Tchaïkovski : Symphonie n°6 "Pathétique" (Philharmonique de Radio France / Mikko Franck)

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  • čas přidán 27. 09. 2023
  • L'Orchestre Philharmonique de Radio France interprète la Symphonie n°6 "Pathétique" de Tchaïkovski sous la direction de Mikko Franck. Extrait du concert enregistré le 15 septembre 2023 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.
    Les six symphonies de Tchaïkovski peuvent aisément se répartir en deux ensembles. Les trois premières, plus variées d’atmosphère et d’inspiration, sont encore des œuvres de relative jeunesse et d’insouciance créatrice. À partir de la Quatrième, Tchaïkovski exprime ses obsessions : l’angoisse métaphysique le ronge ; la vraie-fausse symphonie Manfred (1885) participe de la même sensibilité. Sans trop solliciter l’anecdote, on peut noter que la Quatrième Symphonie est entreprise en mai 1877, au moment où Antonina Ivanovna Milioukova, une des étudiantes de Tchaïkovski, persuade celui-ci de l’épouser ; mauvaise bonne nouvelle qui intervient alors que le compositeur, homosexuel notoire mais honteux, essaye de donner à la société de son temps tous les gages de la respectabilité.
    Cette année 1877, enfin, est celle qui voit Tchaïkovski commencer d’entretenir une correspondance passionnée avec la lointaine et protectrice Nadejda von Meck, liaison singulière qui durera quatorze années. C’est à elle, femme idéale, compréhensive et adorée, qu’il parlera le plus volontiers du fatum, « cette force fatidique qui empêche l’aspiration au bonheur d’aboutir, qui veille jalousement à ce que notre félicité ne soit jamais parfaite, qui reste suspendue au-dessus de notre tête comme une épée de Damoclès et perpétuellement verse le poison dans notre âme ».
    Plus de dix années séparent la composition de la Quatrième et celle de la Cinquième Symphonie ; cinq ans sépareront celle-ci de la Sixième. Entre-temps, Tchaïkovski n’a rien résolu ; il est toujours habité par les mêmes hantises contradictoires, malgré l’échec de son mariage qui a dissipé toutes les illusions et tous les mensonges. Il avoue même à sa protectrice : « Il me semble que je n’ai plus la facilité d’autrefois. » Le destin n’est pas pour autant chez Tchaïkovski un procédé dramatique facile mais un sentiment cruellement éprouvé. Annoncé par des fanfares éclatantes et menaçantes dans la Quatrième Symphonie, il est exprimé d’une manière plus malléable et plus insidieuse dans la Cinquième, qui aboutira au délitement sentimental de la Sixième, très opportunément baptisée « Pathétique » et composée en 1893.Cette dernière symphonie est aussi le chant du cygne de Tchaïkovski. Pleine d’effusion et de pathos, cette symphonie est cependant moins démonstrative que la Cinquième. Elle est portée par une sincérité poignante et par une volonté de renouveler le genre, qui font sa grandeur.
    « Du point de vue de la forme il y aura beaucoup de choses nouvelles, le finale notamment ne sera plus un bruyant allegro, mais un adagio », prévient Tchaïkovski. Le premier mouvement fait alterner les clameurs et les confessions, les éclats et les périodes d’abattement. À un premier thème exposé par le basson, sur lequel s’appuiera le début de l’Allegro, répond un motif plus lyrique, qui va nourrir tout le développement avec, au détour d’un grand moment d’angoisse, la citation d’une phrase du Requiem orthodoxe (« Qu’il repose avec les saints »). Le deuxième mouvement est indiqué « con grazia » : c’est en effet un morceau d’une grâce ineffable, valse à cinq temps à la fois mélancolique et irrésistible.
    Au milieu, une séquence attristée, avec des timbales funèbres et comme la présence furtive d’un héros qui bat lentement en retraite, rend la musique encore plus étreignante.
    Contraste soudain avec le prodigieux scherzo, conçu comme une marche qui avance sans répit, dans un crépitement instrumental inquiétant. Longtemps contenue dans la nuance piano, la marche trouve à la fin son éclat dans une manière de triomphe de la volonté prête à basculer dans la folie. Le dernier mouvement justifierait à lui seul l’intitulé de la symphonie. C’est un chant d’adieu tantôt éploré, tantôt à la recherche d’une phrase consolatrice, qui bien sûr progresse avec une tension croissante, et se termine sur un choral de cuivres qu’on a pu analyser comme un requiem intime.
    On précisera que le sous-titre de la symphonie, « Pathétique », n’est pas dû à l’initiative d’un éditeur zélé ou avide de spectaculaire, mais à Modest, le frère du compositeur : ce dernier l’accepta sans réserve.
    #Tchaïkovski #Pathetique #Mikko Franck
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Komentáře • 17

  • @user-dh9ks7gy3p
    @user-dh9ks7gy3p Před 6 měsíci +5

    Thank you, thank you for the wonderful performance of this immortal work by the Russian master of classical music.

