Génial ! Je suis en terminale et je n'avais jamais entendu parler de la révolution de 1848 avant de tomber sur ta vidéo ! Quand on voit les projets du Fillon concernant les programmes d'Histoire ou le fameux "nos ancêtres les gaulois" du regretté Nico (lol) on ne peut que soutenir des vidéastes comme toi. Merci !
Je tiens à vous remercier de cette vidéo qui a le mérite d'être claire et précise. J'ai un ds demain sur les révolutions au XIX° (ce siècle mal connu oui) et votre vidéo est très intéressante, vous avez une efficacité de la transmission qui m'a permis de tout comprendre à la première écoute ! Encore merci
Excellente vidéo sur une Révolution trop peu connue, et injustement réduite par beaucoup d'historiens à une "Parenthèse" entre deux tyrannies. Content de voir que CZcams abrite des personnes soucieuses de partager ce qu'ils savent de "l'Esprit de 48" et de la période qui l'entoure. Toutefois j'aurais deux réserves à t'opposer si tu veux bien les accepter. La première n'en est pas vraiment une en réalité, c'est un complément que je te propose sur le déroulement des élections des 23 et 24 avril 1848. Effectivement, l'Eglise et les notables locaux y ont pesé de tout leur poids. Cela s'est traduit de différentes manières, et tu choisis d'invoquer la pré-rédaction des bulletins de vote dans les chef-lieux de canton. Cela est vrai, mais si tu ne décris pas préalablement le mode de scrutin adopté pour cette élection parlementaire, je doute que ton public comprenne correctement le sens de la magouille. Il fallait, à mon sens, préciser que ces élections se déroulaient au "scrutin de liste départemental". La composition de ces listes était préétablie, mais (et c'est là que ça devient intéressant) l'électeur pouvait librement la modifier : il avait le droit d'inscrire les noms qu'il souhaitait voir figurer sur la liste électorale de sa localité. C'est pourquoi la pratique consistant à proposer aux électeurs des campagnes, analphabètes pour la plupart comme tu le dis, des bulletins pré-imprimés ou litographiés confinait à la fraude électorale (l'électeur se voyait imposer le vote d'une liste "bloquée", contenant tous les noms les plus tributaires de l'Honnête Société, alors que le droit électoral de l'époque ne le permettait pas). Voilà pour le premier point, disons que c'est un complément de pure pédagogie que j'essaie d'apporter. Ma seconde réserve concerne les Ateliers Nationaux, et sur ce point je te ménagerai beaucoup moins : Il est faux de dire qu'ils eussent été créés "sous l'impulsion de la Commission du Luxembourg". Il s'agit là d'un écueil historique qui voudrait associer ces ateliers à la tentative d'une mise en application des doctrines sociales de Louis Blanc, alors membre du Gouvernement provisoire, et président de la Commission du Luxembourg. La première preuve de cette affirmation me semble difficilement contestable, puisqu'elle réside dans un décret publié dans le Moniteur le 27 février 1848, c'est-à-dire avant la création du Luxembourg : "Le Gouvernement Provisoire décrète l'établissement d'Ateliers Nationaux. Le Ministre des travaux publics est chargé de l'exécution du présent décret". Or, le Ministre des travaux publics à ce moment-là se trouvait être l'avocat Marie, et c'est lui qui administra les Ateliers, et en confia la direction sur le terrain à Monsieur Emile Olliver. Tous deux étaient des adversaires déclarés du socialisme et de l'Organisation du Travail à la sauce Louis Blanc. Ce dernier ne s'est d'ailleurs jamais gardé de cracher sur ce que représentait les Ateliers Nationaux en l'opposant bien souvent à son projet idéal "d'Ateliers sociaux". Dans son "Histoire de la Révolution de 1848", il affirme qu'ils furent établis contre lui et contre les délégués du Luxembourg, allant même jusqu'à affirmer que le Cabinet Marie aurait souhaité liguer la masse des travailleurs entassés dans les Ateliers contre l'idée d'une République socialisante, les fédérer et si besoin, les pousser à "descendre dans la rue", et ce au moment où les partisans de la Réforme inondaient les masses de discours pacifistes. Et pour encore plus marquer la distance entre le Luxembourg et les Ateliers, il n'est pas inutile de faire remarquer que ces derniers ont finalement été institués par un décret d'application du 6 mars 1848, signé de la main de M. Marie lui-même, à la suite d'une réunion "hors Conseil" rassemblant le gratin de la branche conservatrice de la Révolution de 1848 (Garnier-Pagès, Trémisot, Buchez, Flottard et d'autres). Bref, Louis Blanc et le Luxembourg n'étaient pas les initiateurs, pas plus que les approbateurs des Ateliers Nationaux. Aussi ils en critiquaient beaucoup le fonctionnement : les travaux réalisés (terrassements, dépavage...) étaient effectivement inutiles, ainsi que confiés à une masse d'ouvriers sans emploi et souvent sans qualifications appropriées. On y retrouvait aussi bien des maçons que des tanneurs, cardeurs de laine, imprimeurs, ouvriers du textile etc... La raison de ce melting-pot anarchique de main d’œuvre est simple et limpide, et ne concerne absolument pas une quelconque réflexion sur l'amélioration des conditions de vie des travailleurs : les centaines d'ouvriers mis sur la paille après la Révolution de février et pour qui le Gouvernement provisoire souhaitait immédiatement mettre en place une "Assistance publique" selon les propres mots de Louis Blanc, qui substitua d'ailleurs le terme "d'aumône" à celui de "salaire" pour qualifier la rémunération du travail désœuvré qu'ont naïvement accompli les ouvriers de 1848, sans s'apercevoir que le coût et la charge qu'ils représentaient pour la Puissance Publique, allaient être utilisés contre eux et contre l'Idée d'une République intègre et exemplaire. Voilà pour ma critique, que j'espère constructive. En attendant un retour de ta part.
Ton générique du début a toujours coutume de me foutre un poil les boules, je sais pas peurkawa :D Comme d'habitude, je vais devoir me repasser une troisième fois ta magnifique vidéo :) Continues! et cela fait autant plaisir de visionner des vidéos de Qualité et bien présentées !
Merci pour cette vidéo. M'étant lancé dans la lecture des Rougon-Macquart, le contexte historique me manquait cruellement. Maintenant l'époque dans laquelle évoluent les personnages de Zola m'est bien plus familière. :)
Je ne sais pas si tu liras ce commentaire vu la date de la vidéo mais je tenais à te dire merci. Ton propos est clair et facile à comprendre et aide vraiment à comprendre les évènement. On sens que tu boss ton sujet et c'est agréable d'entendre quelqu'un parler POUR DIRE QUELQUE CHOSE!!! (vs: documentaires télé qui durent 3h alors qu'ils pourraient être condensé en 20min/ youtubeurs chiants qui veulent juste faire des vues Xp) OwO Donc merci ^^ et bonne continuation si tu fais toujours des vidéos :D
L'essentiel de la vidéo était difficile d'accès pour mon inculture, mais la conclusion était très édifiante. Comme souvent, ton travail m'a donné envie d'en apprendre plus pour mieux savoir tirer les leçons de l'histoire, Merci.
Très bonne vidéo: sérieuse et complète. Manque le fait que 1848 c'est le moment de l'affirmation de "la question sociale", avec la figure centrale de Louis Blanc. En février 1848 Marx publie aussi son "Manifeste".
Merci. Exposé très clair des évènements. A NOTER, votre passage sur les conditions de vote dans le milieu rural. Ce passage est primordial. On nous a fait croire que le monde paysan était conservateur. Mais était-ce toujours le cas ??? Dans ces conditions de non-information et du regard de l' autre... Aussi, j' ai lu que les isoloirs ne sont apparus que dans les années 1910 (Zeldin Histoire des passions françaises).
Une petite précision, qui a son importance : le 24 février il y a deux gouvernements provisoires qui sont créés. L'un, celui des bourgeois républicains modérés à la chambre des députés, l'autre celui des ouvriers et socialistes à l'Hôtel de ville. Puis les deux fusionnent, en ne gardant en fait que Louis Blanc et l'ouvrier Albert dont tu as parlé. Cela montre surtout l'importance de l'indépendance de classe avant, pendant et après la prise du pouvoir.
Euh, attention (oui j'écris 5 ans plus tard), ça c'est une lecture très "Révolution russe" avec le gouvernement provisoire et le Soviet de Petrograd. La Commission du Luxembourg (oui, la Commission du gouvernement pour les travailleurs est au Luxembourg, ironie du sort) est ce qu'il reste d'un projet de ministère du Travail proposé par Louis Blanc dans son projet de réorganisation du travail et de droit au travail (lutter contre le chômage, etc). Ce n'est pas un second gouvernement mais un organe du gvt provisoire qui va par exemple créer les Ateliers nationaux. Elle n'a aucune vocation à contre-balancer ou remplacer le gouvernement provisoire ; d'ailleurs elle n'a absolument pas joué de rôle dans les Journées de Juin 1848 chez les ouvriers insurgés.
Sujet très bien maîtrisé le style narratif rend le récit captivant. À mon avis, pour bien comprendre cette période du 19eme siècle, il me semble nécessaire de connaître un peu l’histoire à partir du règne de Charles X .
