VICTOIRE TUAILLON x NICOLAS FRAMONT (FRUSTRATION MAGAZINE) - Bourgeois, Machos et autres tracas
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- čas přidán 5. 07. 2024
- Dans le cadre de la tournée autours du numéro papier annuel de Frustration Magazine, une discussion était organisée au Monte-en-l'air à Paris entre Victoire Tuaillon et Nicolas Framont. Celle ci avait pour objectif de croiser les questions de classes et les questions féministes.
Victoire Tuaillon est une journaliste féministe, animatrice de deux podcasts à succès pour Binge Audio, "Les Couilles sur la Table", qui traite des masculinités contemporaines, et du "Coeur sur la table" qui parle des nouvelles formes d’amour. Ces deux séries de podcasts ont donné lieu à des livres du même nom qui synthétisent les idées développées dans les podcasts.
Nicolas Framont est rédacteur en chef du magazine web anticapitaliste Frustration Magazine et auteur du livre "Parasites" (2023). Il est également expert CSE, formateur sur les questions d’harcèlement sexuel dans ce cadre, et vendeur de légumes au marché de Sainte en Charente-Maritime.
Sommaire :
CAPITALISME, CLASSE ET PATRIARCAT
- Abolition du patriarcat et du capitalisme 02:28
- Mouvements anticapitalistes et mouvements féministes 10:54
- Exemples de luttes qui ont croisé genre et classes 21:19
- Féminisme bourgeois vs féminisme populaire 29:48
LES VIOLENCES DES MILIEUX POLITIQUES ET MILITANTS
- Les violences sexistes et sexuelles à gauche 32:39
- Les comportements violents dans le monde militant 43:18
FEMINISME, LUTTE DES CLASSES ET MEDIAS DOMINANTS
- Les médias dominants 50:53
- Les médias alternatifs 58:08
CONCLUSION
- Comment améliorer les choses 01:02:25
Pour soutenir le travail de Frustration Magazine : www.frustrationmagazine.fr/ca...
Hyper clair, enjoué, bravos à vous 3, c est un plaisir de vous écouter.
Brillante idée de rassembler ces deux personnes, je viens des Couilles sur la Table et je suis très heureuse de cette rencontre. Merci encore pour votre excellent travail et votre action, cela donne vraiment la force de se battre contre cette société pourrie.
Merci beaucoup 🙏
Une société pourrie qui fournit eau potable électricité logement avec isolation 1500kcal quotidien et un moyen de transport alternatif à la marche n'est pas si pourrie que ça
Merci aux organisateurs.
Le podcast "Les couilles sur la table" a été une véritable révolution dans ma tête et une libération : merci Victoire ! ❤
Les entretiens et les interventions de Nicolas sont une source de vitalité et d'arguments, merci à toi ! ❤
Vous ententendre "débattre" ensemble c'est merveilleux et les choses font sens.
Tu parlais Victoire de l'importance d'apprendre à gérer les conflits partout y compris dans les milieux militants. Je partage ton opinion et pour se faire je me permets de vous conseiller Thomas d'Asembourg qui depuis des décennies présente et explicite la CNV (communication non violente) qu'il appelle maintenant Conscience Non Violente.
La Révolution est une fête !
On lâche rien ! 😉
Vous êtes génial tous les deux ❤️
Merci pour tout ce que vous faites😘
❤❤❤❤ Merci merci ça fait du bien de vous écouter ❤
Je suis mort de rire à quel point les commentaires sous la vidéo démontrent précisément ce que disent Victoire et Nicolas sur le côté insuportable des militants (et j'en suis un !).
Le son est largement écoutable, ils ont bien étayé leur propos dans le temps qui leur était disponible, bref super interventions, merci l'équipe !
Le son est d'extrême gauche, c'est notre fierté
@@Romented Ouiiiii ! On peut pas défendre l'autonomie des travailleurs et des personnes en luttes puis exiger un son qualité TV à chaque conférence. Personne se demande pourquoi on a pas d'investisseur qui financent nos interventions de gauche ? ahaha
Merci beaucoup 🙏 On essaye de se lancer vraiment dans la vidéo, et là on a du composer avec les contraintes d'une prise de son live et en extérieur etc, mais on va essayer de faire de mieux en mieux :)
Toujours un plaisir d'écouter Victoire.
Et je suis content de découvrir les autres intervenants et ce magazine. A ce propos je trouve particulièrement réjouissant, malgré le titre "frustration", de finir sur un appel à l'optimisme et à la confiance envers l'être humain.
Je suis venu pour Nicolas Framont, je suis resté pour le jingle de Lana del Rey
Merci !
