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Justice pour Otelo

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  • čas přidán 25. 07. 2021
  • Justice pour Otelo
    8 min 33'' - Novembre 1988
    Réal. José Vieira
    Prod. Agence IM'média
    Reportage sur le mouvement de solidarité avec Otelo Saraiva de Carvalho (1936 - 2021), figure du Mouvement des Forces armées et de la révolution des oeillets du 25 avril 1974 au Portugal.
    « Un gouvernement qui poursuit en justice un homme comme Otelo représente un danger pour ses propres citoyens ». Ramsey Clark, ministre de la Justice sous l'administration Kennedy.
    Paris, 8 novembre 1988. Dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, se tient une rencontre avec les écrivains portugais, en présence du président de la république du Portugal Mario Soarès et de Jack Lang, ministre de la culture français. Assis au milieu d'un public venu en nombre, le chanteur Renaud, le dessinateur Siné et quelques uns de leurs ami-es portent ostensiblement un T-shirt noir ou gris barré du slogan « Justice pour Otelo ». Ils se lèvent subitement et Renaud, oeillet rouge au poing scande : « Justice pour Otelo de Carvalho, liberté pour Otelo », avant de quitter l'amphithéâtre sous les applaudissements d'une partie de l'assistance. A la tribune, Mario Soarès lui, est manifestement gêné aux entournures.
    Lors d'un entretien, Renaud revient sur les raisons de « perturber ce colloque, où les écrivains disaient que grâce à la révolution ils ont retrouvé la liberté d'écrire. J'espère qu''on leur a rappelé que cette liberté d'écrire, ils l'ont retrouvée grâce à Otelo qui lui, aujourd'hui, est en prison. »
    Récapitulatif des événements, sur des images du film Bon peuple portugais, de Rui Simoes (131 min. - 1980): le 25 avril 1974, un coup d'État mettait fin à 48 ans de dictature au Portugal. Le plan opérationnel avait été confié par les conjurés à Otelo, un militaire de 37 ans. Lui et ses compagnons rétablissaient immédiatement toutes les libertés démocratiques. Renaud : « Les prisons sont vidées, le peuple embrasse les militaires dans la rue, leur offre des oeillets rouges. Les militaires redonnent le pouvoir aux civils, c'est quand même quelque chose d'assez rare. C'était un pas de plus vers une Europe démocratique ».
    Otelo Saraiva de Carvalho devient la figure la plus populaire de la révolution des oeillets. Dans tout le pays, le vent de liberté provoque un tourbillon d'initiatives. Nommé commandant de toutes les armées, Otelo soutient l'occupation des terres et des entreprises. Il rêve à voix haute à un socialisme de base à la portugaise.
    Le 19 juin 1984, Otelo de Carvalho, accusé d'être le cerveau de l'organisation Forces populaires du 25 avril (FP 25), est arrêté. L'homme qui avait renversé une dictature sans effusion de sang est accusé de « terrorisme ». « Prisonnier et cobaye de la normalisation », suggère un banc-titre.
    « Vingt ans pour Otelo / autant pour Mandela / combien de hors-la-loi chez ces petits juges en bois / dont on fait les salauds ? » chante Renaud (Triviale Poursuite, album Putain de camion - 1988). Crayon feutre en main, Siné esquisse un dessin : « Tant qu'Otelo sera en prison, le Portugal ne sera pas libre ! Libertade para Otelo ! ».
    Après une procédure étirée sur quatre ans dont les péripéties ont laissé stupéfaits les juristes internationaux, Otelo est condamné à 15 ans de prison. Relâché en 1989 en liberté conditionnelle, dans l'attente d'une décision définitive de la Cour suprême, Otelo de Carvalho est amnistié en 1996 ainsi que la plupart de ses compagnons.

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