Génial ce contenu, très clair, vivant et captivant ! La lecture de la Fortune des Rougon d’Emile Zola m’a amené à me documenter sur la révolution de 1848, et je ne suis pas déçu ;) Merci 🙏
J'ai commencé à lire "idées générales de la Révolution de Proudhon, c'est incompréhensible si on a pas les événements de 184 8 en tête. Et je me suis souvenu de ta vidéo. Merci.
je trouve ça bien que tu fasses le lien avec le présent. La plupart des gens pensent que l'histoire vaut pas tellement le coup de faire l'effort de s'y intéresser comme...c'est dans le passé. Au contraire, c'est la science du présent. comment comprendre le présent et comment construire le futur (écrire l'histoire) sans connaître le passé ? ça m'étonne aussi beaucoup qu'avec les moyens de communications modernes, les révoltes explosent pas plus rapidement, plus intensément.
Bravo Histony, pour moi la clé de la libération du privilège bourgeois du capitalisme et impérialiste, c'est tout simplement expliqué aux gens et éveiller les conscience par l'éducation et la tolérance d'Autrui.
+Natural & Vector Snake C'est pour ça que l'éducation populaire doit être la priorité aujourd'hui pour amener les gens à réflechir à leurs conditions, et à comment ils veulent améliorer la société et leurs situations !
+Hauru Bat tout à fait!! La vraie révolution se fera sur l'évolution des générations futures. L'éducation positive y participe deja beaucoup! Il faut informer les gens aussi leur donner un bagage politique et scientifique suffisant pour éveiller les consciences.
Merci pour cette présentation d'un sujet dont je connaissais très mal. Merci également pour la fin sur les leçons à tirer, on devra les prendre en compte pour la prochaine (révolution)
Déjà merci de participer à mes révision de mon Histoire contemporaine avant mes partiels Histony :P C'est vrai que 1848 est une année intéressante à étudier, et notamment au vu de ce qui se passe actuellement. Après je trouve un peu dommage que tu ne parles pas du fait que 1848 va finalement déboucher sur le retour du pouvoir personnel avec l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte, qui va finalement en profiter plus tard pour remettre l'Empire quelques années plus tard. Mais ça sortait peut-être un peu trop du contexte :P Bonne vidéo en tout cas !
j'ai beaucoup aimé votre comparaison avec Valls et Ayrault. Vous avez aussi mis en évidence des choses essentielles, comme le fait que la révolution devient violente lorsque l'ordre établi est menacé. J'espère que vous n'oublierez pas cela quand vous traiterez de celle de 1789-1794. La violence révolutionnaire, aussi, fut une réaction à la violence contre-révolutionnaire, dès le départ. Une violence d'inertie, de volonté de non-changement. salutations, camarade historien
Bravo Histony ^^ ! Merci pour toutes ces infos sur une presque-révolution dont on entend très peu parler. J'ai beaucoup apprécié la conclusion où tu cherches les causes de son échec pour comprendre de quelle manière aujourd'hui on peut renverser vraiment le système et réussir notre révolution. Merci beaucoup ça a été très enrichissant ^^
La collection Belin "Histoire de France" très complet, et très difficile a lire aussi, faut avoir de bons yeux et être un vrai passionné. J'en ai deux , "L'age d'or des capétiens" et "Au temps de la guerre de cent ans", deux très bons ouvrages, très technique.
C'est intéressant, il faudrait en parler à ceux qui trouvent que nuit debout n'est pas un mouvement assez révolutionnaire, si ils se pressent trop tout va foirer.
Le problème de nuit debout c'est qu'il n'a pas vraiment de but en soi. Les gens qui y sont le sont presque tous pour une raison différente. Ajouter à ça les casseurs qui viennent foutre la merde et se plaindre après que les CRS sont méchants et on obtient un gloubi boulga de mécontentement sans revendications particulière et parfois violent.
+Youcef Imperator l'anarchie est une excellente base pour repenser le système il ne faut pas en avoir peur. Elle est nourrie d'humanisme et de dignité.
Céline Guilbert Par définition l'anarchie c'est "sans commandement". Donc n'importe qui est libre de faire ce qu'il veut. C'est à dire que piller, violer et tuer n'est pas répréhensible puisque rien n'existe/ne devrait exister pour empêcher ou punir ces comportements. Et si de tels organismes existent, alors il ne s'agit plus d'anarchie.
+kreeper face l'anarchie ça n'est pas ça, vous avez des à priori sur classiques. Ce dont vous parlez c'est l'anomie. L'anarchie si elle refuse la coercition et le commandement se base sur une vision plus égalitaire de la société, plus horizontale où chacun a son mot à dire. Le sens moral prend racine dans l'éducation. Si vous enseignez la peur de la sanction vous abolissez l'essence du sens moral. La responsabilité individuelle participe d'une forte compréhension du bien commun. L'anarchie renverse les valeurs et replace l'individu comme acteur responsable au sein de la société. Il n'est plus un mouton idiot qui suit le troupeau en étant poli parce que ça se fait ou en respectant les lois parce que sinon il sera puni mais parce que le bien de tous c'est son bien à lui et qu'il coopère. L'espèce humaine possède cette propriété d'être un etre coopératif à la naissance, ceci s'efface de part une éducation irrationnelle. Mais je m'egare. Bref l'anarchie n'est pas un permis de nuire
Bonjour, je serai curieux d'avoir votre analyse des trois glorieuses, des différentes émeutes des canuts Lyonnais et de la Commune. Merci pour vos émissions !
Salut Histony ! Enrichissante vidéo que tu nous proposes, c'est vraiment cool pour tout ceux d'entre nous qui n'ont que suivi les cours d'histoire au lycée, et qui n'en gardent pas forcément un bon souvenir.. J'aurais aimé savoir ce que tu pensais du concept développé par Franck Lepage "d'Education populaire" ? Ne crois-tu pas que c'est vers cette perspective que la repolitisation de la société doit se faire ? D'avance merci !
Petite correction : tu dis au départ que la Monarchie de Juillet a été la dernière monarchie en France. C'est inexact : elle a été la dernière royauté, pas la dernière monarchie (un empire est une monarchie).
Bonjour VVS. Je tiens à te féliciter pour tes séries et ta fluidité à les présenter. Je suis ancien étudiant en Histoire (Niveau Maîtrise), aujourd'hui en poste dans le secteur médical (eh oui rien à voir !). J'ai beaucoup de plaisir à suivre tes pods et j'en redemande notamment sur la période napoléonienne. Travailles-tu également sur des sujets européens, type SERG ou histoire de la Papauté ?
J'aimerais peut être un jour, oui ! Après, ce sont des domaines que je connais moins, donc il me faudra du temps pour les maîtriser assez pour les aborder !
Tu vois moi j'adore le sujet de la 2e République du coup est-ce que tu as une échelle à me conseiller où ils font des une série comme celles sur la révolution mais sur la Seconde République mais qui n'est pas sur ta chaîne par contre j'ai vraiment hâte que tu fasses les autres séries et une dernière question est-ce qu'il y aura un lien dans la description pour les vidéos sur la restauration et la Monarchie de Juillet
Très bon exposé. Mais juste une précision à propos du cens : ce n'était pas un impôt créé pour voter, c'était plutôt une sorte de "fourchette" pour déterminer si l'on pouvait voter ou pas. Certes, cela peut revenir à peu près à la même chose...
Oui, j'ai été assez peu précis sur ce coup là, sur le fonctionnement du cens en soi... Mais peut-être qu'un jour je parlerai plus en détail de l'évolution des différents types de suffrages !
Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis à la fin: c'est contre-productif de faire peur aux gens, exemple, les slogans qui ne veulent rien dire du style: "Nous vaincrons la bourgeoisie" #Greve9Mars
+LePierrack Tout le monde n'a pas ton point de vue. Je me souviens d'un malheureux chef de petite entreprise qui avait expliqué dans les commentaires CZcams pourquoi cette loi serait bien selon lui, et il s'est fait insulté de tous les noms et même menacés pour avoir donné son avis. J'ai vraiment l'impression que les gens font l'amalgame chef d'entreprise/grande entreprise et c'est dommage.
+Dragongaze13 Les boulangers propriétaires de leurs moyens de production sont des petits-bourgeois, donc des alliés potentiels du socialisme, tandis que les boulangers non-proprietaires sont des prolétaires. Ils n'ont donc pas de soucis à se faire, ni les uns ni les autres.
Qu'est-ce qui t'échappe dans la notion d'allié potentiel, camarade ? Ce n'est pas ma faute si tant l'expérience historique que les réflexions théoriques montrent l'importance du ralliement de la petite-bourgeoisie au camp du prolétariat. Marx écrivait, dans la Guerre civile en France: ''La Commune a été la représentation authentique de tous les éléments sains de la société française ; pour cette raison, elle a été réellement un gouvernement national.'' Ainsi, pour Marx, la dictature du prolétariat ne constitue pas l'écrasement, par le prolétariat, de toutes les classes non-prolétariennes de la société, mais, bien au contraire, dans le rassemblement, autour du prolétariat, de tous les ''éléments sains de la société'' - tous, hormis les ''riches capitalistes'', hormis la classe contre laquelle est menée depuis toujours la lutte du prolétariat.
