Homélie du dimanche 09 juin 2024, 10ème dimanche du temps ordinaire, B :
Jésus, la contradiction
Première lecture Genèse 3,9-15 Psaume responsorial Psaume 130,1-2.3-4.5-6.7-8 (7bc) Deuxième lecture 2 Corinthiens 4,13-5,1 Lecture de l'Évangile Marc 3,20-35
Dans l'Évangile, nous voyons Jésus, d'une part, accusé d'avoir perdu la tête et, d'autre part, possédé par le chef des démons appelé Béelzéboul. Pour beaucoup de gens, Jésus est un signe de contradiction. Par exemple, dans notre monde, les gens sont habitués à la vengeance, à la violence, à la méchanceté, alors que Jésus utilise des passages que nous n'avons pas envie d'entendre, comme : « tendez l'autre joue » ou « aimez vos ennemis ». Dans le monde d'aujourd'hui, le pouvoir et la richesse déterminent notre respect et notre considération pour les gens ; les gens sont plus à l'aise pour suivre ceux qui ont du pouvoir et de l'influence plutôt que les doux et les humbles. C'est dans ce monde que Jésus enseigne : Heureux les pauvres en esprit, Heureux les doux et les humbles. Dans un tel contexte, il est facile pour les gens de dire qu'il a perdu la tête.
Alors que nous avons l'habitude d'entendre et d'utiliser l'expression « le sang est plus épais que l'eau », Jésus nous dit aujourd'hui que les eaux du baptême sont plus épaisses que le sang de la famille. Il constitue une nouvelle famille qui ne repose pas uniquement sur des affinités biologiques, mais sur le fait d'être enfant de Dieu.
Jésus a vécu dans un contexte où des charlatans utilisaient des pouvoirs magiques pour faire des miracles. Nous comprenons maintenant pourquoi les Juifs et les autorités de son temps pensaient qu'il était possédé par Belzébuth, le chef des démons. De nos jours, l'authenticité du pouvoir de Jésus est remise en question. Avec le nouveau style de ministère apporté par Jésus, nous voyons qu'il est clairement sur la voie d'une collision frontale avec l'establishment religieux qui était le gardien de la foi et de la pratique juives orthodoxes.
Les mêmes contradictions que certains voient en Jésus peuvent s'appliquer à nous, ses disciples. Je peux imaginer les personnes qui veulent toujours faire le bien et qui continuent à être affublées de surnoms. Dans certains contextes, les pots-de-vin et la corruption sont à l'ordre du jour. Tant que vous donnez et recevez des pots-de-vin, vous êtes considéré comme une personne « normale ». Dès que vous décidez d'être honnête et d'éviter la corruption, les gens commencent à vous demander : êtes-vous normal ? Avez-vous perdu la tête ? Beaucoup ne comprendront pas pourquoi vous allez si souvent à l'église, en gardant votre moment de prière. Ils vous demanderont : êtes-vous la nouvelle Vierge Marie que nous avons ? Etc.
L'Évangile d'aujourd'hui nous apprend à nous attacher à Jésus et à apprendre de lui. Aujourd'hui, le Belzébuth se trouve en chacun de nous. Dans certains cas, par intellectualisme, nous rejetons toute intervention divine dans notre vie, la considérant comme une simple coïncidence. Dans d'autres cas, nous décourageons et nous nous moquons de ceux qui veulent s'attacher au Christ. On ne peut pas être pour lui et contre lui. Si nous sommes loin de lui, nous sommes dans un royaume divisé. Si nous sommes avec lui, nous ne faisons qu'un avec lui. N'ayons pas peur de faire le bien, même si tous les autres font le mal.