Citoyens contre la galère - avec Saïd Bouamama à Lille (février 1989)

Lille. A l'occasion des élections municipales de mars 1989, l'association Texture initie une liste autonome intitulée « Citoyens contre la galère ». Dans l'ambiance festive d'une réunion d'appartement emplie de chants, Saïd Bouamama, sociologue, figure des luttes de l'immigration et un des porte-parole de la liste, résume le sens de la « galère », un mot inventé par les jeunes passé dans le langage courant et repris par des universitaires. « La galère, c'est ne pas avoir de travail, de loisirs, c'est des familles soumises à la misère, c'est traîner dans la rue à longueur de journée, le soir... Et les jeunes ne sont pas reconnus comme citoyens ». Or, « tous ceux qui habitent une ville ont le droit aux décisions, celui de participer à la vie politique. Nous refusons les exclusions quelles qu'elles soient, basées sur la race, la nationalité ou quoi que ce soit. Nous sommes citoyens, un point c'est tout», proclame-t-il en brandissant une « carte de citoyen » auto-éditée avec pour devise : « Justice - Culture - Égalité ».
« Citoyens contre la galère » est ainsi composée d'hommes et de femmes, jeunes ou moins jeunes, des citoyens des classes populaires et de toutes origines, dont il s'agit de « faire entendre la voix pendant la campagne électorale », conclut Brigitte Harpages, autre porte-parole de la liste.
Clip vidéo de l'agence IM'média réalisé par Mogniss H. Abdallah et diffusé sur FR3 national le 26 février 1989 dans le cadre d'une édition spéciale consacrée à Lille.