Salut Histony ! Je voulais savoir si tu t'étais intéressé aux travaux de Markus rediker sur la lutte de classes existant dans la marine durant la colonisation des Amériques, l'émergence d'un capitalisme mondialisé, et de l'effet que la misère sociale du marin a eu sur la naissance et l'évolution de la piraterie dans les caraïbes. C'est un sujet passionnant, et également totalement oublié par l'Histoire, en dehors sans doute des quelques sphères universitaires qui se sont intéressées à la question.
Tu penses à "L"hydre aux milles têtes, histoire cachée de l'atlantique révolutionnaire"? bonne référence (j'en profite pour préciser que certains de ses livres ressortent en poche)
17:57 Moui, alors petit biais cependant, "ceux qui défendent les classes populaires", surtout les classes populaires urbaines (ouvriers, petits artisans, journaliers etc...). Les républicains radicaux et les socialistes n'ont aucune affection pour les paysans, qu'ils jugent justement trop influencés par les curés et les notables pour voter pour leurs intérêts - Marx en fait d'ailleurs quasiment une pathologie dans "Le 18 brumaire de Louis Napoléon", selon comme dirait ma prof d'histoire en prépa, "cette bonne vieille habitude communiste d'envoyer tout ce qui n'est pas d'accord à l'hôpital". (Elle est géniale comme prof, hein, je vous assure, et pas particulièrement réactionnaire.)
De tous les côtés, progressistes comme réactionnaires, il y a au mieux une condescendance paternaliste, au pire un mépris de classe assumé à l'égard des masses paysannes, et souvent les révolutionnaires les plus radicaux sont les plus hargneux à l'égard des bouseux drogués à l'opium de la religion et incapables de former une conscience de classe. Il n'y a que sous les débuts de la Troisième République, avec Gambetta, que les républicains entameront la "conquête républicaine des campagnes", ce qui va leur permettre de défaire les monarchistes et d'enraciner la République comme un régime agrarien fondé sur le modèle du paysan républicain de classe moyenne avec son lopin de terre - un modèle qui va aussi être appliqué à l'Algérie française où on fait la promotion de ce style de vie pour attirer des colons. D'ailleurs, même si la plupart des Européens vivront dans les villes et que de grands propriétaires fonciers accumuleront les meilleures terres prises aux Algériens, les colons vont longtemps se considérer comme des descendants d'insurgés des Journées de Juin ou de résistants au coup d'État du 2 décembre 1851 déportés en Algérie, et vont se réclamer de la République et de l'égalitarisme, du moins une version qui exclut toute ouverture aux indigènes jugés inassimilables car... trop obscurantistes et de culture trop différente. Il y a une vraie proximité entre la manière dont les républicains considéraient les paysans et les colonisés comme de grands enfants à civiliser, assimiler, républicaniser, même si la politique n'a pas été la même pour plein de raisons. Eugene Weber en fait une bonne analyse dans "Comment les paysans sont devenus français".
Pour l'anecdote, ces banquets avaient été bien investis par la communauté sourde, avant que l'enseignement de la LSF soit interdit suite au congrès de Milan. Les sourds signants ont depuis conservé et perpétué cette tradition des banquets pour maintenir l'existence de la langue des signes...
Hey! ta vidéo est géniale, merci! J'ai une petite idée: une vidéo d'usul sur le salaire à vie est déjà passé place de la république dans le cadre du mouvement nuit debout. Je trouve que cette vidéo serait très à propos, à mon avis tu pourrais les contacter, ça serait super que plus de gens puissent en profiter! C'est juste une idée mais peut être elle mérite d'être creusée. La balle est dan ton camp!
+Jean-François Roussel Les vidéos de la chaîne sont sous licence libre : elles peuvent réutilisées n'importe quand par n'importe qui, sans mon autorisation. Si celle là peut intéresser, n'hésitez pas à la diffuser ! Après, un mec qui parle pendant 25 minutes, c'est peut-être pas le plus sexy dans ce genre de cadre, je sais pas...
+Histony Ok, super! j'essayerai de voir ça le week end prochain, et d'en parler avec des gens qui gèrent mieux que moi tout ce qui est informatique. Ce n'est que mon avis, mais je trouve que les 25 min passent vite, tu y mets l’intonation et ta manière de parler est naturelle et pas du tout pompeuse. Et puis moi j'aime bien ce côté fait artisanalement. Quand tu vois par exemple le stand de TV debout, fait à l'arrache avec des bouts de cartons colorés et un présentateur complètement improvisé, c'est pas très professionnel non plus! ^^ Je verrai ce qu'on me répond, je te tiens au courant si il émerge quelque chose. @+
intéressante l'analogie entre la révolution de 48 et le contexte actuel, à l'image d'une vidéo toute en expertise et en nuances (qui maque cependant un peu de vie mais ça tu le sais : rajoute donc des images !). J'aurais aimé en apprendre sur sa nature international, l'aspect vraiment printemps des peuples. La France a été le centre d'impulsion d'un mouvement qui s'est ensuite propagé ?
En parlant de ce (semi) échec de la Révolution de 1848, tu aurais presque pu conclure par cette phrase de Lénine que Todd a rappelé dans Fakir l'autre jour "Pas de Révolution sans organisation !" :D
Regardant votre exposé sur 1848 après avoir vu celui de M. Guillemin, force est de constater plusieurs choses. D'abord, vous ne délivrez pas la même lecture des évènements, au moins sur ce qui constitue votre conclusion sur la prise de pouvoir le Louis Napoléon Bonaparte. Ensuite, vous ne contextualisez que peu de chose au dehors de la sphère politique. Enfin, vous manquez cruellement d'anecdote. Au demeurant, on parle d'une époque houleuse et controversée, où la lecture que vous en faite apparaît trop superficielle.
Super intéressant, une fois de plus ! Je crois qu'à un moment tu as fait une erreur : tu as mentionné Napoléon III comme étant un Bourbon. (ce programme politique, c'est beau)
Merci pour tes excellentes vidéo, je suis en seconde et cela me permet d'aiguiser mon esprit critique. Je voulais juste soulever une remarque concernant les ateliers nationaux. Dans sa conférence sur 1848, Guillemin affirme que les ateliers nationaux fournissaient un travail complètement inutile aux ouvriers, comme commencer une route pour la reboucher quelques jours après. Es-tu d'accord avec ce point ?
+dragonrouge111 Sauf erreur de ma part, le gros des travaux était quand même utile : terrassement, préparation de voies de chemin de fer... Il y avait pas mal à faire à l'époque. Le truc, c'est que le nombre de chômeurs a tellement explosé que oui, il est probable qu'une partie des emplois donnés furent assez inutiles. Mais ne crée t-on pas aujourd'hui encore pas mal de boulots totalement bidons pour "maintenir l'emploi" ? Finalement, les problématiques restent les mêmes.
Je fais une pause à 6 mn : dire que Guizot était conservateur me semble très inexact : il était libéral au sens du XIXème siècle. Il ne faut pas oublié qu'il était le premier ministre protestant d'une France catholique, qu'il avait dénoncé la peine de mort en matière politique, qu'il a permis un premier essor de l'éducation populaire (obligation d'ouvrir une école élémentaire par commune) et qu' "enrichissez-vous" était aussi un projet politique. L'idée était que l'œuvre personnelle, le mérite, amènerait progressivement un nombre croissant de Français mâles à pouvoir payer le cens et à faire d'eux des citoyens actifs. Dans le champ politique de la première moitié du XIXème, il est au centre/centre droit.
Guizot lui-même qualifiait son gouvernement (1840-1848) de "cabinet conservateur" dans ses mémoires. Donc lui-même se situait clairement à droite, face à une opposition qui pouvait être l'opposition dynastique (centre gauche), l'opposition plus à gauche incarnée par Thiers, toujours dans le royalisme, les républicains à l'extrême gauche, et les légitimistes à l'extrême droite. Dans le paysage politique de la Restauration, Guizot était effectivement un libéral situé à gauche face à la droite ultra dans ses diverses tendances. Mais à la fin de la Monarchie de Juillet, il incarnait clairement une tendance conservatrice, et le revendiquait.
Histony je suis d'accord avec la description des forces politiques de l'époque. Mais je ne pense pas que pour lui cela s'opposait au libéralisme. Il était conservateur en ce sens qu'il considérait le régime existant comme satisfaisant et "à conserver" tel quel.
Oui, et je ne dis pas qu'il s'opposait a libéralisme dans ma vidéo (du moins, je ne le pense pas). En revanche, il était radicalement opposé à tout élargissement du suffrage censitaire (et, d'ailleurs, ses mémoires montrent là aussi que, même vingt ans après la révolution, il ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait eu lieu...).
