec l'irlandais, le gaélique d'Ecosse et le mannois. Il n'y a pas de branche "britannique"... C'est un peu désolant dans une vidéo avec C. Hagège, je pense pas que lui-même fasse une telle erreur, même s'il n'est pas spécialiste des langues celtiques...

  • @claudefortin9044
    @claudefortin9044 Před 4 lety +1

    juste une petite rectification a propos des plaines d’Abraham , elles sont dans le centre ville et non dans la banlieue .

  • @toughcookie128
    @toughcookie128 Před 9 lety +8

    Très intéressant!

  • @gasoreleons2728
    @gasoreleons2728 Před 2 lety

    Les mots comme Delaware proviennent du nom français comme De la guerre. WAR EN ANGLAIS, GUERRE.

  • @sylvainb2366
    @sylvainb2366 Před 4 lety +1

    Et le frison dans la composition de l'anglais ?

    • @youssefzeroual9088
      @youssefzeroual9088 Před 4 lety +1

      Le frison est considéré comme le plus vieux cousin de l'anglais car à une époque donnée, l'anglo-saxon (ancêtre de l'anglais) et le frison étaient intercompréhensibles et composaient ce qu'on appelait l'anglo-frison.

  • @quevineuxcrougniard2985
    @quevineuxcrougniard2985 Před rokem +1

    Ce linguiste a un joli petit bedon mais il n'en est pas ventriloque pour autant.

  • @anasislike4007
    @anasislike4007 Před 2 lety

    Une 👅🌍🧠 qui disparaît

  • @renaud-julesdeschenes9903

    Impressionné par cet intellectuel nord africain, le plus grand linguiste du XX e et du XXIe siècles
    Renaud

    • @pierreproactif8981
      @pierreproactif8981 Před 4 lety +1

      Vous n'avez pas tout vu ni connu, Claude avait deux concurrents qui sont mort le pr Benveniste et l'academicien Guiorguiev (Bulgarie) qui maitrisaient chacun plus de 40 langues.
      Maintenant le concurrent le plus terrible est Google traduction qui traduit en simultanné sans accent ni dictionnaire 109 langues!

  • @sylvainb2366
    @sylvainb2366 Před 4 lety

    Il répète l'histoire officielle, il n'en est rien selon ce que la génétique nous révèle ! L'haplogroupe R1b-U106 (ou S21) soit la lignée patrilinéaire est dominant de la même façon qu'au Pays-Bas. Tout se passe bien auparavant, durant la protohistoire et même la préhistoire. Autrement dit, des peuplades germaniques ont colonisé les îles Britanniques avant que la terre qui les reliait au continent, le Doggerland disparaisse, probablement suite au glissement de terrain de Storegga, il y a plus de 8 000 ans. D'ailleurs, le nom Britain (ou Bretagne) viendrait d'un très vieux mot anglais bryttian ou breotan ou bien leur variante brysan signifiant ''diviser'', ''briser'' eux-mêmes issus du proto-germanique reconstruit brutjana ou breutana signifiant ''briser'' qui à leur tour viendrait du proto-indo-européen reconstruit bhrewd, de même sens.

    • @Linguages2024
      @Linguages2024 Před 3 lety

      Est-ce que tu aurais des sources parce que ce que tu dis m'intéresse ?

  • @StillAliveAndKicking_

    Genetic evidence has shown that the celts were not pushed out, rather many or even most stayed, but they lost power and influence. Hence their language was of low prestige. South East England has the least celtic DNA, and it increases as we move west and north.

  • @yahyabenmahet4074
    @yahyabenmahet4074 Před 4 lety +5

    Dommage de voir des hommes pareils étouffés par les ignares du show biz

  • @addiffa
    @addiffa Před 21 dnem

    Le coté subjectif nuit beaucoup à son récit

  • @gasoreleons2728
    @gasoreleons2728 Před 2 lety

    THE BATTLE OF HASTINGS / BAYEUX TAPESTRY.1066. Hosties, hostile, Soldat, Soldiers, hospitalier, hospital. Les mots français sont restés en anglais. Avoir pitié, to have pity.

  • @gauthierdietrich849
    @gauthierdietrich849 Před 4 lety +3

    C'est hélas pas le seul cas de l'Histoire pour lequel la politique coloniale de la France abandonne ses possessions ...

  • @konogankailhareg7338
    @konogankailhareg7338 Před 3 lety

    M. Hagège semble omettre une influence linguistique prépondérante sur la langue anglaise contemporaine à la suite des invasions Normando-bretonnes. C'est le remplacement de l'ancienne administration écrivant en old-english par une nouvelle écrivant en anglais populaire. (www.wikiwand.com/en/Brittonicisms_in_English).