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Bellini, I Capuleti e I Montecchi - Scappucci - Iniesta, Goryachova, Demuro Final curtain 29/09/2022

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  • čas přidán 29. 09. 2022
  • Le devoir ou l'amour. L'amour ou la mort. La mort ou le désespoir. Bellini est dur avec ses divas : l'extase n'a de place que dans leur ligne de chant. Alors, quand le mauvais génie de la Bastille s'en mêle comme hier soir (jeudi)...
    Après la défection de sa Giulietta-Fuchs, la grève ronge aussi la production de Carsen, privée ce jeudi soir de ses décors, lumières et mise en scène. Un désastre ? Non. Les héros de Shakespeare, Bellini et Romani son librettiste en ont vu d'autres ! Le petit tiers de la salle qui a gardé son billet, autrement remboursé, a eu raison. La version de concert, jouée en costumes, ravit tous les suffrages et triomphe au rideau final.
    Orchestre sûr et habité, direction inspirée et engagée, plateau : la version de concert donnée sans faux-semblant, nous plonge dans la musique de Bellini avec bonheur et tous ses traits, vifs et élégants. Comme une ode à la lune, des aveux sincères, une tendre prière, une plainte élégiaque.
    Depuis sa 1ère au pied levé mardi soir pour remplacer Julie Fuchs toujours souffrante - tous nos voeux de rétablissement à la soprano française - , Ruth Iniesta confirme avec l'aisance et l'élégance propres à toute la troupe sa maitrise du rôle de Giulietta. Souple, tendre, profonde et puissante, elle EST, bien plus que par sa robe un peu grande - celle de Julie ? - Giulietta. Son Romeo est lui aussi tout à la fois, tendre, puissant et élégant, avec une dynamique et une palette de nuances qui semblaient hier soir infinies. Un régal, chacun homme ou femme dans la salle pouvant tomber amoureux, qui du rôle, qui de son interprète, Anna Goryachova. Francesco Demuro a les aigus sonores et redoutables du rôle mais pas que : il en a le style et le souffle qu'on attend pour l'oeuvre et son primo uomo. Capellio autoritaire et noir à souhait, Lorenzo clair et chaleureux, Jean Teitgen et Krzysztof Bączyk finissent de former ce quintet idéal qui, à la fin du 1er acte comme tout au long de la soirée, sert idéalement le 1er chef-d'oeuvre du Maître de Catane.
    Comme l'amour, paranthèse ouverte au coeur de la guerre qui elle, n'en a pas - de coeur - ce plateau ouvre la voie aux 2 chœurs, celui des Guelfes et celui des Guibelins. Si Romeo est mezzo, le choeur est masculin et joue son rôle à merveille : inquiet et menaçant, fidèle et combattant, puis ému, comme nous. Miroir des peuples lancés à la guerre et du public dans la salle. L'ami Cyril a tout dit de Speranza Scappucci la cheffe qui, sans mise en scène, tient seule dans sa baguette le fil dramatique de la soirée. Et sait aussi tisser - comme ses longs cheveux - le dialogue et le mariage qui unit chez Bellini voix et instrument(s) dans les tutti comme dans les soli. Le souffle et la magie de la mélodie infinie.
    Si on souhaite bien sûr pour les prochaines soirées et prochains spectateurs le retour de la production avec tous ses éléments, la fusion atteinte hier soir par ceux présents forme déjà un grand souvenir. Un peu comme une nuit passée à la belle étoile.
    Les Capulet et les Montaigu
    Tragédie lyrique en deux actes (1830)
    Musique : Vincenzo Bellini - (1801 - 1835)
    Livret : Felice Romani
    Direction musicale : Speranza Scappucci Official
    Mise en scène : Robert Carsen
    Décors et costumes : Michael Levine
    Lumières : Davy Cunningham
    Cheffe des Chœurs : Ching-Lien Wu
    Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris
    Distribution :
    Capellio : Jean Teitgen
    Giulietta : Ruth Iniesta-Soprano
    Romeo : Anna Goryachova
    Tebaldo : FRANCESCO DEMURO
    Lorenzo : Krzysztof Bączyk
    Soirée du 29/09/2022, Opéra Bastille
    Opéra donné en version de concert : solistes et artistes de choeurs en costumes, décor unique
    Opéra national de Paris

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