Histony Je suis d'accord. Je voulais juste nuancer. Je ne voulais pas qu'on projette sur la monarchie de juillet nos catégories politiques et qu'on ne voit en Guizot qu'un conservateur dans tous les domaines. La monarchie de juillet incarnait pour lui un équilibre idéal. Durant cette période il passe très vite du centre-gauche à la majorité gouvernementale, en gros le centre droit de l'époque. Mais effectivement, cette position était de plus en plus conservatrice avec l'évolution des revendications politiques et sociales sous la monarchie de juillet. Thiers a connu une évolution comparable. Il était perçu comme à gauche en 1840 et comme ultra conservateur lorsqu'il organise la sanglante répression de la Commune de Paris en 1871. On pourrait en dire peut-être autant Gambetta et de Ferry ou de Clemenceau plus tard : ils sont poussés vers la droite par l'apparition de mouvements de gauche de plus en plus radicaux ( ce qui est ici une affirmation ambiguë de ma part : il faudrait préciser, puisque le radicalisme est lui-même un mouvement républicain au XIXème siècle). Bonne émission, ceci étant, même si la synthèse amène souvent à vouloir nuancer. :)
Merci pour cette chaîne. Juste une question : peut-on lire 1848 uniquement comme un événement français ; ou du moins ne serait-il pas intéressant, voir nécessaire, de faire une petite ouverture sur le "printemps des peuples"? "Je vois l'Europe civilisée se précipiter, par l'ordre de la providence, dans la voie des grandes luttes. Je voie l'idée de l'avenir aux prises avec le passé. Ce vaste mouvement est un immense progrès, après les longues années de stupeur qui ont marqué un temps d'arrêt dans la forme des sociétés opprimées (...). Il serait donc insensé de désespérer". lettre de George Sand à Giuseppe Mazzini 15 juin 1848.
Moi j ai une question qui me taraude existe t il a travers l histoire des marqueurs recurent ( du type prix du pain ect. ... ) qui bouge avant des grande révolution ? Est ce que tu as des auteurs sur le sujet a nous proposer ( dans la veine d hannah Arendt peut être ) ?
L'expression de "*monarchiste de gauche*" me paraît très confuse. Mais c'est une confusion intéressante pour ce qu'elle signifie aujourd'hui. Cette expression avait-elle cours en 1848 ? Je ne crois pas. Appeler "de gauche" tout ce qui paraît un tant soit peu favorable à "moins d'inégalités" revient à dire que Sarkozy est "de gauche" par rapport à Le Pen sur la question des immigrés, tandis que le NPA serait "de droite" par rapport à LO. Avec de telles confusions, on entretient l'idée que décidément, en politique, il n'y a rien à comprendre, ni donc à faire. Ce n'est pas moi pourtant qui t'apprendrait que les termes de gauche et de droite viennent de la révolution, au moment où il s'est agi de savoir s'il fallait accorder au roi une forme de souveraineté au moins négative en lui donnant le droit de véto ou si la souveraineté revenait entièrement au peuple. Ceux qui, à la suite de Rousseau, considéraient que le pouvoir suprême et donc la légitimité revenait entièrement au peuple, s'étaient placés à gauche du roi, les autres à droite. Donc une fois donné ce point de référence précis qu'est la notion de souveraineté, être de gauche, n'est pas une question topologique vague (on est toujours à droite de quelqu'un et en même temps à gauche d'un autre) mais une conception de la source de la légitimité des autorités dans la société. On peut ainsi être royaliste de gauche mais pas monarchiste de gauche. Le roi peut, comme cela a souvent été le cas dans l'histoire, à commencer par celle des grecs, n'être que le chef du pouvoir exécutif, qui par nature est soumis au souverain, dont la volonté constitue le fond si ce n'est la forme du pouvoir législatif. Une république, disait Rousseau, c'est quand le peuple est reconnu et traité comme souverain, tout le reste n'étant que despotisme, c'est-à-dire usurpation de la souveraineté du peuple par des moyens plus ou moins grossiers. Mais comme forme du pouvoir exécutif, la démocratie où chaque citoyen aurait une magistrature, lui paraît réservée aux très petites cités. Pour les grands pays, Rousseau envisage une "monarchie" républicaine ou plutôt un "gouvernement royal" qui reste soumis au peuple comme souverain. La monarchie confond le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif en faisant du roi le souverain ; à cet égard d'ailleurs, en donnant au Président, chef du pouvoir exécutif, et à son gouvernement le pouvoir d'initier des lois et de les faire voter par un parlement dépendant, la cinquième république est beaucoup plus monarchiste que républicaine mais c'est un autre sujet. Historiquement, être de droite, c'est considérer que la souveraineté ne doit pas revenir entièrement au peuple qui n'existe pas naturellement mais par l'artifice du "contrat social" ou du moins d'une constitution, c'est estimer qu'elle doit au pire être partagée avec des puissances plus "naturelles" comme la fortune liée à la naissance et aux talents et vertus qui viennent du sang. Il est vrai alors que parler de "républicain de droite" est à peu près aussi absurde que de parler de monarchiste de gauche, même si c'est beaucoup plus courant. Il est clair en tout cas que tout monarchiste est essentiellement de droite et que le gouvernement d'étiquette de gauche que nous avons actuellement n'est pas de gauche, mais considère qu'il existe un principe de légitimité indépendant du peuple dans le talent d'entreprendre et d'avoir déjà beaucoup d'argent. Il y a bien des dictateurs qui se donnent l'étiquette de démocrates et même de républicains ou de socialistes. L'erreur, qui date de la révolution, me semble aujourd'hui de considérer comme républicain ce qui admet un principe de souveraineté extérieur et indépendant du peuple, autrement dit la division entre la gauche et la droite. Admettre qu'on peut être républicain "de gauche", c'est admettre qu'on peut l'être "de droite", c'est-à-dire moitié républicain moitié monarchiste ou ploutocrate. Mais par définition, la souveraineté ne peut se partager : le pouvoir de décider ce qui est bon pour le peuple, distinctement des moyens exécutifs d'y parvenir, ne peut se diviser. Ce serait comme être à moitié humain et à moitié chose sans droit : soit on est humain ; soit on ne l'est pas ; soit on est républicain, soit on ne l'est pas. Mais comme la distinction des idées politiques n'est pas aisée, on a finalement légitimé l'idée que, la souveraineté du peuple n'est en fait qu'un _flatus voci_.
Une nouvelle biographie de Robespierre vient de paraître de Cécile obligi préfacée par jc Martin moins longue par rapport aux biographies antérieurs J'aimerais savoir ton avis
*J'adore tes vidéos. Je me permet d'évoquer mes interviews d'historien.ne.s sur ma chaîne sur les révolutions dans l'histoire, sur les gilets jaunes etc (avec notamment Mathilde Larere Gérard Noiriel Laurence de Cocq).*
Génial ! Je suis en terminale et je n'avais jamais entendu parler de la révolution de 1848 avant de tomber sur ta vidéo ! Quand on voit les projets du Fillon concernant les programmes d'Histoire ou le fameux "nos ancêtres les gaulois" du regretté Nico (lol) on ne peut que soutenir des vidéastes comme toi. Merci !
