SERIGNE SAM MBAYE : ABŪ YAZĪD Al -BUṢṬĀMĪ

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  • čas přidán 20. 08. 2024
  • Abû Yazîd al-Bistâmi connu sous le nom d'Abu Yazîd Bistâmî ou Bayazîd Bastâmî (en persan: بايزيد بسطامى), surnommé « sultân al-'ârifîn » (le sultan des connaissants) est un soufi perse, qui vécut au lXe siècle (804-874 ou 877/8) et mort en 848 ou 875 (234 ou 261 du calendrier perse), selon les sources.
    Al-Biṣṭāmī pensait la réalité humaine comme un obstacle qu'il fallait détruire par le fanā' (« annihilation », « extinction ») afin de parvenir jusqu'à Dieu. A l’instar d’autres mystiques, une fois dépouillé de son égo grâce à une ascèse, al-Bisṭāmī aurait fait l'expérience transfigurante de l'unique présence de Dieu en lui-même.
    Son enseignement fut oral. Son neveu et disciple nous transmis ses dires. On en retrouve quelques-uns dans l’ouvrage suivant : « Les Dits de Bistâmî, Shatahât » traduit de l'arabe par Abdelwahab Meddeb, Fayard, Paris,1989.
    La Loi, les promesses du paradis qu'elle apporte ne donnent pas Dieu lui-même ; il faut aller au-delà et déjouer les « ruses » que sont les descriptions des joies célestes mais qui laissent l'homme, comme c'est le cas du Prophète, à deux portées d'arc, ou un peu moins, du Seigneur en majesté (Coran, LIII, 9). C'est, en effet, par ces promesses que Dieu protège son propre mystère.
    Mais, quand il s'est dépouillé de son moi « par un entraînement ascétique implacable et forcené » (L. Massignon), al-Bisṭāmī fait l'expérience transfigurante de l'unique présence de Dieu en lui-même. De là viennent les locutions théopathiques (shaṭaḥāt) qu'on lui a sévèrement reprochées (al-Ḥallādj, qui admet ces locutions et qui dit : « Je suis la Vérité créatrice », pense qu'il s'est trop pressé et qu'il parle ainsi avant d'avoir totalement anéanti son moi). Al-Bisṭāmī s'écrie, par exemple : « Las à moi ! Que ma gloire est grande ! »
    Il est vraiment un passionné de Dieu, de l'unité, de l'exclusivité de Dieu, de son unicité, de son éternité, de son ipséité. Cette passion s'exprime bien dans le dialogue qu'il échangea avec Yahyā b. Mu‘adh à propos de la coupe mystique : d'une goutte de vin Yahyā est désaltéré. Mais al-Bisṭāmī, enivré, réclame encore à boire : « J'ai bu l'amour coupe après coupe. Le vin n'a pas manqué et je ne suis pas désaltéré. »

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