  • @delo9997
    @delo9997 Před 9 měsíci +7

    It's so beautiful, fantastic and touching. Bravissimo!😭😍🤩😇🥲 I love Mikko Franck and L'Orchestre Philharmonique de Radio France

  • @MegaCirse
    @MegaCirse Před 4 měsíci +3

    En dépit de sa diversité stylistique, Piotr Illich était avant tout un compositeur d'esthétique expressionniste, toujours proche du drame, de la profondeur, de l'angoisse et la vision profonde et tourmentée de la vie qui semble émaner de la métaphysique de l'homme comme de sa même nature profonde

  • @staffanolofsson8201
    @staffanolofsson8201 Před 9 měsíci +6

    As usual the audience clap after the third movement! And yes, it was a wonderful performance!

  • @pierredumesges4921
    @pierredumesges4921 Před 9 měsíci +7

    Remarquable interprétation avec des musiciens qui vivent la musique avec leur corps et donnent le meilleur en particulier Ji Yoon Park Cécile Agator Magali Monnier et tous les autres qui ont dépassé de loin la perfection

  • @jefersonmartins
    @jefersonmartins Před 9 měsíci +6

    Bravíssimo ! 👏🎖️💐

  • @mr.cloudinator1347
    @mr.cloudinator1347 Před 9 měsíci +9

    I love the tempo in 3rd movement! Not over speeding and the delicate details comes out ❤

    • @harryarmitage6056
      @harryarmitage6056 Před 9 měsíci +3

      Absolutely - I thought it was a bit pedestrian at first, and then settled back to listen to the detail without the strings having to rush.

  • @Dylonely42
    @Dylonely42 Před 2 měsíci

    Grand chef-d’œuvre de la musique.

  • @SergejRazinkov
    @SergejRazinkov Před 5 měsíci +1

    Es war bestimmt eine große Freude für Zuhörern eine sehr belebende Aufführung der Symphony " PATHÉTIQUE " vom P.Tchhaikovsky im Konzert zu erleben. Maestro Mikko Frank mit dem Orchestre de Radio France Meisterhaft darstellten dieses Meisterwerk!
    Zu Symphony " PATHÉTIQUE sagte der Komponist selbst:" Ich werde viele nicht beantworteten Fragen in diesem Werk hinterlassen. " Diese Symphony ist sehr schwer von emotionale Seite vollkommen zu erfassen. Nur eine Frage ist ischon ziemlich schwer mit der Sicherheit zu beantworten. Im mittleren Teil des 1 Satzes nutzte Tchaikovsky einen berühmten Begräbnis Choral ." Gib mir die Ruhe für meine Seele " .Ist schon die Antwort in
    friedlichen H- DUR am Schluss des 1.Satzes zu finden oder ganz am Schluss dieser Symphony in der letzten 25 Takten?? Auf Grund dieser letzten 25 Takten liegt in der Bässen Part Astinato Ritmus. So ähnlich solche Astinato Verwendung können wir hören im berühmten "TOD UND VERKLÄRUNG " von Richard Strauss.
    Dank der Wall denTempo von Maestro Frank in Scherzo könnte man wohl einen harmonischen Scherz von genialen Komponisten gut erkennen. (Den vierten Takt nach Buchstabe K mit Auftakt). Man soll unbedingt großen Dank für Violinen sagen. So Gefühlvoll und sehr innig war das melodische Ausdruck in ihrem Spiel, besonders im Ersten und letzten Sätzen! Die Symphony "PATHÉTIQUE " ist "Symphonysche REQUIEM " , der Abschied Tchaikovsky mit der Welt.
    Diese alle musikalische Gefühle in dieser Symphony zu hören bringen,können nur die große Musiker.
    Recht herzlichen Dank für bewundernswerte Konzertauffürung die Symphony " PATHÉTIQUE "

  • @user-vl3iz4xn9z
    @user-vl3iz4xn9z Před 5 měsíci

    Grazie mille, bravissimo a tutti

  • @davidpanton3192
    @davidpanton3192 Před 5 měsíci

    Conductor Sir Thomas Beecham used to sing 'I'm going off to Paris, and my wife's going to stay at home' to the theme of the third movement.

  • @salmonidae3667
    @salmonidae3667 Před měsícem +1

    Is that Maurice Ravel playing the bassoon at 0:18

  • @sergemaurizi5091
    @sergemaurizi5091 Před 3 měsíci

    Au troisième mouvement j'ai l'impression de m'endormir tant tout cela me semble au ralenti.
    Ah, Herbert...
    Herbert.

  • @danabachann
    @danabachann Před měsícem

    Cela me semble quelque peu ironique qu'entre les mouvements, le public tousse très fort.

  • @PS-te7rh
    @PS-te7rh Před 2 měsíci

    Boring