Je tiens à vous remercier de cette vidéo qui a le mérite d'être claire et précise. J'ai un ds demain sur les révolutions au XIX° (ce siècle mal connu oui) et votre vidéo est très intéressante, vous avez une efficacité de la transmission qui m'a permis de tout comprendre à la première écoute ! Encore merci
Excellente vidéo sur une Révolution trop peu connue, et injustement réduite par beaucoup d'historiens à une "Parenthèse" entre deux tyrannies. Content de voir que CZcams abrite des personnes soucieuses de partager ce qu'ils savent de "l'Esprit de 48" et de la période qui l'entoure. Toutefois j'aurais deux réserves à t'opposer si tu veux bien les accepter. La première n'en est pas vraiment une en réalité, c'est un complément que je te propose sur le déroulement des élections des 23 et 24 avril 1848. Effectivement, l'Eglise et les notables locaux y ont pesé de tout leur poids. Cela s'est traduit de différentes manières, et tu choisis d'invoquer la pré-rédaction des bulletins de vote dans les chef-lieux de canton. Cela est vrai, mais si tu ne décris pas préalablement le mode de scrutin adopté pour cette élection parlementaire, je doute que ton public comprenne correctement le sens de la magouille. Il fallait, à mon sens, préciser que ces élections se déroulaient au "scrutin de liste départemental". La composition de ces listes était préétablie, mais (et c'est là que ça devient intéressant) l'électeur pouvait librement la modifier : il avait le droit d'inscrire les noms qu'il souhaitait voir figurer sur la liste électorale de sa localité. C'est pourquoi la pratique consistant à proposer aux électeurs des campagnes, analphabètes pour la plupart comme tu le dis, des bulletins pré-imprimés ou litographiés confinait à la fraude électorale (l'électeur se voyait imposer le vote d'une liste "bloquée", contenant tous les noms les plus tributaires de l'Honnête Société, alors que le droit électoral de l'époque ne le permettait pas). Voilà pour le premier point, disons que c'est un complément de pure pédagogie que j'essaie d'apporter. Ma seconde réserve concerne les Ateliers Nationaux, et sur ce point je te ménagerai beaucoup moins : Il est faux de dire qu'ils eussent été créés "sous l'impulsion de la Commission du Luxembourg". Il s'agit là d'un écueil historique qui voudrait associer ces ateliers à la tentative d'une mise en application des doctrines sociales de Louis Blanc, alors membre du Gouvernement provisoire, et président de la Commission du Luxembourg. La première preuve de cette affirmation me semble difficilement contestable, puisqu'elle réside dans un décret publié dans le Moniteur le 27 février 1848, c'est-à-dire avant la création du Luxembourg : "Le Gouvernement Provisoire décrète l'établissement d'Ateliers Nationaux. Le Ministre des travaux publics est chargé de l'exécution du présent décret". Or, le Ministre des travaux publics à ce moment-là se trouvait être l'avocat Marie, et c'est lui qui administra les Ateliers, et en confia la direction sur le terrain à Monsieur Emile Olliver. Tous deux étaient des adversaires déclarés du socialisme et de l'Organisation du Travail à la sauce Louis Blanc. Ce dernier ne s'est d'ailleurs jamais gardé de cracher sur ce que représentait les Ateliers Nationaux en l'opposant bien souvent à son projet idéal "d'Ateliers sociaux". Dans son "Histoire de la Révolution de 1848", il affirme qu'ils furent établis contre lui et contre les délégués du Luxembourg, allant même jusqu'à affirmer que le Cabinet Marie aurait souhaité liguer la masse des travailleurs entassés dans les Ateliers contre l'idée d'une République socialisante, les fédérer et si besoin, les pousser à "descendre dans la rue", et ce au moment où les partisans de la Réforme inondaient les masses de discours pacifistes. Et pour encore plus marquer la distance entre le Luxembourg et les Ateliers, il n'est pas inutile de faire remarquer que ces derniers ont finalement été institués par un décret d'application du 6 mars 1848, signé de la main de M. Marie lui-même, à la suite d'une réunion "hors Conseil" rassemblant le gratin de la branche conservatrice de la Révolution de 1848 (Garnier-Pagès, Trémisot, Buchez, Flottard et d'autres). Bref, Louis Blanc et le Luxembourg n'étaient pas les initiateurs, pas plus que les approbateurs des Ateliers Nationaux. Aussi ils en critiquaient beaucoup le fonctionnement : les travaux réalisés (terrassements, dépavage...) étaient effectivement inutiles, ainsi que confiés à une masse d'ouvriers sans emploi et souvent sans qualifications appropriées. On y retrouvait aussi bien des maçons que des tanneurs, cardeurs de laine, imprimeurs, ouvriers du textile etc... La raison de ce melting-pot anarchique de main d’œuvre est simple et limpide, et ne concerne absolument pas une quelconque réflexion sur l'amélioration des conditions de vie des travailleurs : les centaines d'ouvriers mis sur la paille après la Révolution de février et pour qui le Gouvernement provisoire souhaitait immédiatement mettre en place une "Assistance publique" selon les propres mots de Louis Blanc, qui substitua d'ailleurs le terme "d'aumône" à celui de "salaire" pour qualifier la rémunération du travail désœuvré qu'ont naïvement accompli les ouvriers de 1848, sans s'apercevoir que le coût et la charge qu'ils représentaient pour la Puissance Publique, allaient être utilisés contre eux et contre l'Idée d'une République intègre et exemplaire. Voilà pour ma critique, que j'espère constructive. En attendant un retour de ta part.
Merci beaucoup pour toutes ces précisions !
Hum g déjà like ce com, ça veut donc dire que je regarde cette vidéo pour la seconde fois...
Ton générique du début a toujours coutume de me foutre un poil les boules, je sais pas peurkawa :D Comme d'habitude, je vais devoir me repasser une troisième fois ta magnifique vidéo :) Continues! et cela fait autant plaisir de visionner des vidéos de Qualité et bien présentées !
Merci pour cette vidéo. M'étant lancé dans la lecture des Rougon-Macquart, le contexte historique me manquait cruellement. Maintenant l'époque dans laquelle évoluent les personnages de Zola m'est bien plus familière. :)
j'adore tes videós, passionné de puis toujours d'histoire, tu l'as met à la portée de tout le monde. grand boulot. chapeau!
Je ne sais pas si tu liras ce commentaire vu la date de la vidéo mais je tenais à te dire merci. Ton propos est clair et facile à comprendre et aide vraiment à comprendre les évènement. On sens que tu boss ton sujet et c'est agréable d'entendre quelqu'un parler POUR DIRE QUELQUE CHOSE!!! (vs: documentaires télé qui durent 3h alors qu'ils pourraient être condensé en 20min/ youtubeurs chiants qui veulent juste faire des vues Xp) OwO Donc merci ^^ et bonne continuation si tu fais toujours des vidéos :D
Très chouette vidéo ! J'attends avec impatience la série évoquée sur les 4 années de la seconde république du coup. Continue ainsi en tous cas !
L'essentiel de la vidéo était difficile d'accès pour mon inculture, mais la conclusion était très édifiante.
Comme souvent, ton travail m'a donné envie d'en apprendre plus pour mieux savoir tirer les leçons de l'histoire, Merci.
Très bonne vidéo: sérieuse et complète. Manque le fait que 1848 c'est le moment de l'affirmation de "la question sociale", avec la figure centrale de Louis Blanc. En février 1848 Marx publie aussi son "Manifeste".
Merci. Exposé très clair des évènements. A NOTER, votre passage sur les conditions de vote dans le milieu rural. Ce passage est primordial. On nous a fait croire que le monde paysan était conservateur. Mais était-ce toujours le cas ??? Dans ces conditions de non-information et du regard de l' autre... Aussi, j' ai lu que les isoloirs ne sont apparus que dans les années 1910 (Zeldin Histoire des passions françaises).
Merci pour cette vidéo. Je ne m'étais jamais penché sur la révolution de février 1848. C'était très intéressant.
Une petite précision, qui a son importance : le 24 février il y a deux gouvernements provisoires qui sont créés. L'un, celui des bourgeois républicains modérés à la chambre des députés, l'autre celui des ouvriers et socialistes à l'Hôtel de ville. Puis les deux fusionnent, en ne gardant en fait que Louis Blanc et l'ouvrier Albert dont tu as parlé.
Cela montre surtout l'importance de l'indépendance de classe avant, pendant et après la prise du pouvoir.
Euh, attention (oui j'écris 5 ans plus tard), ça c'est une lecture très "Révolution russe" avec le gouvernement provisoire et le Soviet de Petrograd. La Commission du Luxembourg (oui, la Commission du gouvernement pour les travailleurs est au Luxembourg, ironie du sort) est ce qu'il reste d'un projet de ministère du Travail proposé par Louis Blanc dans son projet de réorganisation du travail et de droit au travail (lutter contre le chômage, etc). Ce n'est pas un second gouvernement mais un organe du gvt provisoire qui va par exemple créer les Ateliers nationaux. Elle n'a aucune vocation à contre-balancer ou remplacer le gouvernement provisoire ; d'ailleurs elle n'a absolument pas joué de rôle dans les Journées de Juin 1848 chez les ouvriers insurgés.
Sujet très bien maîtrisé le style narratif rend le récit captivant. À mon avis, pour bien comprendre cette période du 19eme siècle, il me semble nécessaire de connaître un peu l’histoire à partir du règne de Charles X .
Génial ce contenu, très clair, vivant et captivant ! La lecture de la Fortune des
Rougon d’Emile Zola m’a amené à me documenter sur la révolution de 1848, et je ne suis pas déçu ;) Merci 🙏
Sur ce sujet il est également très intéressant de lire les analyses "à chaud" de Marx dans ses textes consacrées aux luttes de classes en France.
à mon humble avis, vous êtes tout simplement indispensable. Merci
Nous avons eu le lien de la vidéo dans le cadre des cours en histoire contemporaine de l'université de Tours. ^^
Bonne continuation.
Wow, chuis content de savoir ça !
@@Histony À l'université de Nantes aussi ! Merci pour la vidéo
@@Kawibu A Nantes ? Oh trop bien, si ça se trouve c'est un(e) ancien(ne) collègue ! :D
Bravo, je m'abonne. Je viens de lire le manifeste du parti communiste et je voulais en savoir plus sur cette révolution en France...
J'ai commencé à lire "idées générales de la Révolution de Proudhon, c'est incompréhensible si on a pas les événements de 184 8 en tête. Et je me suis souvenu de ta vidéo. Merci.
ta vidéo est probablement en train de sauver mes partiels, MERCI
Salut ^^
Vraiment très intéressant. C'est un aspect de notre histoire que je ne connaissais que très superficiellement.
J'aime beaucoup ton engagement! ;-)
je trouve ça bien que tu fasses le lien avec le présent. La plupart des gens pensent que l'histoire vaut pas tellement le coup de faire l'effort de s'y intéresser comme...c'est dans le passé. Au contraire, c'est la science du présent. comment comprendre le présent et comment construire le futur (écrire l'histoire) sans connaître le passé ? ça m'étonne aussi beaucoup qu'avec les moyens de communications modernes, les révoltes explosent pas plus rapidement, plus intensément.
3 ans plus tard, nous voilà !
Merci!!!! J'aime beaucoup votre manière de tisser des ponts entre le passé, le présent et le futur :))
On attend avec impatience la série complète ! Merci beaucoup pour tes vidéos !
Bravo Histony, pour moi la clé de la libération du privilège bourgeois du capitalisme et impérialiste, c'est tout simplement expliqué aux gens et éveiller les conscience par l'éducation et la tolérance d'Autrui.
