Kerjean : un château Renaissance en Bretagne

💬 A la fin du Moyen-Age, la terre de Kerjean n’est qu’une petite seigneurie dotée d’un manoir construit vers 1420-1430 par la famille Ollivier qui se dit anoblis lors de la réformation de la noblesse de Bretagne en 1426. Ce manoir est cédé vers 1500 aux termes d’un échange à maitre Yves Barbier qui exerce comme lui un office de judicature. Issu d’une famille de vieille noblesse mais modeste implantée dans le Léon au XVe siècle, Yves Barbier investit les bénéfices de sa charge en achetant des terres nobles.
📈 Son fils jean Barbier, poursuit les achats pour agrandir sa fortune terrienne et contracte des alliances avec les grandes familles du Léon. Procureur fiscal des cours de Penzé et de Landivisiau en 1527, Jean Barbier est ensuite nommé procureur fiscal de la principauté de Léon à Landerneau et est de fait, chargé de faire respecter les droits du vicomte de Rohan. Cela lui permet d’obtenir la protection des puissants et de poursuivre son ascension.
🚧 C’est dans ce contexte que débute la construction de l’actuel château de Kerjean dans les années 1570. La fortune de Louis Barbier lui permet de rivaliser avec les plus puissants seigneurs de Bretagne. La nouvelle demeure se trouve richement décorée dans le style Renaissance et est protégé par des remparts dans le contexte général des guerres de Religion qui divise la noblesse. Louis Barbier se range du côté des catholiques et de leur chef, le duc de Mercœur. Ainsi, le château de Kerjean devient un site stratégique par sa position à proximité du chemin de Morlaix à Lesneven et la faible distance des côtes.
✏ L’héritier de Kerjean est son petit-fils, René, qui n’a pas 10 ans. Mais ce dernier meurt à 34 ans en 1619 et laisse le château une fois de plus à un enfant et le début de la décadence. En effet, les successeurs de René Barbier se querellent pour des questions d’argent et finissent devant les créanciers.
📏 Le château revient à Gabrielle-Henriette-Euphraise Barbier qui parvient à se désendetter et par sa gestion, tripler les revenus, ce qui permet de retrouver le titre de marquisat. La vie au château reprend jusqu’à la Révolution où la marquise et sa sœur sont guillotinée à Brest, le château, vandalisé, est vendu comme bien national puis démantelé. Néanmoins, une partie du château continu à être habité jusqu’en 1907, date de son rachat par l’État qui fait classer au titre des Monuments historiques.
💭 Une association dite « Les amis de Kerjean » est fondée en 1916 pour aider à la mise en valeur du château et réunit une collection de meubles anciens. Les premiers travaux de restauration concernent les toitures et les menuiseries extérieures suivi de l’intérieur et des remparts.
📷 Après être vendu à l’État puis au Conseil Général du Finistère, le château de Kerjean est de nos jours un incontournable lorsque l’on est en visite dans le Léon.
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Claire Arlaux, Le Château de Kerjean : un château Renaissance en Bretagne, Daoulas, Coop Breizh, 2011
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