La gauche contre les Lumières ?

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  • čas přidán 15. 07. 2020
  • Depuis plusieurs années déjà s’élèvent des critiques d’une radicalité inouïe contre le cœur même de l’héritage des Lumières : le rationalisme, le progressisme, l’universalisme. Ces critiques se revendiquent de l’émancipation des dominés, marqueur traditionnel des différents courants de gauche.
    Mais s’inscrivent-elles dans le prolongement de celles qui, depuis l’émergence des mouvements socialiste, communiste ou anarchiste, avaient pour horizon un prolongement et un élargissement des combats des Lumières « bourgeoises » ? Il est malheureusement à craindre que non.
    Une partie de la gauche est-elle dès lors en train de se renier elle-même ? À l’occasion de la publication de son ouvrage "La gauche contre les Lumières ?" (coll. « raison de plus » dirigée par Najat Vallaud Belkacem, Éditions Fayard, 2020), Stéphanie Roza, chargée de recherches au CNRS et spécialiste des Lumières et de la Révolution française, en débat avec Frédéric Worms, professeur de philosophie à l’ENS. Des Lumières aux critiques radicales récentes, en évoquant le passé comme le présent avec les mouvements #MeToo et Black Lives Mater, ils nous livrent leur définition de la gauche émancipatrice pour les années à venir.
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Komentáře • 36

  • @user-bg3mr8ft8o
    @user-bg3mr8ft8o Před 2 měsíci

    Merci beaucoup pour ce dialogue précis, complet et problématisé...

  • @bebla5394
    @bebla5394 Před 3 lety +3

    Ca me plaisir, je suis pas un intellectuel au sens je lis pas tout ça, mais J ai cette pensée en moi depuis des années. Vive le confinement pour me faire découvrir ces vidéos

  • @emmanuelbegue
    @emmanuelbegue Před rokem

    29e minute: peut-on partager l'expérience de l'oppression? Question centrale en effet. La réponse n'est pas évidente. Si on répond "non" alors le risque, comme dit S. Roza, c'est qu'on ne puisse plus se parler. Mais est-ce qu'on peut répondre oui? S'il était possible de transmettre des expériences sans les vivre, on deviendrait adulte juste en lisant des livres. Ce n'est pas tellement le cas.

  • @yaelfeldhendler6280
    @yaelfeldhendler6280 Před 3 lety +2

    La théorie de la fluidité dans le genre c' est une négation de la biologie et de la psychologie.L' être humain n' est pas un pur esprit

