Je viens de lire le passage où Proust mentionne les diamants de la couronne : "Un certain nombre de réalités bonnes ou mauvaises gagnent ainsi beaucoup à recevoir l'adhésion de personnes qui ont autorité sur nous. Par exemple chez les Courvoisier, les rites de l'amabilité dans la rue se composaient d'un certain salut, fort laid et peu aimable en lui-même, mais dont on savait que c'était la manière distinguée de dire bonjour, de sorte que tout le monde, effaçant de soi le sourire, le bon accueil, s'efforçait d'imiter cette froide gymnastique. Mais les Guermantes, en général, et particulièrement Oriane, tout en connaissant mieux que personne ces rites, n'hésitaient pas, si elles vous apercevaient d'une voiture, à vous faire un gentil bonjour de la main, et dans un salon, laissant les Courvoisier faire leurs saluts empruntés et raides, esquissaient de charmantes révérences, vous tendaient la main comme à un camarade en souriant de leurs yeux bleus, de sorte que tout d'un coup, grâce aux Guermantes, entraient dans la substance du chic, jusque-là un peu creuse et sèche, tout ce que naturellement on eût aimé et qu'on s'était efforcé de proscrire, la bienvenue, l'épanchement d'une amabilité vraie, la spontanéité. C'est de la même manière, mais par une réhabilitation cette fois peu justifiée, que les personnes qui portent le plus en elles le goût instinctif de la mauvaise musique et des mélodies, si banales soient-elles, qui ont quelque chose de caressant et de facile, arrivent, grâce à la culture symphonique, à mortifier en elles ce goût. Mais une fois arrivées à ce point, quand, émerveillées avec raison par l'éblouissant coloris orchestral de Richard Strauss, elles voient ce musicien accueillir avec une indulgence digne d'Auber les motifs plus vulgaires, ce que ces personnes aimaient trouve soudain dans une autorité si haute une justification qui les ravit et elles s'enchantent sans scrupules et avec une double gratitude, en écoutant Salomé, de ce qui leur était interdit d'aimer dans Les Diamants de la Couronne." Ainsi à l'époque de Proust une certaine aristocratie s'interdisait-elle d'aimer des oeuvres d'Auber qu'elle devait trouver trop vulgaires.
I think this is a pretty good overture: passionate, exciting and charming at times!
Je viens de lire le passage où Proust mentionne les diamants de la couronne :
"Un certain nombre de réalités bonnes ou mauvaises gagnent ainsi beaucoup
à recevoir l'adhésion de personnes qui ont autorité sur nous. Par
exemple chez les Courvoisier, les rites de l'amabilité dans la rue se
composaient d'un certain salut, fort laid et peu aimable en lui-même,
mais dont on savait que c'était la manière distinguée de dire bonjour,
de sorte que tout le monde, effaçant de soi le sourire, le bon accueil,
s'efforçait d'imiter cette froide gymnastique. Mais les Guermantes, en
général, et particulièrement Oriane, tout en connaissant mieux que
personne ces rites, n'hésitaient pas, si elles vous apercevaient d'une
voiture, à vous faire un gentil bonjour de la main, et dans un salon,
laissant les Courvoisier faire leurs saluts empruntés et raides,
esquissaient de charmantes révérences, vous tendaient la main comme à un
camarade en souriant de leurs yeux bleus, de sorte que tout d'un coup,
grâce aux Guermantes, entraient dans la substance du chic, jusque-là un
peu creuse et sèche, tout ce que naturellement on eût aimé et qu'on
s'était efforcé de proscrire, la bienvenue, l'épanchement d'une
amabilité vraie, la spontanéité.
C'est de la même manière, mais par une
réhabilitation cette fois peu justifiée, que les personnes qui portent
le plus en elles le goût instinctif de la mauvaise musique et des
mélodies, si banales soient-elles, qui ont quelque chose de caressant et
de facile, arrivent, grâce à la culture symphonique, à mortifier en
elles ce goût. Mais une fois arrivées à ce point, quand, émerveillées
avec raison par l'éblouissant coloris orchestral de Richard Strauss,
elles voient ce musicien accueillir avec une indulgence digne d'Auber
les motifs plus vulgaires, ce que ces personnes aimaient trouve soudain
dans une autorité si haute une justification qui les ravit et elles
s'enchantent sans scrupules et avec une double gratitude, en écoutant
Salomé, de ce qui leur était interdit d'aimer dans Les Diamants de la
Couronne."
Ainsi à l'époque de Proust une certaine aristocratie s'interdisait-elle d'aimer des oeuvres d'Auber qu'elle devait trouver trop vulgaires.
Ce passage se trouve où, au juste?
Je ne pouvais pas dire ca mieux moi-meme.
Daniel Auber:A koronagyémántok-Nyitány
Detroiti Szimfonikus Zenekar
Vezényel:Paul Paray