Spontini : La Vestale - Steier, de Billy, M. Spyres, J. Behr, E. Hache - Opéra de Paris, 19/06/2024
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- čas přidán 19. 06. 2024
- [Opéra] La Vestale de Spontini à Bastille : Un miracle ? Oui Sire, une très belle production !
Paris, 1807 : Gaspare Spontini en France depuis 4 ans est déjà le musicien favori de Joséphine. Avec La Vestale, il devient aussi celui de son mari qui découvre l'opéra en avant-première privée. La tragédie lyrique de Spontini célèbre l'Empire et l'amour bourgeois. On peut commander au monde sans être un tyran et épouser une jeune fille de la haute même si on est roturier. De quoi plaire à l'Empereur ! La Vestale sera jouée plus de 200 fois sur la scène nationale où elle fait son retour cet été après 150 ans d'absence.
Produite deux fois seulement ces dix dernières années à Paris - les deux fois au TCE, la dernière en version de concert et parue au disque - La Vestale pose une question : comment monter aujourd'hui un ouvrage néo-classique à la gloire de Napoléon ? La réponse de Lydia Steier est claire et sa vision, la nôtre aussi depuis la salle, limpide : il suffit d'en changer et le début et la fin.
À l'ouverture, le retour de Licinius de la guerre où il est allé chercher les honneurs pour épouser une noble fille est loin d'être glorieux. Pochardisé devant un mur où un graffiti déclame "tel est l'ordre de Dieu" il n'en mène pas large. Encore moins quand il apprend que sa belle a promis à son père mourant de devenir vestale. Il la voyait plus nourrir sa flamme que celle de la déesse ! À vous de découvrir la suite car oui, il faut voir et entendre cette Vestale très réussie.
Critique violente des vœux religieux arrachés aux filles par leur père, l'œuvre fait le pont entre la tragédie lyrique à la Lully et l'opéra romantique fin de Rossini - l'opéra c'est comme le foot, les Italiens ont la recette mais à la fin, c'est la France qui gagne, en tout cas on l'espère ! La jeune femme prise entre le devoir et l'amour inspire à Spontini des pages où l'instinct parle plus que la science pour partager les émotions. Des pages qui vont en inspirer d'autres : "Pas une seule note écrite ce siècle qui n'ait été copiée sur ma Vestale" dit Spontini en 1844 à Wagner, qui ne le dément pas et reprend certaines de ces cellules dans ses leit-motiv pour le Ring.
La Vestale
Tragédie lyrique en 3 actes (1807)
Musique : Gaspare Spontini (1774-1851)
Livret : Victor-Joseph Étienne de Jouy
Production : Opéra national de Paris
Direction musicale : Bertrand de Billy
Mise en scène : Lydia Steier
Distribution
Licinius : Michael Spyres - BariTenor
Cinna : Julien Behr - Tenor
Le Souverain Pontife : Jean Teitgen
Julia : Elodie Hache
La Grande Vestale : Eve-Maud Hubeaux - Mezzo
Le chef des Aruspices, un consul : Florent Mbia
Équipe artistique
Cheffe des chœurs : Chin-Lien Wu
Décors : Etienne Pluss
Costumes : Katharina Schlipf
Lumières : Valerio Tiberi
Dramaturgie : Olaf A Schmitt
Ensemble
Orchestre de l'Opéra National de Paris
Chœurs de l’Opéra national de Paris
Paris, Opéra Bastille - Soirée du mercredi 19 juin 2024 - 19:00