Supplique pour être enterré sur la plage de Sète - Georges Brassens - Paroles

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  • čas přidán 15. 06. 2023
  • La Camarde qui ne m'a jamais pardonné
    D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez
    Me poursuit d'un zèle imbécile
    Alors cerné de près par les enterrements
    J'ai cru bon de remettre à jour mon testament
    De me payer un codicille
    Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion
    Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion
    Et de ta plus belle écriture
    Note ce qu'il faudrait qu'il advînt de mon corps
    Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord
    Que sur un seul point, la rupture
    Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon
    Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson
    Celles des titis, des grisettes
    Que vers le sol natal mon corps soit ramené
    Dans un sleeping du Paris-Méditerranée
    Terminus en gare de Sète
    Mon caveau de famille, hélas n'est pas tout neuf
    Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf
    Et d'ici que quelqu'un n'en sorte
    Il risque de se faire tard et je ne peux
    Dire à ces braves gens "poussez-vous donc un peu"
    Place aux jeunes en quelque sorte
    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus
    Creusez si c'est possible un petit trou moelleux
    Une bonne petite niche
    Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins
    Le long de cette grève où le sable est si fin
    Sur la plage de la corniche
    C'est une plage où même à ses moments furieux
    Neptune ne se prend jamais trop au sérieux
    Où quand un bateau fait naufrage
    Le capitaine crie "je suis le maître à bord"
    Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord
    Chacun sa bonbonne et courage
    Et c'est là que jadis à quinze ans révolus
    À l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus
    Je connus la prime amourette
    Auprès d'une sirène, une femme-poisson
    Je reçus de l'amour, la première leçon
    Avalais la première arête
    Déférence gardée envers Paul Valéry
    Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris
    Le bon maître me le pardonne
    Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens
    Mon cimetière soit plus marin que le sien
    Et n'en déplaise aux autochtones
    Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau
    Ne donnera pas une ombre triste au tableau
    Mais un charme indéfinissable
    Les baigneuses s'en serviront de paravent
    Pour changer de tenue et les petits enfants
    Diront "chouette, un château de sable"
    Est-ce trop demander sur mon petit lopin
    Plantez, je vous en prie une espèce de pin
    Pin parasol de préférence
    Qui saura prémunir contre l'insolation
    Les bons amis venus faire sur ma concession
    D'affectueuses révérences
    Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie
    Tous chargés de parfums, de musiques jolies
    Le Mistral et la Tramontane
    Sur mon dernier sommeil verseront les échos
    De villanelle, un jour, un jour de fandango
    De tarentelle, de sardane
    Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller
    Une ondine viendra gentiment sommeiller
    Avec moins que rien de costume
    J'en demande pardon par avance à Jésus
    Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus
    Pour un petit bonheur posthume
    Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon
    Pauvres grands disparus gisant au Panthéon
    Pauvres cendres de conséquence
    Vous envierez un peu l'éternel estivant
    Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
    Qui passe sa mort en vacances
    Vous envierez un peu l'éternel estivant
    Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
    Qui passe sa mort en vacances
  • Zábava

Komentáře • 14

  • @LeMondeSelonCian
    @LeMondeSelonCian  Před rokem +5

    La Camarde qui ne m'a jamais pardonné
    D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez
    Me poursuit d'un zèle imbécile
    Alors cerné de près par les enterrements
    J'ai cru bon de remettre à jour mon testament
    De me payer un codicille
    Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion
    Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion
    Et de ta plus belle écriture
    Note ce qu'il faudrait qu'il advînt de mon corps
    Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord
    Que sur un seul point, la rupture
    Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon
    Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson
    Celles des titis, des grisettes
    Que vers le sol natal mon corps soit ramené
    Dans un sleeping du Paris-Méditerranée
    Terminus en gare de Sète
    Mon caveau de famille, hélas n'est pas tout neuf
    Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf
    Et d'ici que quelqu'un n'en sorte
    Il risque de se faire tard et je ne peux
    Dire à ces braves gens "poussez-vous donc un peu"
    Place aux jeunes en quelque sorte
    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus
    Creusez si c'est possible un petit trou moelleux
    Une bonne petite niche
    Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins
    Le long de cette grève où le sable est si fin
    Sur la plage de la corniche
    C'est une plage où même à ses moments furieux
    Neptune ne se prend jamais trop au sérieux
    Où quand un bateau fait naufrage
    Le capitaine crie "je suis le maître à bord"
    Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord
    Chacun sa bonbonne et courage
    Et c'est là que jadis à quinze ans révolus
    À l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus
    Je connus la prime amourette
    Auprès d'une sirène, une femme-poisson
    Je reçus de l'amour, la première leçon
    Avalais la première arête
    Déférence gardée envers Paul Valéry
    Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris
    Le bon maître me le pardonne
    Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens
    Mon cimetière soit plus marin que le sien
    Et n'en déplaise aux autochtones
    Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau
    Ne donnera pas une ombre triste au tableau
    Mais un charme indéfinissable
    Les baigneuses s'en serviront de paravent
    Pour changer de tenue et les petits enfants
    Diront "chouette, un château de sable"
    Est-ce trop demander sur mon petit lopin
    Plantez, je vous en prie une espèce de pin
    Pin parasol de préférence
    Qui saura prémunir contre l'insolation
    Les bons amis venus faire sur ma concession
    D'affectueuses révérences
    Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie
    Tous chargés de parfums, de musiques jolies
    Le Mistral et la Tramontane
    Sur mon dernier sommeil verseront les échos
    De villanelle, un jour, un jour de fandango
    De tarentelle, de sardane
    Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller
    Une ondine viendra gentiment sommeiller
    Avec moins que rien de costume
    J'en demande pardon par avance à Jésus
    Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus
    Pour un petit bonheur posthume
    Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon
    Pauvres grands disparus gisant au Panthéon
    Pauvres cendres de conséquence
    Vous envierez un peu l'éternel estivant
    Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
    Qui passe sa mort en vacances
    Vous envierez un peu l'éternel estivant
    Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
    Qui passe sa mort en vacances

    • @chouhoanggiao
      @chouhoanggiao Před 5 měsíci +1

      Avaler la première arête /différence gardée ...😊

  • @julienarnaud669
    @julienarnaud669 Před měsícem +1

    Ce qui est génial avec Brassens c'est que c'est à la fois beau, émouvant et plein d'humour.

  • @TwizyXFiles
    @TwizyXFiles Před rokem +2

    ❤️

  • @jeanpascaldemoro3018
    @jeanpascaldemoro3018 Před rokem +2

    ❤❤❤❤❤❤❤❤

  • @user-ox1kh5qr2o
    @user-ox1kh5qr2o Před 10 měsíci +1

    Ces pas facile la langue de moulière .mais là c'est un pas en avant .pour moi qui à reçu des coups pour apprendre l'anglais. Merci mr brassens

  • @jacquesfontaine3384
    @jacquesfontaine3384 Před rokem +2

    Superbe évidemment.

  • @mauricerousselle6495
    @mauricerousselle6495 Před 11 měsíci +1

    …polluée, la plage de sète…