  • @pierredelacrau6465
    @pierredelacrau6465 Před 5 měsíci

    La distinction « gauche-droite » remonte à la période de la Révolution française. OUI-DA! (oui- da et non oui- ja)
    A HISTOIRE
    Dans le système politique du royaume de France, les états généraux du royaume (ou états généraux) étaient une assemblée réunissant les trois ordres (les états) de la société : la noblesse, le clergé et le tiers état. Ils étaient convoqués, sur ordre du roi, dans des circonstances exceptionnelles (crise politique ou financière, guerre ou question diplomatique majeure). Cette assemblée était, entre autres, seule habilitée à réformer la fiscalité générale ou, dans une moindre mesure, à statuer sur des problèmes dynastiques, en vue de traiter la crise rencontrée.
    L'institution est créée en 1302 par le roi Philippe le Bel pour donner une apparente légitimité à ses décisions, en réaction à la bulle Ausculta fili du pape Boniface VIII. À l'origine, ils réunissaient le clergé, la noblesse et la bourgeoisie des bonnes villes (que l'on nommera rétrospectivement, à partir de la Révolution, troisième état puis tiers état).
    Cette sorte d'assemblée « nationale » avant l'heure est fondée sur les lois fondamentales du royaume de France selon lesquelles :
    les peuples de France ne sont pas tributaires mais libres ; aucune contribution ne peut être exigée d'eux sans leur consentement ;
    le gouvernement du roi se fait toujours par conseils (les états généraux étant le conseil le plus large qu'un souverain puisse réunir autour de lui).
    Cette assemblée n'avait en revanche aucun rôle réglementaire ou juridictionnel : ces compétences relevaient des parlements avec lesquels elle ne doit pas être confondue, et qui n'avaient pas non plus de pouvoir législatif, lequel appartenait au roi. Les députés des états généraux, quel que soit leur ordre respectif, étaient investis d'un mandat impératif et non représentatif : ils étaient porteurs des doléances des habitants de leur circonscriptions (bailliages et sénéchaussées) et ne pouvaient nullement s'arroger le droit de parler en leur nom.
    B LES PREMISSES.
    Le 8 août 1788, le marasme financier et la dégradation de la situation dans tout le pays amènent Louis XVI à convoquer les états généraux du royaume pour le 1er mai 1789. Dès la fin de l'année 1788, « la liberté de la presse est établie de fait » : mémoires, libelles et périodiques sur la convocation prochaine se multiplient. Villes et villages français s'informent ainsi des débats sur la composition prochaine des États du royaume. Le 21 septembre, le Parlement de Paris annonce qu'ils sont dorénavant appelés à être convoqués fréquemment et selon les formes de 1614, à savoir par ordre. Cet avis fait s'évanouir l'image d'un parlement protecteur du Tiers face au « despotisme » des privilégiés.
    Le 27 décembre 1788, le Conseil d'État décide que le bailliage serait l'unité électorale de base, qu'il y aurait au moins 1 000 députés en fonction de la population et du montant des contributions de chaque bailliage, et surtout qu'il y aurait doublement de la représentation du tiers état. La convocation des États généraux dure un mois et 21 jours.
    L'élection des représentants a lieu de janvier à mai 1789 et suscite une participation très variable. Les représentants du tiers état sont désignés de façon indirecte. Seuls les habitants de plus de 25 ans, hommes et femmes, inscrits sur le rôle des impositions (il s'agissait d'être inscrit au rôle et pas nécessairement de payer des impôts) ont le droit de voter.
    C CONTEXTE.
    Le 17 juin 1789, les États Généraux échappent à Louis XVI. Les députés du tiers États, quelques députés du clergé et de la Noblesse prennent le nom d’Assemblée Nationale. Autrement dit l’Assemblée de la Nation face au Roi. Louis XVI tente de les empêcher de se réunir en fermant la salle des menus plaisirs qui a cet usage le 20 juin, mais les députés s’installent juste à côté, dans la salle du jeu de paume. C’est là que le député Bailly prononce ces mots « Faisons le serment ici et maintenant de ne jamais nous séparer et de nous rassembler partout où les circonstances l’exigent jusqu’à ce que nous ayons donné à la France une constitution ». C’est véritablement l’acte de naissance de notre Assemblée Nationale.
    D APPARITION DE LA DROITE ET DE LA GAUCHE.
    le 28 août 1789, l’assemblée constituante, créée à la suite des États généraux, organise un débat sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Les discussions tournent notamment autour du droit de veto royal (le roi a le pouvoir de bloquer des décisions de l’assemblée). Pour faciliter le décompte des voix, le président de séance demande aux députés favorables au maintien du droit de veto royal absolu de se placer à sa droite, et aux opposants favorables à un droit de veto limité de se tenir à sa gauche. Ce jour-là, c’est la « gauche » (tiers état) qui gagna avec 673 voix contre 325 voix de la « droite » composée de représentants issus de la noblesse et du clergé.
    E. CONCLUSION.
    Au départ droite = donc pouvoir central fort
    Gauche = pouvoir central limité.
    Et c’est tout! Le reste a été rajouté et a varié suivant les époques. Exemple Jules Ferry homme de gauche et athée (28 juillet 1885)
    « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l’histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale, ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation. »
    Les autres définitions de la distinction entre gauche et droite en politique sont des tautologies. Du genre: on pose que tout ce qui est gentil et intelligent est de gauche; et donc il en résulte que la gauche c’est....tout ce qui est gentil et intelligent. Par définition.Évidemment!

  • @emmanuelbegue
    @emmanuelbegue Před rokem

    Frédéric Worms a un très beau déguisement de Michel Foucault.

  • @gloupsglaps1146
    @gloupsglaps1146 Před 3 lety

    Nous sommes dans l' esoterisme du discours hors sol..les ouvriers et les petites gens plein de bon sens ont bien repéré avec mitterrand.le changement et la stratégie d orientation vers un électorat..

    • @rauze4393
      @rauze4393 Před 2 lety

      Combien de fois ai je entendu de la bouche des petites gens pleins de bon sens dire "Pour relancer l'économie, rien de tel qu'une bonne guerre"... La bêtise est partout...

  • @ivanlebedev3648
    @ivanlebedev3648 Před 3 lety +2

    Je ne suis pas convaincu par les analyses de Stéphanie Roza parce qu'elle repose essentiellement sur des concepts flous qui auraient mérité d'être plus amplement développé. Par exemple, il me semble d'une définition même sommaire du terme de "gauche" eut été préférable avant d'engager la discussion. Plus discutable encore est la méthode qui tend à opposer des personnalités ou des courants par bloc, avec d'un côté la "gauche" (du libéralisme de Montesquieu au socialisme utopique et marxiste) à la pensée de droite (du conservatisme de Burke à la métaphysique "nazi" d'Heidegger). À ce niveau de généralité tout devient inintelligible et finalement, reste des mots qui sont comme autant de signaux vertueux (universalisme, gauche) ou diffamant (conservateur, réactionnaire, "de droite).

    • @rauze4393
      @rauze4393 Před 2 lety +2

      Définition de la gauche à partir d'1 min 44...