Merci merci merci...
C'est marrant, je n'ai pas apprécié les podcast de Victoire Tuaillon et pourtant quand je l'entends parler je suis totalement en accord avec ses propos
très très chouette et salutairissime entretien mais que c est frustrant (pour le coup) de ne jamais voir Victoire de face, ses cheveux vu de l'arrière sont très bien mais c'est gênant tout de même que la caméra ne soit pointée que sur Nicolas, en pleine face, tout au long de l'échange. Bravo encore et merci !!
J'ai adoré le passage à 47 minutes
Dommage que la prise de son soit du niveau des maquis anti-impérialiste.
Je pense que le son est primordiale a l image.
Un régal..
Surtout, j adore la fin, , c est complètement vrai, surtout en ce moment, ne pas baisser les bras ✊
D'après Victoire Tuaillon, spécialiste en marxisme: Marx n'a eu aucune vision du fait qu'ils ont oublié le travail qui consiste à prendre soin des familles. Je cite même: "certainement pas chez Marx et ses confrères".
L'idéologie Allemande:
"Cette division du travail, qui implique toutes ces contradictions et repose à son tour sur la division naturelle du travail dans la famille et sur la séparation de la société en familles isolées et opposées les unes aux autres, - cette division du travail implique en même temps la répartition du travail et de ses produits, distribution inégale en vérité tant en quantité qu'en qualité; elle implique donc la propriété, dont la première forme, le germe, réside dans la famille où la femme et les enfants sont les esclaves de l'homme..."
""Le troisième rapport, qui intervient ici d'emblée dans le développement historique, est que les hommes, qui renouvellent chaque jour leur propre vie, se mettent à créer d'autres hommes, à se reproduire; c'est le rapport entre homme et femme, parents et enfants, c'est la famille. Cette famille, qui est au début le seul rapport social, devient par la suite un rapport subalterne (sauf en Allemagne), lorsque les besoins accrus engendrent de nouveaux rapports sociaux et que l'accroissement de la population engendre de nouveaux besoins; par conséquent, on doit traiter et développer ce thème de la famille d'après les faits empiriques existants et non d'après le "concept de famille", comme on a coutume de le faire en Allemagne..."
????
J'adore les petits rires quand l'animateur précise que tu es vendeur de légumes ...
J'ai pas compris en quoi c'est drôle ou même amusant
@@RikusRedBlack C'est une réaction de condescendance de la part de ces petits-bourgeois hors sol, qui savent très bien que c'est pour la frime que certains d'entre eux vendent des légumes ou élèvent des chèvres (activités jugées subalternes dans les cénacles d'autoproclamés grands penseurs).
Merci pour ces vidéos , comment faire pour participer au changement des choses !
Peut être suivre Frustration Magazine, militer à la LFI?
J'ai trouvé très intéressant l'intervention sur l'écriture et la violence symbolique ... Nicolas en as-tu déjà parlé avec Frédéric Lordon, par exemple ?
Pas seulement la météo du ski, aussi la bourse
D'accord sur la plupart des constats, absolument pas avec le recours au charlatanisme (psychanalyse) comme "solution", bien typique d'une ex sciences po.
Nicolas, avoir autant d'expérience en plateaux télé et ne pas savoir qu'on met son micro sur son menton pour éviter les plosives ou les écarts de niveaux de son arrrrggg. Sinon, discussion très intéressante ! :D
Son micro est insoumis.
Victoire est une bourgeoise
Idée hyper pertinente d'unir une intello féministe et un "marxiste de base" 😅✌️
Victoire fait un petit peu un homme de paille. Le marxisme moderne (dans l'ensemble) intègre le féminisme et reconnaît le travail domestique en tant que travail.
Les parasites est aussi une chaîne qui traite la capitalisme par contre bourgeois et pas obligé d'être matcho
Lorsque Victoire Tuaillon s'exprime sur certains sujets c'est le plus souvent réducteur et sectaire. Par exemple, lorsqu'elle parle de la prostitution, c'est toujours du côté féminin, comme si la prostitution masculine n'existait pas.
Nicolas Framont a éludé un peu vite la critique de la dichotomie sociétal / social.
Le fait est qu'il ne s'agit pas de nier l'importance de la lutte féministe ou antiraciste.
Il s'agit surtout d'assumer une hiérarchie des luttes sans laquelle aucune organisation politique n'est possible face au capitalisme.
On voit bien que depuis 40 ans et l'abandon à gauche de la lutte des classes pour promouvoir un relativisme des luttes, plus aucune conquête n'est possible sur le capitalisme.
