Nous sommes tous des assassins - Exécution de Dutoit

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  • čas přidán 16. 05. 2022
  • "Nous sommes tous des assassins", film d'André Cayatte (1952).
    Les gardiens viennent de se précipiter dans la cellule, confirmant les craintes du docteur Dutoit (Antoine Balpêtré) qui les sentait arriver sans même les entendre. Une fois résigné, il souhaite que tout aille vite...
    Pendant l'Occupation, René Le Guen, ainé d'une famille de miséreux, a appris à tuer au sein de la Résistance. La guerre prend fin mais lui continue à faire ce qu'il sait... La justice désormais le considérant comme un criminel le condamne à mort ; commence alors pour Le Guen une longue attente dans le quartier des fers, en compagnie d'autres hommes jugés et condamnés, dans l'espoir d'une éventuelle grâce présidentielle et la terreur d'un réveil au beau milieu de la nuit...
    Film plaidoyer d'un ancien avocat, "Nous sommes tous des assassins" n'a pas été sans participer à la vague abolitionniste des années 1950, période d'une baisse significative du nombre de condamnations à mort en France (52 en 1950, 33 en 1951, 18 en 1952, 12 en 1953....).
    La reconstitution du quartier de la mort est assez fidèle à la réalité, même si la cellule est sans doute un peu trop vaste par rapport aux vraies de la Santé à l'époque (on reviendra à l'encellulement individuel à partir de 1954), ceci étant, les cas pour lesquels certains des criminels ont été condamnés à mort peuvent être tout de même sujets à caution :
    - les auteurs de vendettas ou autres règlements de compte de pègre comme Gilbert "Gino" Bollini (Raymond Pellegrin) n'étaient que rarement condamnés, et jamais suppliciés (à part s'ils étaient multirécidivistes du meurtre) ;
    - si les parents abusifs ayant maltraité leurs enfants jusqu'à leur décès ont souvent été punis de mort, ce ne fut jamais pour un déchaînement de violence unique causé par un ras-le-bol, mais pour une succession de sévices atroces pendant des jours, des semaines ou des mois - Marcel Bauchet (Julien Verdier) a apparemment "perdu l'esprit" une nuit faute de pouvoir dormir assez ;
    - Le Guen est inspiré par le cas de Julien Demay, condamné à mort en 1950 pour cinq meurtres et gracié par Vincent Auriol ;
    - Albert Dutoit (Antoine Balpêtré), accusé de l'empoisonnement de sa femme, rappelle le cas d'Alain Bernardy de Sigoyer à Paris en 1946 (épouse tuée par balle) ou bien celui de Lucien De Crop à Douai en 1950 (épouse empoisonnée). Tous deux affirmèrent leur innocence, et furent suppliciés.
    - Enfin, Malingré (Marcel Pérès), violeur et assassin d'une fillette, pourrait nettement être guillotiné, car les "'satyres" étaient volontiers condamnés, mais son comportement suicidaire et sa lobotomie devraient causer, à elles seules, la question de l'irresponsabilité pénale.
    NB : possible erreur historique, la guillotine n'avait pas à circuler en camion à Paris (sauf si elle revenait de province) car elle était, de 1911 à 1972, conservée dans un entrepôt de la prison de la Santé donnant directement sur la cour où elle était employée.
    Guillotine : aucune, les scènes se contentent habilement de laisser travailler l'imagination du spectateur dès que la porte donnant sur la cour est ouverte, ou bien durant la toilette...

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