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Allemagne - Le racisme à l'heure de la réunification

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  • čas přidán 6. 11. 2019
  • Avec la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, la vague de violences racistes s'est amplifiée, à l'est comme à l'ouest. Ce documentaire, réalisé en 1991 par Mogniss H. Abdallah & Ken Fero à partir d'une enquête de John Amoateng Kantara, co-production Agence IM'média / Migrant Media, fait partie de la série 'Europe, Meurtres pour mémoire'.
    Dans Berlin réunifiée en ce début 1991, on circule librement entre l'est et l'ouest et vice-versa. Mais immigrés, réfugiés et Noirs craignent des attaques de jeunes, affiliés ou non à l'extrême-droite, dans la rue, les quartiers et les transports publics : C'est ainsi qu'Ayhan Öztürk et ses amis se sont fait attaquer dans le métro berlinois par de jeunes Allemands. En ripostant, Ayhan a poignardé à mort René Grubert. La famille de ce dernier, qui du temps du mur avait fui l'Allemagne de l'est, témoigne de sa douleur. Elle confirme aussi que René Grubert fréquentait le parti d'extrême-droite des "Républicains". Comme l'atteste une bande-vidéo de propagande des 'Republikaner' présentée par sa famille, René Grubert tenait des propos pour le moins péjoratifs sur les étrangers, "ces paresseux pour qui tout est dû" et réclamait leur départ afin de donner leurs logements pas chers aux Allemands. L'affaire elle-même a été suivie par la presse, avec des des appréciations divergentes quant au contexte de légitime défense. Maître Moeller, avocat d'Ayhan Öztürk, plaide en ce sens. Durant le procès, des manifestations en faveur de l'accusé auront lieu sur le thème:"Ayhan did the right thing". Reconnaissant la légitime défense, la cour acquitte Ayhan.
    Ufuk Sahin, un jeune père de famille d'origine turque, a lui été poignardé devant la porte de sa maison à Berlin-ouest en 1989. Il s'est approché de son agresseur qui l'avait insulté pour lui dire: "Nous aussi, nous sommes des êtres humains", avant de se faire tuer. La peine prononcée sera légère: Cinq ans de prison. Les juges ont refusé de qualifier le meurtre de raciste. La confrontation avec le racisme concret est ainsi évitée: C'est encore un tabou national. Cependant, la mère d'Ufuk persiste à dire que c'est un crime raciste.
    Antonio Amadeo, lui, est tué le 24 novembre 1990 à Eberswalde en Allemagne de l'est, près de la frontière polonaise, par une bande de skinheads. La maison où il habitait avec Gaby, sa copine allemande et son bébé est détruite la même nuit. La femme s'enfuit de chez elle, une couverture sur son bébé pour le cacher. Elle a peur pour lui: il est noir. Amadeo était un ouvrier angolais venu en Allemagne de l'est dans le cadre d'accords entre 'pays socialistes frères'. Mais avec la chute du mur, tous les Angolais ont été licenciés en août 1990, raconte Paul, un ami d'Amadeo. Et leur maintien dans les lieux est mal vu par nombre d'Ossies (Allemands de l'est).
    Par ailleurs, la nouvelle 'Ausländergesetz' (la 'loi des étrangers') - entrée en vigueur début 1991 - complique encore davantage le statut juridique de la population étrangère et à bien des égards, la fragilise d'autant qu'elle va de pair avec le rejet définitif par la cour suprême du droit de vote des étrangers aux élections locales et avec une politique de plus en plus restrictive à l'égard des réfugiés. Pour protester contre cette loi, 35 000 personnes se sont rassemblées dans la rue à Berlin.
    Le Dr. Huong, conseiller à l'immigration, explique que les entreprises reçoivent des aides pour inciter au rapatriement des travailleurs étrangers. Les Vietnamiens ont alors quitté le pays par dizaines de milliers. Mais d'autres communautés ont décidé de rester, s'entraînent, hommes et femmes, aux sports de combat, et parfois s'arment individuellement ou collectivement. Des jeunes turcs se regroupent en bandes comme les Black Panters ou les So-36, d'autres forment des organisations de jeunesse plus politisées comme Antifa-Gençlik- Les 'Antifas' (antifascistes), développent l'auto-défense et l'unité avec les communautés africaines, asiatiques etc... et disposent de lieux pour s'organiser dans leur sanctuaire de Kreuzberg (Berlin).
    Le journal interculturel 'Kauderzanca' à Berlin rassemble des jeunes étudiants de "la deuxième génération" et des jeunes allemands. 'Kauderzanca' contribue à la lutte contre le racisme et le nationalisme par la publication d'analyses sur les motifs et les raisons de leur essor. Le Black liberation sound-system initié par des Noirs allemands organise pour sa part des concerts de solidarité en vue de faire circuler l'information et d'aider financièrement les familles. Le 1er février 1991, il rend ainsi hommage à Antonio Amadeo au BAZ, lieu auto-géré à Kreuzberg. Obby Addi, étudiant et futur avocat, conclut sur le seul choix possible : Résister !
    C'est "l'autre histoire" de l'Allemagne réunifiée.

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