Au contraire, plus on alimente la compétition victimaire, le supermarché des luttes, et plus prospère le capitalisme.
En 40 ans, les luttes sociétales dominent désormais à gauche, et le capitalisme est revenu à un degré de violence proche de l'entre-deux guerres. Du point de vue des inégalités, il dépasse même carrément l'âge d'or du capitalisme sauvage du XIXème.
Pourquoi ? Parce que la prédominance de la lutte des classes n'est plus assumé à gauche et qu'un prolo se verra toujours reproché par une bourgeoise son sexe ou par un bourgeois racisé sa couleur de peau. Raison pour laquelle les prolos ont massivement désertés les institutions politiques. Le prolétariat a rarement été aussi invisible qu'aujourd'hui.
Pourquoi est-ce si difficile d'envisager que le relativisme des luttes puisse être une stratégie bourgeoise pour accaparer la représentation politique, même au sein de l'opposition au capitalisme ?
Genre Madame Tuaillon, parisienne fille de médecin, diplômée de Science Po qui vient parler du privilège masculin... pfff.
Je suis completement de ton avis.
Bonjour, on est pas tout à fait d'accord. On avait fait une petite réponse sur ce sujet ici : www.frustrationmagazine.fr/hierarchie-luttes/
@@frustrationmagazine226 Oui je connais bien l'intersectionnalité : "mener toutes les luttes de front !"
Comme si dans la vraie vie militante et politique, il n'y avait pas des choix à faire à chaque instant.
Concrètement, refuser de faire des choix, c'est dire que la pauvreté et la précarité sont au même niveau que les problèmes rencontrés par la bourgeoisie "dominée", que les états d'âmes des grands bourgeois valent bien les souffrances de la caissière.
Refuser de choisir, c'est ne pas mettre les prolos en avant, et donc les mettre en compétition avec la bourgeoisie et sous-bourgeoisie qui est bien plus armée pour le faire. C'est donc choisir la bourgeoisie. La preuve sur ce plateau.
Vous aimez critiquer Ruffin mais à part lui y a qui qui fréquente les gens d'en bas au quotidien, qui porte leur parole et leurs désirs ?
Et putain mais regardez les torrents de merde que la petite bourgeoisie lui verse dessus parce qu'il ose dire que la priorité n'est pas de permettre à des ados de changer de sexe sans l'accord de leurs parents ?
Les mecs à gauche ont la haine des prolos.
Le résultat de l'intersectionnalité, c'est l'invisibilisation des pauvres et leur exclusion des partis politiques.
C'est les gilets jaunes.
Et c'est la montée des extrêmes.
@Widemore pendant longtemps j'ai pensé comme toi. Et d'une certaine manière tu as raison.
Le bloc bourgeois profite que son pouvoir est concentré entre peu de mains et de notre dispersion pour nous diviser afin de mieux régner sur nous.
Mais...
l'universalisme par le "haut" (c'est à dire l'énonciation de principes universels tels que les "droits de l'homme") est déconnecté de la réalité du "bas" (c'est à dire des interactions quotidiennes entre les vrais gens)
Les systèmes du droit français, par exemple, tend à corriger l'écart entre la fabrique des lois (qui tendent à couvrir le plus de cas possibles) et la jurisprudence des jugements de tribunaux (qui permettent d'adapter le champs de la loi à la réalité des interactions humaines).
Le soucis avec ce système, c'est que la jurisprudence dépend du jugement d'un magistrat.
Ce jugement de magistrat dépend de qui a les meilleurs arguments et les meilleurs argumentaires.
Or, les meilleurs argumentaires dépendent de qui a le plus d'argent pour se payer les meilleures équipes d'argumentateurs.
Ainsi les lois sont, directement ou indirectement, écrites par le bloc bourgeois qui accède aux études et aux postes adéquats, mais aussi la jurisprudence.
Quid, dans cet exemple, du rapport de domination homme-femme? Malgré que ce rapport de domination existe dans le bloc bourgeois, il reste très nettement inférieur à celui qu'on trouve dans le bloc populaire. Ainsi, lorsqu'un femme parlementaire ou un femme magistrate pense être féministe, elle n'est en réalité que féministe au sens bourgeois. Parce que ces femmes bourgeoises, qui subissent des rapports de dominations, ne les subissent ni de la même manière ni avec la même intensité que les femmes du bloc populaire!!!!
Alors comment faire pour que nous ayons à la fois un système universaliste et un système qui tienne compte de la diversité des cas concrets?
