Intervention budget

Non. Voilà un mot que je déteste prononcer : non. Ce n’est pas ma nature ! D’ailleurs au fond, je crois qu’il y a peu de personnes qui aiment vraiment s’opposer.
Chez moi, c’est viscéral. Il me faut parfois des heures de réflexion et une nuit blanche pour décliner une simple invitation.
Alors quand j’ai appris que j’étais devenue une #elue d’opposition, cela a été (entre autres) effrayant. Comment allais-je faire pour sortir à ce point de ma zone de confort ? Comment allais-je faire pour exprimer un désaccord en public, qui plus est, sur des sujets qui me touchent sincèrement dans la gestion de la #ville de #poitiers ?
J’ai pensé renoncer, évidemment. Beaucoup m’ont suggéré d’arrêter, tout simplement. Certains me le conseillent encore. Après tout la politique, à quoi cela sert-il ?
Pour beaucoup de raisons, je continue.
D’abord et surtout, parce que je crois toujours aux valeurs social-démocrates de la liste que nous étions en 2020 et du groupe que nous sommes. J’ai espoir que Poitiers redevienne une ville où le débat est apaisé et ouvert. Et même plus, prenez-moi pour une idéaliste : j’y crois.
Ensuite et plus personnellement, parce que, apprendre à dire que je ne suis pas d’accord en public et à des personnes que je ne connais pas, me pousse dans mes retranchements. Et me fait progresser.
Ces 4 minutes d’intervention sur le #budget annuel m’ont demandé un travail énorme. Depuis l’élection, ce mandat représente beaucoup d’énergie et d’attention dans des matières très diverses. Des heures de lectures de délibérations (des centaines de pages à chaque conseil). Beaucoup de temps en visio lors de réunions ou commissions au bout desquelles il est parfois demandé « il reste 3 minutes, avez-vous des suggestions ? Des idées ? Non ? Alors bonne soirée » et où on s’étonne ensuite que la co-construction ait du mal à s’instaurer. Il y a eu les conseils précédents où j’aurais tellement voulu mieux faire. Apprendre à être impertinente, essayer de faire entendre ma voix et celle de ceux qui ont voté pour @path. Sans pour autant jouer un rôle de théâtre, devenir une caricature sans rien apporter au débat. Travailler avec un texte. Puis sans. Répéter, lire ou improviser… Bref : savoir m’opposer, sans pour autant renier ma nature.
J’aurai encore des choses à revoir après cette intervention. Ce n’est pas encore pleinement satisfaisant, mais je suis fière du travail accompli.
Surtout, je pense que le message est passé : il y a des habitants qui attendent plus de leur mairie pour notre ville. Des projets d’envergure et une certaine dynamique qui ferait briller la cité. Notre groupe en fait partie et continue de faire entendre cette voix, une voix qui voit plus grand pour Poitiers.