Eporédo et Pat.
Il semble que le mot d'ordre cette semaine est prendre son temps.
Nous n'y échappons pas avec Eporédo....décomposer, séquencer, ne rien forcer mais suggérer et laisser les choses se mettre en place d'elles-mêmes.
Bien évidemment que l'on peut aller plus vite, briser les codes.
Mais notre compagnon n'apprendra rien si ce n'est de l'exercice en cours et non pas dans la généralité. Et c'est là que j'aime à conduire mes compagnons, dans la généralité de la gestion des émotions.
Que dans ce monde fou des humains déconnectés de leur nature propre, les animaux et donc Eporédo apprennent à trouver, par lui-même, le chemin de son centre. Ce chemin personnel trop souvent ayant pris les allures d'un labyrinthe infernale.
Mon...enfin, notre objectif? Que ce magique compagnon tacheté ne développe pas une confiance en tout le monde, mais bel et bien en lui et en ses propres capacités de gestion. Qu'il apprenne à se connaître et évoluer dans un monde coupé de la sagesse, mais néammoins bien réel et challengeant.
Y arrivera-t-on? J'ai chaque fois atteint mon objectif....mais il m'a fallu à chaque fois larguer les amarres pour prendre le large en tête à tête ou en trio pour finaliser l'évolution.
Nous y sommes presque de pouvoir flirter avec la haute mer....on va hisser la grande voile tout vite....la neige prends ses quartiers d'été, les grandes gentianes pointent leur corolles bleus azurs hors des gazons d'alpage et les rochers invitent à lézarder là-haut (j'y étais hier avec les yaks).
Juste les mulets et moi pour grandir loin des plaines....
Le moment arrive...mais en attendant, cette semaine, Eporédo a eu le bat ET les sacoches sur le dos.
On séquence, comme les anciens muletiers, qui avant de se mettre sur le dos de leur animal de labeur le chargeait graduellement de charges de plus en plus lourdes avant d'y mettre femmes, enfants et soi-même.
Logique de préservation....en premier de l'intégrité du muletier dans un environnement pas du tout sécuritaire et bordé de gorges, de précipices et de rochers mais également, par effet ricochet, du dos du mulet qui avait ainsi le temps de se muscler doucement et donc de ne....et zut, suis pas là pour un cour d'ostéo.
Mais bref, j'adopte cette approche et ça marche.
Pour lui, pour moi, pour le sourire et le respect.
A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures.