Les profs et la charge mentale
Vložit
- čas přidán 26. 05. 2022
- La "charge mentale", c'est le fait de faire simultanément plusieurs choses en même temps. De nombreuses personnes, dans de nombreux métiers ou dans la vie quotidienne, se plaignent de plus en plus de cette surcharge cognitive qui engendre une fatigue émotionnelle.
C'est également le cas des enseignants, qui doivent gérer une multiplicité de tâches à la fois. - Zábava
Je confirme la surcharge mentale, et j'essaie de prendre un peu de recul par rapport à ça.
1- Les mails des parents, je ne répond plus directement, je laisse un peu de temps, j'en parle avec mes collègues avant de répondre. Ca enlève pas mal de stress mine de rien.
2- Les mails des élèves, là j'essaye d'y répondre rapidement, surtout si ce sont des questions sur les notions abordés, les exercices, à faire. Par contre, l'élève qui m'envoie un mail le dimanche soir à 23h pour une question sur l'évaluation du lendemain peut toujours attendre sa réponse, il ne l'aura pas.
3- La gestion de classe, c'est pour moi ce qu'il y a de plus éprouvant comme annoncé dans cette vidéo. Bah là, pas de solution miracle, on fait comme on peut, on laisse parfois un peu de bavardage, on sanctionne d'autres fois, et là, ça rale, pourquoi moi, pourquoi pas l'autre qui bavarde aussi, etc... et la différenciation qu'on nous demande est clairement impossible quand tu as 30-36 élèves tous différents (et heureusement) devant soi.
4- Finir le programme ? Bah ... y en a qui y arrive ? Franchement, je ne mets pas de pression par rapport à ça, et j'avoue élaguer en cours d'année sur des notions que je juge secondaires (je sais c'est pas bien) ce qui permet quand même de voir globalement tout ce qu'il y a à voir.
5- La multiplicité des activités ludiques, c'est bien mais si on ne fait que ça, bah on retourne dans la routine qui n'est pas bon pour l'apprentissage. Et je ne m'en étais pas rendu compte, mais effectivement, on en est arrivé à marketter nos cours pour capter l'audience, faire des cours sympas pour que nos élèves adhèrent et ne zappent pas.
6- Les tâches administratives sont de plus en plus complexes et j'ai l'impression qu'on n'a pas beaucoup d'aide à ce sujet niveau rectorat et autres administrations qui nous sollicitent.
Voilà, je vais m'arrêter là, il y aurait tant et tant d'autres points à aborder, qui ont été abordés dans cette vidéo, ou qui restent à débattre. Mais voilà, je vais décrocher un peu du boulot pour ce soir.
Bonne fin d'année scolaire et courage, on en a bien besoin.
Je suis professeur de FLE en Chine, j'ai décidé de ne pas enseigner en France principalement à cause des raisons énoncées. Le métier de professeur ici a évidemment beaucoup de charge mentale mais tout le côté administratif est relayé au second plan et on a plus de temps pour faire cours. J'admire les professeurs en France. Courage 💪
Bonjour Mme Peiffer,
comme d'habitude vos vidéos nous expliquent bien votre quotidien, et vous le faites sans jamais vous plaindre, continuez ainsi a nous montrer que votre métier constitue un des pilier central de votre dévouement et de l'avenir futur s.v.p.
cordialement
Je me reconnais beaucoup dans votre témoignage alors que je suis dans un travail de bureau 😅 courage à toutes et tous, vous avez un beau métier, ne l'oubliez jamais 🌈
On monte dans la voiture, on oublie le travail, on se vide la tête... Et c'est là qu'une autre charge mentale prend le relai : celle du quotidien !
Car beaucoup d'élèves et de parents oublient que derrière un professeur se cache un être humain... avec sa vie, ses problèmes et ses passions.
Je n'ai pas encore vu toutes tes vidéos. Mais pour illustrer la charge mentale, il pourrait être intéressant d'avoir un calendrier avec une "semaine type" (où sont inscrits les cours, les activités hebdomadaires et autres) et de dessiner tout ce qui est venu se rajouter durant la semaine pour en faire... une semaine bien prise de tête. (Au passage, on chiffrerait sincèrement le nombre d'heures passées à travailler.)
Et pour rendre ce constat encore plus pertinent, il faudrait que plusieurs professeurs/instituteurs fassent ce même exercice la même semaine, mais avec chacun sa vie, et ce durant plusieurs semaines de suite (genre 3-4 semaines).
À moins que quelqu'un l'ait déjà fait..?
Sinon, merci beaucoup pour ce parfait résumé de notre quotidien.
(Le côté prof-animateur, c'est tout à fait ça ! Et suite aux "années COVID", je le ressens aussi encore plus qu'avant.)
Ca me fait de la peine de te voir te justifier à la moindre critique ou comparaison avec un autre métier, tellement les gens sous-estiment la difficulté du métier de prof.. Je ne comprends pas comment on peut penser que gérer une classe de 30 enfants/adolescents tous les jours c'est "se la couler douce".. J'ai beaucoup de profs dans mon entourage et j'ai entendu de ces histoires..! Notamment sur les réactions de certains parents, ça doit être vraiment dur de rester diplomate des fois..
Un point que tu n'as peut être pas osé aborder pour ne pas te faire incendier dans les commentaires : les parents qui sont de plus en plus laxistes et absents et qui considèrent que c'est à l'école d'éduquer leurs enfants.. Etant de la génération 2000, pendant toute ma scolarité j'ai toujours été choquée du manque de respect des élèves de ma classe, et pourtant je n'ai jamais été dans des établissements "difficiles". J'ai vu tellement de mes profs se sentir totalement démuni pendant leur cour, qui ne savaient juste plus quoi faire, finissaient par ne plus rien dire, ou au contraire devenaient totalement hystériques, ou petaient un câble sur un élève malchanceux... (c'était souvent moi d'ailleurs XD)
Bref, ce métier qui à la base devait être celui de gens passionnés qui instruisent et éveillent la curiosité des futurs générations, est devenu un métier à fuir, que plus personne ne veut exercer.. Des profs surchargés, dégoutés, qui ne sont plus respectés ni remerciés, et donc forcément face à ça, le cercle vicieux inévitable : prof déprimé -> plus de passion transmise à l'élève -> l'élève se désintéresse -> le prof se sent dépassé -> prof déprimé, et ça continue en boucle..
J'espère que tes paroles, qui doivent être celles de beaucoup de profs, finiront par être entendues, car sinon ça risque de ne faire qu'empirer, et c'est vraiment inquiétant pour les futures générations..
Les métiers de bureau, ce n'est pas être devant son ordinateur à faire des tâches les unes à la suite des autres. Je suis devant un ordinateur à jongler entre les urgences avec la peur d'en oublier une. Je crois surtout que le monde du travail exige d'être polyvalent sans diminuer la quantité de tâches à effectuer. La difficulté pour moi, sans le métier de prof, c'est le contact avec les élèves et les parents d'élèves.
Je me reconnais énormément dans ce que vous dites.
Premièrement, au niveau du qualitatif absent. Je suis élève au lycée et je déplore que le système ne favorise pas la mémoire (je déplore aussi la mentalité des élèves mais c'est autre chose). Tous pensent tout à fait normal d'oublier leurs acquis d'une année sur l'autre voire d'un cours sur l'autre. Si bien que certains n'ont pas des notions de 5ème en 1ère! Au lieu d'en faire beaucoup, que l'on doit sans cesse reprendre chaque année, il vaudrait mieux leur faire rentrer une fois pour toute dans la tête la plupart des notions.
Ensuite, quelle horreur de voir des classes mélangées. Je suis de tout cœur pour les classes de niveau, ce qui est décrié mais qui me semble pourtant plus qu'utile. Chacun a son propre rythme et ses propres soucis d'apprentissage et mixer tout le monde n'est pas une bonne idée. Les "mauvais" (je n'aime pas étiqueter les élèves entre bons et mauvais donc je prends des pincettes) se retrouvent dépassés, selon leur propre confession. Les "bons" s'ennuient. Et un professeur ne peut pas s'adapter à 35 élèves diamétralement opposés. Et ne parlons pas des travaux de groupes qui sont toujours la même chose, à quelques exceptions près : un seul ou deux (en général les meilleurs) font tout pour ne pas se prendre une mauvaise note les autres se laissent porter et profitent d'une note non méritée.
Bref, un système à revoir en prenant exemple, comme vous les avez cités, sur les pays Scandinaves.
Cordialement
100% d’accord avec vous ! 🙏
Les classes de niveau se pratiqueraient quand-même de manière officieuse. Personnellement, je suis persuadé que les "classes poubelles" (vous avez sûrement entendu le terme) sont un fléau que l'on doit fermement refuser. Aux difficultés scolaires s'ajoutent d'autres problématiques et à moins que ces classes d'élèves en difficultés ne bénéficient d'un accompagnement individuel spécifique très poussé, c'est un vortex vers l'échec que l'on favoriserait. Pour moi, une logique assumée de classe à niveau irait dans le sens d'un élitisme déjà dénoncé en France avec les écoles privées, par exemple (dont sont très souvent issus nos dirigeants). Mixer les niveaux, comme tout compromis, ça ne satisfait personne et je vois de l'intérieur combien ça fonctionne moyennement voire mal, mais on peut faire nettement pire en triant systématiquement les individus. La mixité sur de multiple paramètres encourage une volonté de vivre ensemble, de tolérance et d'entraide. On oublie que la classe est une petite société. Je suis assez mal à l'aise face aux élèves qui n'auraient expérimenté qu'un ensemble homogène de camarade durant leur scolarité.
@@SalemYbor Ce que vous dites est totalement cohérent. Au niveau social, je pense également qu'il est préférable de mixer les élèves, pour ne pas créer de hiérarchie entre les élèves (plus visible que celle moins importante qui existe déjà implicitement). En revanche, je pense que, non pas les envoyer vers l'échec, ces classes recevraient un accompagnement plus poussé que les autres pour favoriser l'apprentissage des élèves en difficulté.
Comme tout système, c'est un couteau à double tranchant, et il faut choisir celui qui serait le "moins pire". Seulement chacun a une vision différente selon ses valeurs, donc se mettre d'accord est compliqué. Je comprends néanmoins totalement votre point de vue.
@@Timothee13 Très difficile. Sur quels critères "objectifs" favoriserait-on une classe plutôt qu'une autre ?
(Et bonjour l'ambiance dans la classe : "C'est bon, on sait qu'on est la classe des nuls. Foutez-nous la paix !")
Si vous voulez un exemple de cette situation, discutez avec des élèves étant ou sortant de SEGPA. Ils ont une image extrêmement négative d'eux-mêmes (ce qui m'a toujours révolté), alors que comme tout un chacun ils sont là pour apporter quelque chose aux autres (à la Société).
(On me rétorquerait que les classes SEGPA ne sont pas des classes de niveaux, et c'est vrai. Mais c'est ainsi qu'elles sont vues par l'opinion publique, à commencer par les parents eux-mêmes qui très souvent refusent que leur enfant soit dans ces classes pour exactement cette raison-ci : La pression sociale.)
Je me posais une question par rapport aux classes de niveaux: est-ce pensé pour être appliqué au niveau la classe entière ( toutes les matières, les élèves d’une classe « forte » suivraient par exemple tout leurs cours à un niveau élevé que ce soit en maths ou en français ) ou bien par matière ( par exemple en maths un élève pourrai se retrouver dans une classe « forte » mais pas en français)?
