Cheikh Oumar TALL Harangue Le FOUTA-TORO (Sidi MBOTHIEL)

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  • čas přidán 10. 09. 2024
  • L'année 1856, après quatre ans de campagne des FRANCAIS, la paix règne au SENEGAL. Et l’ère nouvelle qui s'annonce, s’inaugure par un genre de triomphe plus difficile que le succès militaires, car les ennemis qu’il s’agit de vaincre ne cèdent pas au glaive et au canon. Il s'agit de lutter contre des habitudes oisives et des superstitions aveugles, enracinées depuis des siècles parmi les peuples du SENEGAL, et que l’emploi intelligent des forces morales peut seul combattre avec avantage. La foi aux amulettes, sous le nom de GRIS-GRIS, poussée jusqu’à une inconcevable extravagance, et l’usage des boissons fermentées constituent presque partout une scandaleuse dérogation à l’orthodoxie pratique. Pour le gouvernement des âmes, les MARABOUTS en sont les docteurs et les prêtres. Aux yeux de tout musulman, noir ou maure, le marabout est l’homme de Dieu. Toujours humblement vêtu, les jambes nues, les pieds chaussés d’une grossière semelle de cuir ou de bois, les mains et le cou entourés de chapelets à gros grains, il se prive de tout plaisir ; il jeûne rigoureusement pendant le ramadan, se refusant alors un verre d’eau malgré les plus excessives chaleurs ; en toute saison, il consacre son temps à la prière, à la prédication, à l’instruction de l’enfance. Il s’abstient du commerce et n’amasse pas de fortune pour ses vieux jours ; la charité publique seule lui assure le couscous quotidien, et le peu qu’il recueille, il le partage toujours avec ses frères en pauvreté. Quand le soleil, montant ou descendant sur l’horizon, marque l’heure de la prière, on le voit se prosterner contre terre, au milieu des rues et des places publiques, avec le même recueillement que dans la solitude des champs.
    (Témoignage de JULES DUVAL).

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