Pour moi, il faut que les assemblées décisionnaires de nos institutions publiques et privées:
1. soient constituées par un échantillon représentatif de la société ou bien tirées au sort puis formées à l'exécution de ses missions
2. occupent ce rôle pendant une durée limitée avant de retourner à leur condition de simple citoyen
Ceci implique qu'il y ait un système de recensement national extrêmement élaboré qui reflète la diversité mais qui maintiennent l'anonymat.
La première limite de ce raisonnement est, à mon avis, qu'à un moment nous arrivions à un niveau de spécificité tel qu'il corresponde à quelque chose d'unique. Ceci veut dire qu'on ne traite plus d'un problème social ou sociétal ( = pour moi correspond à des problématiques communautaires) mais individuel.
C'est à cette échelle que l'intersectionnalité, à mes yeux, n'a plus de sens.
Parce qu'on reviendrait à créer une société telle que la voulait margaret thatcher; une société néolibérale composée d'individus atomisés dans l'impossibilité de faire valoir un intérêt général qui dépasse leurs intérêts individuels --> le rêve du bloc bourgeois; il permet de très facilement contrôler le bloc populaire.
Les femmes contre les hommes, les noirs contre les blancs, les catho contre les protestants, les musulmans contre les chrétiens, le nord contre le sud, les civilisés contre les barbares, les riches contre les jaloux, etc...
La seconde limite est celle de la frontière entre le privé et le public. Comment établir cette frontière de manière objective?
Je pense qu'un phénomène privé touchant une majorité de la population, de facto, devient un phénomène publique. Le patriarcat dans les relations familiales est à la base un phénomène privé. Mais vu qu'il touche 99.9% de la population peut, me semble-t'il, être considéré comme une problématique publique. Dans cette logique, l'interdiction de forcer les enfants à choisir un culte religieux avant un certain âge est une problématique publique. Donc, la question du baptême pour les chrétiens et celle du port forcé de signes religieux pour les enfants peut être débattue en société. Dans ce prolongement, le choix forcé de l'orientation sexuelle par le biais de pressions familiales ou de propagandes LGBT des enfants est aussi une question publique.
Alors comment sortir de cette situation délicate?
Je pense qu'il faut se donner un objectif commun et laisser chaque groupe humain l'adapter à sa réalité.
L'objectif de s'émanciper de tout rapport de domination forcé est je pense un horizon que nous souhaitons tous atteindre. Et je pense que nous devrions tous nous soutenir les uns les autres pour l'atteindre.
Tout comme l'écologie sans lutte de classe n'est que du jardinage, toute forme de luttes de classes sans moyens matériels et intellectuels n'est que du vent.
Nous voyons tous les jours des associations, qui au prix de sacrifices infinis, n'arrivent même pas à égratigner des multinationales (Cf Anticor vs les hautes sphères corrompus de l'Etat)!
Je pense que la mère de toutes les conquêtes est l'émancipation du rapport de domination des rapports de dominations; c'est à dire celle qui permet de détruire les moyens physiques et intellectuels permettant à une minorité de soumettre tous le monde!
L'échelle de priorisation des combats doit à mon avis s'appuyer sur la compensation du degré de puissance et de concentration de moyens mis entre les mains des dominants sur les dominés.
Ou inversement, la compensation d'e l'absence de moyens suffisamment puissants et concentré entre les mains des dominés pour avoir un effet déterminant sur la destruction des rapports de dominations.
Liberté, égalité, fraternité était à la base un excellent objectif à atteindre.
Manque plus qu'à y intégrer les écosystèmes minéraux, végétaux, animaux, naturels et artificiels dans l'ensemble des interactions sociales.
En d'autres termes, intégrer les rapports de dépendances de telles manières à ce qu'ils ne se transforment pas en rapports de dominations d'une espèce sur une autre!!!!
@@Oleg19915 "On ne peut tout simplement pas laisser les petits bourgeois s'accaparer la pensée de l'émancipation."
Encore un commentaire complètement déconnecté du réel : les femmes et les racisés sont largement surreprésentés chez les plus précaires, c'est statistique. Cette manière de considérer uniquement les femmes ou racisés bourgeois et libéraux, est assez systématique de la manière dont sont vues ces catégories -> elles sont ignorées par les blancs de classe moyenne et précaires, considérées comme non-légitimes. C'est exactement en miroir de ce qu'on leur reproche en fait : "je ne m'occupe que de ma lutte et de mon seul point de vue, votre lutte concurrence la mienne donc je m'en tape et vous devriez vous taire". Comment vous pouvez leur reprocher ce que vous faites ???
Pas une seule vue de l'assemblée. Ce mur est très… représentatif d'un mur, mais y a-t-il plus de huit spectateurs ?