Vous êtes formidable
Merci pour cette vidéo qui permettra je l'espère d'ouvrir les yeux de certains sur la réalité de notre métier.
Bonne fin de week-end à toi
Merci beaucoup pour cette vidéo intéressante.
Mme Peiffer, je viens de tomber sur une vidéo intitulée "Louis de Funes vs les perles du bac", vous devez absolument la regarder, elle est hilarante!😂😂😂
Bonjour Madame Peiffer! Ooouuuaaahhh! Aujourd'hui, le sujet est très "bourdieusien"... Merci pour cette vidéo et bon courage à vous!
C'est là que je suis contente d'être en cp/ce1. Ils aiment tout. Je propose des exos de grammaire "ouaaaaaaaaaiiiiii" ... La charge mentale : au bout de 8 ans, j'arrive enfin à me dire "ça attendra demain".
Et s'il y a bien un truc que j'ai appris dans l'EN c'est "quand tu reçois un ordre, attends le contre ordre".
Je rêve de journées moins longues et de vacances plus courtes.
Sauf que : l'école est la garderie nationale. Les parents ont besoin de l'école ouverte de 7h15 à 19h15 pour pouvoir loger, nourrir et habiller leurs enfants.
Et en France, on va nous dire les apprentissages s'arrêtent à 14h mais vous faites des activités jusqu'à 16h30 (donc ça changera rien pour nous en terme de quantité de travail à faire chez soi)... Parce que bizarrement, je ne remplis pas le Gevasco de Lucas en classe.
Ils ne trouveront jamais de personne compétente dans un domaine culturel ou sportif qui acceptera de prendre en charge une classe (sans le professeur) de 14h à 17h en étant payé peau de zeub.
Excellente vidéo!!!!!! Il faut l'envoyer au ministère je pense... qui n'a jamais entendu, je crois, ces informations cruciales :(,
Autre composante de la charge mentale des profs, il me semble : la solitude du prof dans ses tâches (préparation des cours, exercices, devoirs, correction des copies...) et face aux autres acteurs de l'établissement (élèves, parents, administration, autres profs...)
Attention, la plupart du temps, le prof fait partie d'une équipe pédagogique pleine de bonne volonté, mais sans lieu ni temps dédié au travail en équipe, les échanges, si cordiaux fussent-ils, se font le plus souvent (dans mon expérience) entre deux portes ou lors d'un passage en coup de vent dans le brouhaha de la salle des profs... pas du travail sérieux donc, alors qu'il s'agit de se préoccuper du bon fonctionnement de la classe, voire de la santé des élèves.
Au nom de la liberté pédagogique, chacun peut se retrouver à préparer son cours dans son coin, au lieu de mettre en commun les efforts, de prendre des conseils - avec un programme national et des milliers de profs qui vont travailler sur les mêmes chapitres, avouons que c'est particulièrement absurde ; et au lieu de coordonner ça, l'institution laisse le champ libre à, et finalement finit par compter sur, quelques profs surmotivés qui vont se filmer et mettre leurs cours sur youtube, pour notre plus grand bonheur 😉 , mais évidemment bénévolement. Là encore, on parle de ce qui va être enseigné à toute une classe d'âge, et on devrait y mettre le plus de soin possible : en faisant tout tout seul, il est à peu près impossible d'éviter erreurs, oublis, coquilles et autres fautes d'orthographe, là où l'enjeu mériterait des vérifications par les pairs au moins équivalentes à ce qui se fait pour des publications de recherche.
Sur le même sujet, je trouve dommage que le fait pour les profs d'une même équipe d'assister aux cours de leurs collègues soit aussi peu répandu. Ca se fait un peu (pour les stagiaires par exemple), mais ça pourrait être beaucoup plus étendu : à chaque cours, deux ou trois profs assistent au cours (et pourraient du coup jouer un rôle d'appariteur pour les tâches administratives, pour calmer les élèves...), et après le cours, au lieu que le prof le retravaille tout seul chez lui, on se réunit et on en parle !
Enfin comme tu le dis bien, et c'est fondamentalement lié aux points précédents, l'absence d'espace de travail pour les profs dans l'établissement est un vrai souci. En ce qui me concerne, dès que mes cours sont finis, j'ai l'impression que l'établissement me fait comprendre que je n'ai plus rien à y faire et que je suis prié de rentrer chez moi. En particulier, les propositions politiques récentes de "remplacement systématique des profs absents", louables sur le principe, sont à mon avis infaisables en l'état (personnellement, si on me dit quand j'arrive au lycée à 8h qu'il faut que je fasse une heure de plus à 14h pour remplacer un collègue absent je dis banco, mais j'ai besoin d'un minimum de temps au calme pour la préparer, cette heure, et c'est pas sur un coin de table en salle des profs que je vais y arriver...) Bref, sachant tout ça, s'entendre dire que "les profs ne font pas d'effort", ça fait mal...
Pour se rendre compte à quel point c'était pas forcément mieux avant, relire "le temps des secrets" et "le temps des amours" de Marcel Pagnol, les passages où il est au lycée et où les élèves font un tas de bêtises dans le dos du prof (caricature collée au plafond, instrument à bruit caché dans la main, boules puantes, poudre inflammable, sarbacanes et j'en passe, c'est très drôle, mais je n'aurais pas aimé être prof dans cette classe)
Bonjour Madame Peiffer, vos vidéos sont toujours une source d'oxygène, permettant de décompresser. Vous êtes quelqu'un de très dévoué et êtes très instruite. En effet, aujourd'hui, il est dur de faire respecter la loi (en même, comment faire respecter la loi, alors que ceux qui l'érigent sont les premiers à la transgresser). Personnellement, la loi que je porte dans mon cœur est celle du bushido; je trouve que ses valeurs sont d'une beauté aussi grande que votre gentillesse.
Les écrans sont des éléments très perturbateurs, chez les jeunes; et je suis sincèrement peiné que vous ayez à faire face à des classes qui préfèrent passer leur temps sur leurs portables, que de vous écouter les instruire. Vous êtes quelqu'un de si captivante que je n'arrive pas à comprendre le comportement de ces élèves.
Après, il y a quelque chose dont vous avez parlé et que j'ai toujours détesté, à l'école, c'est le travail de groupe. Il est vrai que je suis plus un partisan des 21 loi de la solitude, de Myamoto Musashi, après, ça reste mon point de vue, mais la sociabilisation ce ne sera jamais mon truc.
Dernier point, que j'aimerais abordé, je trouve que l'éducation nationale (je ne parle pas des profs, mais bien du ministère) se concentre trop sur le taux de réussite à l'obtention d'un diplôme, plutôt que de réellement enseigner aux jeunes ce qui importe vraiment. Il y a tellement de sujets passionnants, en histoire, qui ne sont pas étudiés et qui pourtant, mériteraient de l'être, comme par exemple la chute de Ninive (en 612 av notre ère) où encore l'époque d'Edo...
Merci, encore, du temps que vous nous consacrer, vous êtes une merveilleuse personne que j'adore écouter et avec qui je rêverais de parler d'histoire plus régulièrement.
Cordialement.
Nous sommes d’accord. L’Education Nationale est centrée sur les chiffres et les résultats aux examens. Ils prennent l’école pour une entreprise en oubliant qu’on est là pour dispenser à un enseignement.
Merci pour votre soutien et suivi quotidien :)
Je valide tout.
Nous gérons des classes, oui, mais aussi, surtout des individus qui aimeraient avoir un suivi plus personnalisé. Ce désir est légitime mais la tâche est irréalisable.
On nous demande de la "différenciation". On ne va pas se mentir, quand on essaye, on le fait mal. Une vraie différenciation mériterait un vrai suivi personnalisé. Avec plus d'une centaine d'élèves en français, c'est impossible.
Les parents... oui... nous prennent parfois pour des prestataires de service. Une minorité de parents peuvent parfois vous pourrir la vie.
Il y a deux ans, un père exigeait dans un mail de connaître le niveau en orthographe de son fils parce que "vous avez un malin plaisir à faire des dictées quand il n'est pas là". Je préviens une semaine en avance minimum pour chaque évaluation, je ne scrute pas ma classe avec une dictée surprise dans la poche à sortir au moment opportun. Je suis prof principal de cet élève aujourd'hui, son père a obtenu (je ne sais encore comment) mon numéro de portable. Je l'ai bloqué, je l'ai reçu en réunion parents-prof pour le lui dire, et lui dire, il a été outré, je lui ai dit que cela resterait ainsi, j'ai enfin la paix. On na pas des dizaines de parents comme lui, mais quelques uns suffisent à être puissamment chronophages.
Être prof principal est harassant, et la misérable prime que l'EN nous jette de sa table ne suffit pas à nous payer décemment. On a dû se former seul au nouveau bac, aux spécialités pour pouvoir donner les bonnes infos à nos élèves.
Et puis surtout, enseignant n'est pas un travail comme les autres. On ne décroche pas facilement. Difficile de voir un film, un spectacle, une expo, un docu sans penser à ce qu'on pourrait en faire en classe.
La vraie charge mentale est là. Plus de vacances que beaucoup, c'est un fait, mais on ne quitte jamais vraiment ses élèves.
C'est vrai on peut se dire que qu'est ce qui peut arriver après une inspection rien ! Sauf si on est contractuelle 😭
A chaque fois que je regarde une vidéo de cette chaine, j'ai envie de retourner au collège pour avoir une prof aussi intéressante ! c'est combien l'age limite du college ?
14 ans malheureusement ;)
Je vous adore
Quand je vois une telle motivation à transmettre un morceau de l'héritage le plus précieux de l'humanité, couplée à une telle lucidité à identifier les lacunes institutionnelles, tout ça malheureusement bridé par un système grippé, aux mains flasques d'une bureaucratie sourde et inflexible : j'ai très mal à mon pays...
La seule solution à mon sens, c'est d'augmenter le budget à l’Éducation.
Il faut moins d'élèves par classe, c'est impératif.
Il faut également mettre en place une modularité des cours, en favorisant dès les collège une spécialisation très sélective pour certains élèves :
- les doués en sciences = des cours plus orientés vers les sciences
- les doués en lettres = des cours plus orientés vers les lettres
- les moyens partout = un programme équilibré
- etc...
Il faut aussi un meilleur encadrement psychologique des élèves, pour déceler rapidement les plus adaptés, ou les moins adaptés, afin de mieux les orienter.
Et le plus important : il faut écouter les enseignants, leur donner une voix influente. Cela devrait contribuer à alléger la charge mentale.
Mais que faire face à l'inertie gargantuesque du système ?
Comment passer d'une vision presque utopique à une action concrète ?
Comment rendre à l'école la confiance populaire ?
J'ai l'impression de déblatérer des banalités, le genre de discours de vieux réact en plein clivage générationnel. Mais je n'en démordrai pas : la priorité pour rattraper l'ensemble du pays, c'est l’Éducation.
C'est urgent.
Où trouver le budget ? Voyons nos dépenses :
La santé ? Elle va pas trop mal, l'accès est global, on vit vieux, le pays vieillit d'ailleurs très bien.
La sécurité intérieure ? Elle s'améliorera avec l'éducation.
La sécurité extérieure... bah de toute façon on a l'habitude de capituler rapidement maintenant, donc c'est de la dépense inutile !
L'économie intérieure ? Elle s'améliorera avec l'éducation.
L'économie extérieure ? Elle s'améliorera avec l'éducation.
Le développement environnemental : en grande partie aux mains des chasseurs, donc c'est déjà foutu depuis des décennies. Encore des dépenses inutiles. Ça s'améliorera avec l'éducation.
Bref, la priorité est selon moi aussi simple à appréhender que la mécanique d'un parcours de dominos.
C'est logique.
Votre discours est plein de bons sens ! Malheureusement, nous sommes face à des dirigeants sourds qui préfèrent s’enliser dans un système obsolète que de prendre de réelles mesures et d’arracher les racines pour planter de nouvelles branches !
@@Mme_peiffer malheureusement, l'enlisement, la France connait bien. Notre pays a toujours eu tendance à se baser sur ce qui a marché en restant sourd à tout changement. Des guerres de Napoléon à l'immobilisme de la WW2, de la société tendue de la 3ème République à Mai 68'. Des mille et une tentatives d'invasion de l'Italie au système éducatif post-guerre en passant par la monarchie de Juillet, la Restauration, la Cinquième République que je considère être en bout de course ou encore la peine de mort et autres joyeusetés.
Alors moi je suis absolument pas dans l’enseignement je suis agent commercial indépendants j’ai des contraintes dans mon travail les chiffres à réaliser les objectifs à faire un peu de marketing derrière par contre c’est vrai que je demande pardon à tous mes professeurs qui travailler sur les matières qui ne m’intéressait pas quand je me rends compte maintenant la préparation des cours le suivi des. Élèves je pense que j’ai rater des fois quelque chose Un grand merci à tous les professeurs Qui arrive quand même Malgrétout à faire de nous quelque chose
Bravo aussi pour votre métier !
Sois cheffe de l'ONU❤️
je t’aime 😂😂
Bonjour madame Peiffer ! Tout d'abord, je tenais à vous redire merci pour le contenu que vous proposez 😌
Je me posais une question à propos d'une situation... et j'aimerais voir la chose d'un point de vue d'un adulte ? durant l'année qui vient de s'achever, mon proffesseur d'histoire géographie avait l'air plutôt triste (dans le sens où quand on sortait de la classe, on l'entendait pleurer à travers la porte). Comme il enseignait l'histoire géographie et que, dans ma classe, les trois quarts des gens n'aiment pas cette matière et prennent ça comme du travail inutile, beaucoup de mes camarades disaient des choses en mode "Il fait ça que pour nous énerver, il est chiant, incapable de faire son cours" et a fait l'objet de plusieurs rumeurs comme "il a pas eu son bac" dont certaines très insultantes qui touchent à des actes illégaux. Durant l'année, je n'ai pas trop réagit, peut être car je pensais que j'exagèrais et que c'était moi qui n'avait pas de 2d dégré. (J'essayais quand même de glisser des "Supers cours !" quelque fois, mais sans plus)
Je me demandais donc s'il y aurai un comportement a adopté dans ce type de situation ? Je ne voulais pas réagir par respect pour lui mais les grosses critiques à son égard et les larmes que j'entendais me faisait sentir mal pour lui :(
Merci par avance pour votre réponse !
dès l'intro, je pense : au contraire, c'est un taf où tu te fais insulter dans ton dos, surtout dans le public, mais même des fois dans le privé, où t'as un salaire de merde pour un diplôme de malade et en plus tu dois corriger les évaluations et créer des exercices = leçons.
Les musiques de ton intro et de ton outro me font penser à celles de l'ORTF. Tu les as trouvé où ? J'aime bien l'idée ! Sinon vidéo très intéressante
Je ne les ai pas trouvé, un ami me les a composé ;)
Je voudrais juste rappeler une vérité scientifique incontestable; un fonctionnaire vit en moyenne 10 ans de plus qu'un paysan (ce que je suis) ou un ouvrier en France. Sur cette base, ce serait bien que vous ayez la décence d'arrêter de pleurnicher à longueur de journées. Si vraiment vous êtes si malheureux, démissionnez et allez travailler à la caisse d'un supermarché. La France est au plein emploi actuellement. Je vis sur une commune de 600 habitants dans les Cévennes ardéchoises et il y a actuellement 50 emplois non pourvus ici, essentiellement dans de petites entreprises privées. Le cadre de vie est exceptionnel. Vous êtes les bienvenus.