+Natural & Vector Snake C'est pour ça que l'éducation populaire doit être la priorité aujourd'hui pour amener les gens à réflechir à leurs conditions, et à comment ils veulent améliorer la société et leurs situations !
+Hauru Bat tout à fait!! La vraie révolution se fera sur l'évolution des générations futures. L'éducation positive y participe deja beaucoup! Il faut informer les gens aussi leur donner un bagage politique et scientifique suffisant pour éveiller les consciences.
Génial le message à la fin ! Vive la révolution et vive avoir un plan derrière hahaha
merci beaucoup !!
Merci encore pour cette vidéo. C'est informatif et inspirant!
Morale de l'histoire...Eduquons nous avant de vouloir/pouvoir changer de régime!
clair net précis concis je prends bcp de plaisirs depuis que je t'ai découvert ;)
Je retourne ici pour réviser, et je tiens, à nouveau, à te remercier pour cette excellente vidéo
Merci pour tes vidéos, elles sont une mine d'or ! Envisagerais-tu de partager tes connaissances sur la Commune de Paris ?
Merci pour cette présentation d'un sujet dont je connaissais très mal. Merci également pour la fin sur les leçons à tirer, on devra les prendre en compte pour la prochaine (révolution)
Merci cousin !
Super ! Bientôt la même chose sur 1871 ?
+Pzuco Pebly Pas dans l'immédiat, mais le début de la IIIe République, je compte bien lui faire un sort un jour !
+Histony On dit généralement que la commune fait echo à 1848.
+Pzuco Pebly Regarde la série d'Henri Guillemin sur la commune, c'est passionnant.
+Pzuco Pebly +Histony Une série d'une centaine d'épisodes...pour poser les bases ? ^^
Merci énormément pour le tuyau^^
Déjà merci de participer à mes révision de mon Histoire contemporaine avant mes partiels Histony :P
C'est vrai que 1848 est une année intéressante à étudier, et notamment au vu de ce qui se passe actuellement. Après je trouve un peu dommage que tu ne parles pas du fait que 1848 va finalement déboucher sur le retour du pouvoir personnel avec l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte, qui va finalement en profiter plus tard pour remettre l'Empire quelques années plus tard. Mais ça sortait peut-être un peu trop du contexte :P
Bonne vidéo en tout cas !
j'ai beaucoup aimé votre comparaison avec Valls et Ayrault. Vous avez aussi mis en évidence des choses essentielles, comme le fait que la révolution devient violente lorsque l'ordre établi est menacé.
J'espère que vous n'oublierez pas cela quand vous traiterez de celle de 1789-1794. La violence révolutionnaire, aussi, fut une réaction à la violence contre-révolutionnaire, dès le départ. Une violence d'inertie, de volonté de non-changement.
salutations, camarade historien
Bravo Histony ^^ ! Merci pour toutes ces infos sur une presque-révolution dont on entend très peu parler. J'ai beaucoup apprécié la conclusion où tu cherches les causes de son échec pour comprendre de quelle manière aujourd'hui on peut renverser vraiment le système et réussir notre révolution. Merci beaucoup ça a été très enrichissant ^^
aaaah super ça faisait longtemps que j'attendais un nouvel épisode :) très bon comme d'habitude ! Merci
La collection Belin "Histoire de France" très complet, et très difficile a lire aussi, faut avoir de bons yeux et être un vrai passionné.
J'en ai deux , "L'age d'or des capétiens" et "Au temps de la guerre de cent ans", deux très bons ouvrages, très technique.
Très intéressant ! merci.
Tous simplement Merci !
Continue, c'est un véritable plaisir de dévorer ces analyses. Bravo!
Respects immenses.
Vidéo formidable surtout à présent que l'on a vu les gilet jaune... l'histoire bégaie.
Vraiment du super taf que tu fais!
Très bon, tu m'as appris l'histoire des banquets.
C'est intéressant, il faudrait en parler à ceux qui trouvent que nuit debout n'est pas un mouvement assez révolutionnaire, si ils se pressent trop tout va foirer.
Le problème de nuit debout c'est qu'il n'a pas vraiment de but en soi. Les gens qui y sont le sont presque tous pour une raison différente. Ajouter à ça les casseurs qui viennent foutre la merde et se plaindre après que les CRS sont méchants et on obtient un gloubi boulga de mécontentement sans revendications particulière et parfois violent.
+Youcef Imperator Justement normalement il ne se passera rien immédiatement.
+Youcef Imperator l'anarchie est une excellente base pour repenser le système il ne faut pas en avoir peur. Elle est nourrie d'humanisme et de dignité.
Céline Guilbert Par définition l'anarchie c'est "sans commandement". Donc n'importe qui est libre de faire ce qu'il veut. C'est à dire que piller, violer et tuer n'est pas répréhensible puisque rien n'existe/ne devrait exister pour empêcher ou punir ces comportements. Et si de tels organismes existent, alors il ne s'agit plus d'anarchie.
+kreeper face l'anarchie ça n'est pas ça, vous avez des à priori sur classiques. Ce dont vous parlez c'est l'anomie.
L'anarchie si elle refuse la coercition et le commandement se base sur une vision plus égalitaire de la société, plus horizontale où chacun a son mot à dire.
Le sens moral prend racine dans l'éducation. Si vous enseignez la peur de la sanction vous abolissez l'essence du sens moral. La responsabilité individuelle participe d'une forte compréhension du bien commun.
L'anarchie renverse les valeurs et replace l'individu comme acteur responsable au sein de la société. Il n'est plus un mouton idiot qui suit le troupeau en étant poli parce que ça se fait ou en respectant les lois parce que sinon il sera puni mais parce que le bien de tous c'est son bien à lui et qu'il coopère.
L'espèce humaine possède cette propriété d'être un etre coopératif à la naissance, ceci s'efface de part une éducation irrationnelle. Mais je m'egare.
Bref l'anarchie n'est pas un permis de nuire
Très bonne vidéo, merci pour toutes ces infos
czcams.com/video/Wz-CeNHiy8A/video.html
Bonjour,
je serai curieux d'avoir votre analyse des trois glorieuses, des différentes émeutes des canuts Lyonnais et de la Commune. Merci pour vos émissions !
Salut Histony ! Enrichissante vidéo que tu nous proposes, c'est vraiment cool pour tout ceux d'entre nous qui n'ont que suivi les cours d'histoire au lycée, et qui n'en gardent pas forcément un bon souvenir..
J'aurais aimé savoir ce que tu pensais du concept développé par Franck Lepage "d'Education populaire" ? Ne crois-tu pas que c'est vers cette perspective que la repolitisation de la société doit se faire ?
D'avance merci !
très bonne vidéo pour réviser ses partiels !!!
Petite correction : tu dis au départ que la Monarchie de Juillet a été la dernière monarchie en France. C'est inexact : elle a été la dernière royauté, pas la dernière monarchie (un empire est une monarchie).
leçons qui s'avèrent utiles par les temps qui courent
Bravo c’est parfait
Super vidéo, comme d'habitude. Continue comme ça ; )
Vous êtes très fort MONSIEUR 👍🇫🇷🖐️🐻
Connaître le passé, c'est mieux comprendre notre présent, pour mieux appréhender notre futur
Merci beaucoup !
Ta vidéo ma beaucoup aidé à comprendre la révolution de 1848, demain j'ai un DS dessus je pense que je suis au point maintenant :)
MissCarambar76 MDR moi aussi mais cette anne
j,aime votre travail, bravo.
Bonjour VVS. Je tiens à te féliciter pour tes séries et ta fluidité à les présenter. Je suis ancien étudiant en Histoire (Niveau Maîtrise), aujourd'hui en poste dans le secteur médical (eh oui rien à voir !). J'ai beaucoup de plaisir à suivre tes pods et j'en redemande notamment sur la période napoléonienne. Travailles-tu également sur des sujets européens, type SERG ou histoire de la Papauté ?
J'aimerais peut être un jour, oui ! Après, ce sont des domaines que je connais moins, donc il me faudra du temps pour les maîtriser assez pour les aborder !
Tu vois moi j'adore le sujet de la 2e République du coup est-ce que tu as une échelle à me conseiller où ils font des une série comme celles sur la révolution mais sur la Seconde République mais qui n'est pas sur ta chaîne par contre j'ai vraiment hâte que tu fasses les autres séries et une dernière question est-ce qu'il y aura un lien dans la description pour les vidéos sur la restauration et la Monarchie de Juillet
Très bon exposé. Mais juste une précision à propos du cens : ce n'était pas un impôt créé pour voter, c'était plutôt une sorte de "fourchette" pour déterminer si l'on pouvait voter ou pas. Certes, cela peut revenir à peu près à la même chose...
Oui, j'ai été assez peu précis sur ce coup là, sur le fonctionnement du cens en soi... Mais peut-être qu'un jour je parlerai plus en détail de l'évolution des différents types de suffrages !
Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis à la fin: c'est contre-productif de faire peur aux gens, exemple, les slogans qui ne veulent rien dire du style: "Nous vaincrons la bourgeoisie" #Greve9Mars
+LePierrack Un boulanger est-il un bourgeois ? Les bourgeois sont-ils tous en possession de moyens de production ?