  • @thibaut4527
    @thibaut4527 Před 2 lety +1

    Depuis quelques années, on a vu l'idéologie woke naitre aux USA. Ideologie redoutable qui amene à la haine de chacun contre tous les autres (femme contre hommes, noirs contre blancs, homo contre hetero, invalides contre les valides, jeunes contre vieux ...).
    Pour se développer, l ideologie woke a usurpé la notion de gauche, alors qu'en fait c'est un truc rétrograde, conservateur et totalitaire (brulage de livres, interdiction à certains de parler, cancel culture ...).
    Les pires ennemis des woke : la gauche et les féministes universalistes (Elisabeeth Badinter, Simone de Beauvoir, Caroline Fourest, Sylviane Agacinski .....).
    Malheureusement, c'est devenu la "gauche" pour beaucoup.

  • @michelmichel1405
    @michelmichel1405 Před 2 lety

    enfin obéir jusqu'où à cette UE

  • @jahknightbarrett7607
    @jahknightbarrett7607 Před rokem

    C'est faux, le point de départ idéologique des lumières n'est pas l'émancipation des individus, mais la garantie de la propriété privée. J'en veux pour preuve l'article 2 de la déclaration dites des droit de l'homme. Le reste c'est du décorum, de l'habillage démagogique, j'en veux pour preuve le maintien de l'empire colonial et le maintien de l'esclavage, que les soi-disant lumières ont presque tous cautionné.

  • @yaelfeldhendler6280
    @yaelfeldhendler6280 Před 3 lety +1

    Lénine était un penseur totalitaire plus qu' un héritier de Marx

  • @maroudakiles2983
    @maroudakiles2983 Před 3 lety +1

    Si je peux me permettre, quand vous parlez de démocratie, comme un régime qui aurait existé quelque part, tels les États-Unis ou la Grèce, alors la confusion est totale. Quelle est cette démocratie à laquelle vous vous référez?

    • @rauze4393
      @rauze4393 Před 2 lety

      La démocratie est un projet à construire sur le long terme. Il appartient aux sujets de se construire intellectuellement pour lui donner sa substance. Rien ne tombe des nues.

    • @maroudakiles2983
      @maroudakiles2983 Před 2 lety

      @@rauze4393construire sur une idée confuse n'est pas d'un bon intérêt. Si on pense, comme on le fait, que l'idéal démocratique était la Grèce, l'horreur a encore de beaux jours à déployer.

    • @rauze4393
      @rauze4393 Před 2 lety

      @@maroudakiles2983 Oui, la Grèce n'était pas démocratique comme on l'entends aujourd'hui. Mais elle parle bien d'émancipation générale. L'individu est centrale dans la construction de cet idéal, et les structures sociales devraient être un cadre pour favoriser cette émancipation, par plus d'égalité et de liberté. La société marchande aujourd'hui à mon avis est le point noir de nos société, car trop envahissante.
      Après il est dangereux d'établir un projet qui se voudrait absolument clair et limpide, qui est le lot des dictatures où tout est fixe. La vie est une construction permanente, les sociétés et individus évoluent, nos objectifs se doivent d'être ponctuels, possiblement transitoires et non définitifs.

    • @maroudakiles2983
      @maroudakiles2983 Před 2 lety

      @@rauze4393 C'est justement mon point. La démocratie s'est construite sur une incohérence ravageuse. Il suffit d'étudier sa genèse objectivement pour s'apercevoir que cette "émancipation générale" est un mythe au dépend des peuples et au profit des privilégiés. Exactement sur le modèle grec. En outre, parler de la Grèce démocratique est un abus de langage. Cette entité n'existait pas à ce moment-là. On entretient une grande confusion à ce sujet.

  • @belaguypascal2103
    @belaguypascal2103 Před 3 lety

    Comment les lumières qui se sont développées dans un contexte occidental sont passées à l’universel ? Projet émancipateur ne veut rien dire en soit ; vous dites énormément de bêtises

    • @rauze4393
      @rauze4393 Před 2 lety

      Projet émancipateur en soi peut signifier se départir de la tutelle d'une pensée dominante qui ne donne aucune possibilité à l'individu de se construire intellectuellement. Pour cela nous avons besoin d'un champ libre, d'une part de doute. Quelque soit les contextes, quelques formes prennent une pensée dogmatique, elle reste oppressive et aliénante. L'universalisme pourrait être compris comme une possibilité de laisser au sujet d'accéder à l'expérience individuelle, sur laquelle se construirait une éthique réelle, puisque ancrée dans la subjectivité, contrairement à une morale strictement imposée de l'extérieur par un pouvoir dominant pensant à notre place.

    • @belaguypascal2103
      @belaguypascal2103 Před 2 lety

      @@rauze4393 ok super mais cela reste une expérience contextuelle et de même que la pensée oppressante imposée dans le cas que tu décris, l’universalisme a été vécu comme une morale imposée au reste des peuples du monde sans tenir compte de leur singularité et individualisme… Quand une loi est bonne ce qui s’applique au micro système La France par exemple devrait s’appliquer aux macro les différents peuples de la terre… c’est la raison pour laquelle j’ai déjà traduit la déclaration universelle des droits de l’homme en la déclaration universelle des droits des peuples… et pour moi c’est ça l’universalisme…