Très cher monsieur,
Afin de donner crédit à votre « vérité scientifique incontestable », puis je avoir accès à vos sources afin de savoir d’où vous donner vos indications statistiques ?
Du reste, la vidéo ne visait qu’à établir une « vérité » non scientifique, mais réaliste, basée sur la pratique de terrain et du quotidien. Comparer les métiers n’a aucun intérêt en soi, chaque métier présentant ses avantages et inconvénients, ainsi que ses pénibilités.
De plus, si vous considérez que mon métier n’est pas « difficile », je vous encourage à venir prendre en charge mes classes une journée et à postuler au sein de l’Education Nationale (qui recrute elle aussi, même dans les petites campagnes reculées).
Bien cordialement
@@Mme_peiffer J'éprouve pour les bureaucraties mécanistes une répulsion profonde. Je ne suis vraiment pas fait pour travailler en leur sein. Notre système éducatif croule littéralement sous les milliards ( les dépenses intérieures d'éducation ont plus que doublé en quarante ans) et pourtant les résultats sont de plus en plus catastrophiques, alors je crois que la résistance pathologique au changement qui caractérise ce système me rendrait dingue. J'ai trop lu et trop bien compris (je crois) Kafka pour prendre ce risque.
@@Mme_peiffer Quant aux inégalités sociales face à la mort, vous tapez cette formule " inégalités sociales face à la mort en France" dans G**gle et vous allez tomber sur toute une série d'études de l'INSEE, des moins précises, qui comparent l'espérance de vie à 35 ans des hommes cadres, des femmes cadres, des ouvriers hommes et des ouvrières, jusqu'aux plus précises qui distinguent les fonctionnaires des cadres, des ouvriers, des agriculteurs etc...
@@Mme_peiffer Sur l'explosion des "dépenses intérieures d'éducation" vous tapez "évolution des dépenses intérieures d'éducation en France depuis 40 ans" et vous allez tomber sur un tableau de l'INSEE extrêmement bien fait mais qui s'arrête malheureusement en 2018, alors que l'augmentation s'est accélérée depuis. Spoiler Alert: ce que vous allez découvrir va vous plonger dans une profonde perplexité, voire une grande déprime.
@@Mme_peiffer Vous n'êtes pas obligée de me croire, mais j'ai voté à gauche durant 30 ans, jusqu'à que les complaintes permanentes des fonctionnaires ajoutées aux grèves à répétition de la RATP aient raison de mes convictions.
Vous faites vraiment un métier compliqué, arrivez vous réellement à "couper" lorsque vous rentrez chez vous? Je trouve qu'il y a beaucoup de parallèles au sujet des contraintes "mentales" entre le privé (pour les cadres commerciaux avec ou sans équipes à gérer) et votre profession. Bravo pour votre engagement et au passage pour la qualité de votre contenu.
Oui, on arrive à "couper" quand on rentre chez nous. Le quotidien aide beaucoup à cela, comme bien d'autres métiers. 🙂
La charge mentale est un problème de société au sein de nos sociétés occidentales. Elle existe plus ou moins en fonction du métier, du sexe et de la capacité à pouvoir la faire reposer sur d'autres personnes ou de pouvoir la repartir entre plusieurs personnes. Ces problématiques à l'instar du burnout et des problèmes psychologiques devraient être des priorités pour les pouvoirs publics car étant un enjeu de santé publique. Dans votre cas, j'espère que le premier confinement a permis aux parents de mieux se rendre compte de tout le travail que vous faisiez au quotidien en tant qu'enseignante. Et en espérant que tous ces clichés sur les professeurs ou sur n'importe quelle fonction ou position sociale cessent et que le monde reconnaisse la dureté et la pénibilité de certaines charges professionnelles comme privées.
Et mon commentaire sur comment t'aider à apprendre les langues il est où x)