+LePierrack Tout le monde n'a pas ton point de vue. Je me souviens d'un malheureux chef de petite entreprise qui avait expliqué dans les commentaires CZcams pourquoi cette loi serait bien selon lui, et il s'est fait insulté de tous les noms et même menacés pour avoir donné son avis. J'ai vraiment l'impression que les gens font l'amalgame chef d'entreprise/grande entreprise et c'est dommage.
+Dragongaze13 Les boulangers propriétaires de leurs moyens de production sont des petits-bourgeois, donc des alliés potentiels du socialisme, tandis que les boulangers non-proprietaires sont des prolétaires. Ils n'ont donc pas de soucis à se faire, ni les uns ni les autres.
Qu'est-ce qui t'échappe dans la notion d'allié potentiel, camarade ? Ce n'est pas ma faute si tant l'expérience historique que les réflexions théoriques montrent l'importance du ralliement de la petite-bourgeoisie au camp du prolétariat. Marx écrivait, dans la Guerre civile en France: ''La Commune a été la représentation authentique de tous les éléments sains de la société française ; pour cette raison, elle a été réellement un gouvernement national.'' Ainsi, pour Marx, la dictature du prolétariat ne constitue pas l'écrasement, par le prolétariat, de toutes les classes non-prolétariennes de la société, mais, bien au contraire, dans le rassemblement, autour du prolétariat, de tous les ''éléments sains de la société'' - tous, hormis les ''riches capitalistes'', hormis la classe contre laquelle est menée depuis toujours la lutte du prolétariat.
bon boulot!!! merci
Bon travail !
J'aime bien ton bilan :)
Limpide et moderne. Excellente conclusion. Superbe travail !
Salut Histony !
Je voulais savoir si tu t'étais intéressé aux travaux de Markus rediker sur la lutte de classes existant dans la marine durant la colonisation des Amériques, l'émergence d'un capitalisme mondialisé, et de l'effet que la misère sociale du marin a eu sur la naissance et l'évolution de la piraterie dans les caraïbes.
C'est un sujet passionnant, et également totalement oublié par l'Histoire, en dehors sans doute des quelques sphères universitaires qui se sont intéressées à la question.
Tu penses à "L"hydre aux milles têtes, histoire cachée de l'atlantique révolutionnaire"? bonne référence (j'en profite pour préciser que certains de ses livres ressortent en poche)
17:57 Moui, alors petit biais cependant, "ceux qui défendent les classes populaires", surtout les classes populaires urbaines (ouvriers, petits artisans, journaliers etc...). Les républicains radicaux et les socialistes n'ont aucune affection pour les paysans, qu'ils jugent justement trop influencés par les curés et les notables pour voter pour leurs intérêts - Marx en fait d'ailleurs quasiment une pathologie dans "Le 18 brumaire de Louis Napoléon", selon comme dirait ma prof d'histoire en prépa, "cette bonne vieille habitude communiste d'envoyer tout ce qui n'est pas d'accord à l'hôpital". (Elle est géniale comme prof, hein, je vous assure, et pas particulièrement réactionnaire.)
De tous les côtés, progressistes comme réactionnaires, il y a au mieux une condescendance paternaliste, au pire un mépris de classe assumé à l'égard des masses paysannes, et souvent les révolutionnaires les plus radicaux sont les plus hargneux à l'égard des bouseux drogués à l'opium de la religion et incapables de former une conscience de classe.
Il n'y a que sous les débuts de la Troisième République, avec Gambetta, que les républicains entameront la "conquête républicaine des campagnes", ce qui va leur permettre de défaire les monarchistes et d'enraciner la République comme un régime agrarien fondé sur le modèle du paysan républicain de classe moyenne avec son lopin de terre - un modèle qui va aussi être appliqué à l'Algérie française où on fait la promotion de ce style de vie pour attirer des colons. D'ailleurs, même si la plupart des Européens vivront dans les villes et que de grands propriétaires fonciers accumuleront les meilleures terres prises aux Algériens, les colons vont longtemps se considérer comme des descendants d'insurgés des Journées de Juin ou de résistants au coup d'État du 2 décembre 1851 déportés en Algérie, et vont se réclamer de la République et de l'égalitarisme, du moins une version qui exclut toute ouverture aux indigènes jugés inassimilables car... trop obscurantistes et de culture trop différente.
Il y a une vraie proximité entre la manière dont les républicains considéraient les paysans et les colonisés comme de grands enfants à civiliser, assimiler, républicaniser, même si la politique n'a pas été la même pour plein de raisons. Eugene Weber en fait une bonne analyse dans "Comment les paysans sont devenus français".
Pour l'anecdote, ces banquets avaient été bien investis par la communauté sourde, avant que l'enseignement de la LSF soit interdit suite au congrès de Milan. Les sourds signants ont depuis conservé et perpétué cette tradition des banquets pour maintenir l'existence de la langue des signes...
Hey! ta vidéo est géniale, merci! J'ai une petite idée: une vidéo d'usul sur le salaire à vie est déjà passé place de la république dans le cadre du mouvement nuit debout. Je trouve que cette vidéo serait très à propos, à mon avis tu pourrais les contacter, ça serait super que plus de gens puissent en profiter! C'est juste une idée mais peut être elle mérite d'être creusée. La balle est dan ton camp!
Bof usul... Je préfère Histony sans lui.
+Jean-François Roussel Les vidéos de la chaîne sont sous licence libre : elles peuvent réutilisées n'importe quand par n'importe qui, sans mon autorisation. Si celle là peut intéresser, n'hésitez pas à la diffuser ! Après, un mec qui parle pendant 25 minutes, c'est peut-être pas le plus sexy dans ce genre de cadre, je sais pas...
+Histony Ok, super! j'essayerai de voir ça le week end prochain, et d'en parler avec des gens qui gèrent mieux que moi tout ce qui est informatique. Ce n'est que mon avis, mais je trouve que les 25 min passent vite, tu y mets l’intonation et ta manière de parler est naturelle et pas du tout pompeuse. Et puis moi j'aime bien ce côté fait artisanalement. Quand tu vois par exemple le stand de TV debout, fait à l'arrache avec des bouts de cartons colorés et un présentateur complètement improvisé, c'est pas très professionnel non plus! ^^ Je verrai ce qu'on me répond, je te tiens au courant si il émerge quelque chose. @+
merci
C'est ta meilleure vidéo.
bravo.
TRÈS bel épisode! Merci ! =)
Très intéressant.
Merci beaucoup!! trop bénifique!
Bjr,
Ce serait bien de venir re-exposer ça (ou autre chose), à République, ou dans votre Nuit Debout locale.
Merci d'avance.
sympa la petite musique de fin :)
intéressante l'analogie entre la révolution de 48 et le contexte actuel, à l'image d'une vidéo toute en expertise et en nuances (qui maque cependant un peu de vie mais ça tu le sais : rajoute donc des images !). J'aurais aimé en apprendre sur sa nature international, l'aspect vraiment printemps des peuples. La France a été le centre d'impulsion d'un mouvement qui s'est ensuite propagé ?
En parlant de ce (semi) échec de la Révolution de 1848, tu aurais presque pu conclure par cette phrase de Lénine que Todd a rappelé dans Fakir l'autre jour "Pas de Révolution sans organisation !" :D
Merci de nous renseigner sur cet épisode peu connu.
Quand vas tu faire un épisode sur nous ? Tu attends d'abord qu'on termine notre révolution ?
@A A celle que tu ne veux pas voir parceque tu as bcp à perdre... Tu n'as pas vu la vidéo? Tu n'as pas entendu parler du RIC?
Excellente vidéo sur un évènement dont on parle peu, bonne continuation.
Regardant votre exposé sur 1848 après avoir vu celui de M. Guillemin, force est de constater plusieurs choses. D'abord, vous ne délivrez pas la même lecture des évènements, au moins sur ce qui constitue votre conclusion sur la prise de pouvoir le Louis Napoléon Bonaparte.
Ensuite, vous ne contextualisez que peu de chose au dehors de la sphère politique.
Enfin, vous manquez cruellement d'anecdote.
Au demeurant, on parle d'une époque houleuse et controversée, où la lecture que vous en faite apparaît trop superficielle.
Utile pour réviser pour un DST d'Histoire en hypokhâgne à LLG !
Magnifique vidéo! Merci beaucoup!
Ca mérite son pouce bleu tout ça :)
de belles analyses
Super intéressant, une fois de plus ! Je crois qu'à un moment tu as fait une erreur : tu as mentionné Napoléon III comme étant un Bourbon.
(ce programme politique, c'est beau)
en gros le changement/révolution ne peut se faire qu'avec de l'éducation populaire en somme ...
Merci pour tes excellentes vidéo, je suis en seconde et cela me permet d'aiguiser mon esprit critique. Je voulais juste soulever une remarque concernant les ateliers nationaux. Dans sa conférence sur 1848, Guillemin affirme que les ateliers nationaux fournissaient un travail complètement inutile aux ouvriers, comme commencer une route pour la reboucher quelques jours après. Es-tu d'accord avec ce point ?
