Berthe Sylva - Tu n'te souviens pas

Sdílet
Vložit
  • čas přidán 8. 09. 2024
  • Buy on iTunes: itunes.apple.c...
    Taken from Berthe Sylva « Les roses blanches »
    Extrait de Berthe Sylva « Les roses blanches »
    Production: |
    Marianne Melodie

Komentáře • 1

  • @philippe6003
    @philippe6003 Před rokem

    C’est fini ! j’t’écris en sortant d’l’audience
    Où l’jugement d’divorce vient d’être prononcé
    Par ta volonté, toute mon existence
    Est anéantie, avenir et passé
    Des jours de misère, des soirs de tendresse
    Des instants d’bonheur passés dans mes bras
    Des larmes, des baisers de toute notre jeunesse
    Toi qu’j’ai tant aimé, tu n’t’en souviens pas
    Tu n’te souviens pas, quand j’fus ton amie
    Moi p’tite couturière, toi peintre indigent
    C’que j’en ai fait d’foin pour gagner notre vie
    En attendant qu’viennent la gloire et l’argent
    Et quand tu voulais, pris d’un accès de rage
    Brûler tes tableaux dont tu t’disais las
    J’oubliais ma peine pour te dire : Courage !
    Mais d’ces minutes-là, tu n’t’en souviens pas
    Tu n’te souviens pas, malgré qu’tu entasses
    Et qu’tu fasses par an plus d’cent mille francs d’gain
    Comme on jette une croûte au vieux chien qui passe
    Tu m’sers une pension qui me mesure le pain
    Moi, de ce qu’j’gagnais, j’étais moins avare
    De quelques sous d’lait, j’ai fait plus d’un repas
    Pour te donner l’soir l’argent d’tes cigares
    Mais c’était si peu qu’tu n’t’en souviens pas
    Tu n’te souviens pas d’la pauvre ouvrière
    Va… j’avais compris qu’tu pouvais rougir
    Mais j’pensais qu’ainsi que l’on garde une mère
    Qu’tu m’garderais près d’toi à cause des souvenirs
    Tu m’avais trompée sans qu’jamais je m’fâche
    J’t’en excusais même en pleurant tout bas
    Mais j’aurais pas cru qu’tu serais assez lâche
    Pour me dire : Va-t’en, je n’m’en souviens pas
    Cependant, l’argent n’est pas l’bien suprême
    Et malgré la gloire, quand tu vieilliras
    Quand tu seras tout seul sans un cœur qui t’aime
    Alors… mais trop tard ! tu t’en souviendras