Buy on iTunes: itunes.apple.c... Taken from Berthe Sylva « Les roses blanches » Extrait de Berthe Sylva « Les roses blanches » Production: | Marianne Melodie
C’est fini ! j’t’écris en sortant d’l’audience Où l’jugement d’divorce vient d’être prononcé Par ta volonté, toute mon existence Est anéantie, avenir et passé Des jours de misère, des soirs de tendresse Des instants d’bonheur passés dans mes bras Des larmes, des baisers de toute notre jeunesse Toi qu’j’ai tant aimé, tu n’t’en souviens pas Tu n’te souviens pas, quand j’fus ton amie Moi p’tite couturière, toi peintre indigent C’que j’en ai fait d’foin pour gagner notre vie En attendant qu’viennent la gloire et l’argent Et quand tu voulais, pris d’un accès de rage Brûler tes tableaux dont tu t’disais las J’oubliais ma peine pour te dire : Courage ! Mais d’ces minutes-là, tu n’t’en souviens pas Tu n’te souviens pas, malgré qu’tu entasses Et qu’tu fasses par an plus d’cent mille francs d’gain Comme on jette une croûte au vieux chien qui passe Tu m’sers une pension qui me mesure le pain Moi, de ce qu’j’gagnais, j’étais moins avare De quelques sous d’lait, j’ai fait plus d’un repas Pour te donner l’soir l’argent d’tes cigares Mais c’était si peu qu’tu n’t’en souviens pas Tu n’te souviens pas d’la pauvre ouvrière Va… j’avais compris qu’tu pouvais rougir Mais j’pensais qu’ainsi que l’on garde une mère Qu’tu m’garderais près d’toi à cause des souvenirs Tu m’avais trompée sans qu’jamais je m’fâche J’t’en excusais même en pleurant tout bas Mais j’aurais pas cru qu’tu serais assez lâche Pour me dire : Va-t’en, je n’m’en souviens pas Cependant, l’argent n’est pas l’bien suprême Et malgré la gloire, quand tu vieilliras Quand tu seras tout seul sans un cœur qui t’aime Alors… mais trop tard ! tu t’en souviendras
C’est fini ! j’t’écris en sortant d’l’audience
Où l’jugement d’divorce vient d’être prononcé
Par ta volonté, toute mon existence
Est anéantie, avenir et passé
Des jours de misère, des soirs de tendresse
Des instants d’bonheur passés dans mes bras
Des larmes, des baisers de toute notre jeunesse
Toi qu’j’ai tant aimé, tu n’t’en souviens pas
Tu n’te souviens pas, quand j’fus ton amie
Moi p’tite couturière, toi peintre indigent
C’que j’en ai fait d’foin pour gagner notre vie
En attendant qu’viennent la gloire et l’argent
Et quand tu voulais, pris d’un accès de rage
Brûler tes tableaux dont tu t’disais las
J’oubliais ma peine pour te dire : Courage !
Mais d’ces minutes-là, tu n’t’en souviens pas
Tu n’te souviens pas, malgré qu’tu entasses
Et qu’tu fasses par an plus d’cent mille francs d’gain
Comme on jette une croûte au vieux chien qui passe
Tu m’sers une pension qui me mesure le pain
Moi, de ce qu’j’gagnais, j’étais moins avare
De quelques sous d’lait, j’ai fait plus d’un repas
Pour te donner l’soir l’argent d’tes cigares
Mais c’était si peu qu’tu n’t’en souviens pas
Tu n’te souviens pas d’la pauvre ouvrière
Va… j’avais compris qu’tu pouvais rougir
Mais j’pensais qu’ainsi que l’on garde une mère
Qu’tu m’garderais près d’toi à cause des souvenirs
Tu m’avais trompée sans qu’jamais je m’fâche
J’t’en excusais même en pleurant tout bas
Mais j’aurais pas cru qu’tu serais assez lâche
Pour me dire : Va-t’en, je n’m’en souviens pas
Cependant, l’argent n’est pas l’bien suprême
Et malgré la gloire, quand tu vieilliras
Quand tu seras tout seul sans un cœur qui t’aime
Alors… mais trop tard ! tu t’en souviendras