+dragonrouge111 Sauf erreur de ma part, le gros des travaux était quand même utile : terrassement, préparation de voies de chemin de fer... Il y avait pas mal à faire à l'époque. Le truc, c'est que le nombre de chômeurs a tellement explosé que oui, il est probable qu'une partie des emplois donnés furent assez inutiles. Mais ne crée t-on pas aujourd'hui encore pas mal de boulots totalement bidons pour "maintenir l'emploi" ? Finalement, les problématiques restent les mêmes.
Le 19ème siècle est très complexe. Et on nous demande d'en faire déjà en L1
Je fais une pause à 6 mn : dire que Guizot était conservateur me semble très inexact : il était libéral au sens du XIXème siècle. Il ne faut pas oublié qu'il était le premier ministre protestant d'une France catholique, qu'il avait dénoncé la peine de mort en matière politique, qu'il a permis un premier essor de l'éducation populaire (obligation d'ouvrir une école élémentaire par commune) et qu' "enrichissez-vous" était aussi un projet politique. L'idée était que l'œuvre personnelle, le mérite, amènerait progressivement un nombre croissant de Français mâles à pouvoir payer le cens et à faire d'eux des citoyens actifs. Dans le champ politique de la première moitié du XIXème, il est au centre/centre droit.
Guizot lui-même qualifiait son gouvernement (1840-1848) de "cabinet conservateur" dans ses mémoires. Donc lui-même se situait clairement à droite, face à une opposition qui pouvait être l'opposition dynastique (centre gauche), l'opposition plus à gauche incarnée par Thiers, toujours dans le royalisme, les républicains à l'extrême gauche, et les légitimistes à l'extrême droite. Dans le paysage politique de la Restauration, Guizot était effectivement un libéral situé à gauche face à la droite ultra dans ses diverses tendances. Mais à la fin de la Monarchie de Juillet, il incarnait clairement une tendance conservatrice, et le revendiquait.
Histony je suis d'accord avec la description des forces politiques de l'époque. Mais je ne pense pas que pour lui cela s'opposait au libéralisme. Il était conservateur en ce sens qu'il considérait le régime existant comme satisfaisant et "à conserver" tel quel.
Oui, et je ne dis pas qu'il s'opposait a libéralisme dans ma vidéo (du moins, je ne le pense pas). En revanche, il était radicalement opposé à tout élargissement du suffrage censitaire (et, d'ailleurs, ses mémoires montrent là aussi que, même vingt ans après la révolution, il ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait eu lieu...).
Histony Je suis d'accord. Je voulais juste nuancer. Je ne voulais pas qu'on projette sur la monarchie de juillet nos catégories politiques et qu'on ne voit en Guizot qu'un conservateur dans tous les domaines. La monarchie de juillet incarnait pour lui un équilibre idéal. Durant cette période il passe très vite du centre-gauche à la majorité gouvernementale, en gros le centre droit de l'époque. Mais effectivement, cette position était de plus en plus conservatrice avec l'évolution des revendications politiques et sociales sous la monarchie de juillet. Thiers a connu une évolution comparable. Il était perçu comme à gauche en 1840 et comme ultra conservateur lorsqu'il organise la sanglante répression de la Commune de Paris en 1871. On pourrait en dire peut-être autant Gambetta et de Ferry ou de Clemenceau plus tard : ils sont poussés vers la droite par l'apparition de mouvements de gauche de plus en plus radicaux ( ce qui est ici une affirmation ambiguë de ma part : il faudrait préciser, puisque le radicalisme est lui-même un mouvement républicain au XIXème siècle). Bonne émission, ceci étant, même si la synthèse amène souvent à vouloir nuancer. :)
À quand le JT de France 2 présenté par Usul ? On a hâte !
Merci pour cette chaîne. Juste une question : peut-on lire 1848 uniquement comme un événement français ; ou du moins ne serait-il pas intéressant, voir nécessaire, de faire une petite ouverture sur le "printemps des peuples"?
"Je vois l'Europe civilisée se précipiter, par l'ordre de la providence, dans la voie des grandes luttes. Je voie l'idée de l'avenir aux prises avec le passé. Ce vaste mouvement est un immense progrès, après les longues années de stupeur qui ont marqué un temps d'arrêt dans la forme des sociétés opprimées (...). Il serait donc insensé de désespérer". lettre de George Sand à Giuseppe Mazzini 15 juin 1848.
Moi j ai une question qui me taraude existe t il a travers l histoire des marqueurs recurent ( du type prix du pain ect. ... ) qui bouge avant des grande révolution ? Est ce que tu as des auteurs sur le sujet a nous proposer ( dans la veine d hannah Arendt peut être ) ?
L'expression de "*monarchiste de gauche*" me paraît très confuse. Mais c'est une confusion intéressante pour ce qu'elle signifie aujourd'hui. Cette expression avait-elle cours en 1848 ? Je ne crois pas. Appeler "de gauche" tout ce qui paraît un tant soit peu favorable à "moins d'inégalités" revient à dire que Sarkozy est "de gauche" par rapport à Le Pen sur la question des immigrés, tandis que le NPA serait "de droite" par rapport à LO. Avec de telles confusions, on entretient l'idée que décidément, en politique, il n'y a rien à comprendre, ni donc à faire.
Ce n'est pas moi pourtant qui t'apprendrait que les termes de gauche et de droite viennent de la révolution, au moment où il s'est agi de savoir s'il fallait accorder au roi une forme de souveraineté au moins négative en lui donnant le droit de véto ou si la souveraineté revenait entièrement au peuple. Ceux qui, à la suite de Rousseau, considéraient que le pouvoir suprême et donc la légitimité revenait entièrement au peuple, s'étaient placés à gauche du roi, les autres à droite.
Donc une fois donné ce point de référence précis qu'est la notion de souveraineté, être de gauche, n'est pas une question topologique vague (on est toujours à droite de quelqu'un et en même temps à gauche d'un autre) mais une conception de la source de la légitimité des autorités dans la société. On peut ainsi être royaliste de gauche mais pas monarchiste de gauche. Le roi peut, comme cela a souvent été le cas dans l'histoire, à commencer par celle des grecs, n'être que le chef du pouvoir exécutif, qui par nature est soumis au souverain, dont la volonté constitue le fond si ce n'est la forme du pouvoir législatif. Une république, disait Rousseau, c'est quand le peuple est reconnu et traité comme souverain, tout le reste n'étant que despotisme, c'est-à-dire usurpation de la souveraineté du peuple par des moyens plus ou moins grossiers. Mais comme forme du pouvoir exécutif, la démocratie où chaque citoyen aurait une magistrature, lui paraît réservée aux très petites cités. Pour les grands pays, Rousseau envisage une "monarchie" républicaine ou plutôt un "gouvernement royal" qui reste soumis au peuple comme souverain. La monarchie confond le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif en faisant du roi le souverain ; à cet égard d'ailleurs, en donnant au Président, chef du pouvoir exécutif, et à son gouvernement le pouvoir d'initier des lois et de les faire voter par un parlement dépendant, la cinquième république est beaucoup plus monarchiste que républicaine mais c'est un autre sujet.
Historiquement, être de droite, c'est considérer que la souveraineté ne doit pas revenir entièrement au peuple qui n'existe pas naturellement mais par l'artifice du "contrat social" ou du moins d'une constitution, c'est estimer qu'elle doit au pire être partagée avec des puissances plus "naturelles" comme la fortune liée à la naissance et aux talents et vertus qui viennent du sang. Il est vrai alors que parler de "républicain de droite" est à peu près aussi absurde que de parler de monarchiste de gauche, même si c'est beaucoup plus courant. Il est clair en tout cas que tout monarchiste est essentiellement de droite et que le gouvernement d'étiquette de gauche que nous avons actuellement n'est pas de gauche, mais considère qu'il existe un principe de légitimité indépendant du peuple dans le talent d'entreprendre et d'avoir déjà beaucoup d'argent. Il y a bien des dictateurs qui se donnent l'étiquette de démocrates et même de républicains ou de socialistes.
L'erreur, qui date de la révolution, me semble aujourd'hui de considérer comme républicain ce qui admet un principe de souveraineté extérieur et indépendant du peuple, autrement dit la division entre la gauche et la droite. Admettre qu'on peut être républicain "de gauche", c'est admettre qu'on peut l'être "de droite", c'est-à-dire moitié républicain moitié monarchiste ou ploutocrate. Mais par définition, la souveraineté ne peut se partager : le pouvoir de décider ce qui est bon pour le peuple, distinctement des moyens exécutifs d'y parvenir, ne peut se diviser. Ce serait comme être à moitié humain et à moitié chose sans droit : soit on est humain ; soit on ne l'est pas ; soit on est républicain, soit on ne l'est pas. Mais comme la distinction des idées politiques n'est pas aisée, on a finalement légitimé l'idée que, la souveraineté du peuple n'est en fait qu'un _flatus voci_.
Pop Philo et tout ça sur le clivage gauche droite...
Une nouvelle biographie de Robespierre vient de paraître de Cécile obligi préfacée par jc Martin moins longue par rapport aux biographies antérieurs J'aimerais savoir ton avis
*J'adore tes vidéos. Je me permet d'évoquer mes interviews d'historien.ne.s sur ma chaîne sur les révolutions dans l'histoire, sur les gilets jaunes etc (avec notamment Mathilde Larere Gérard Noiriel Laurence de Cocq).*